Quelques jours de vacances. J'ai été obligé de prendre quelques jours de vacances ou du moins, deux semaines. Quinze longues journées. Journées où je ne savais ni quoi faire, ni quoi dire. J'étais là, dans ma maison à regarder le monde autour de moi bouger tandis que moi, j'étais là, sur mon fauteuil ou mon lit à attendre que le temps passe. La première journée était plutôt tranquille et a plutôt passé vite. C'est comme si je n'allais pas à l'HDJ pour X raison (maladie/angoisse trop forte...). Je me suis levé un peu plus tard qu'habituellement et j'ai aussi pris mon temps pour faire mon petit déjeuné puis le manger. J'ai ensuite regardé Glee jusqu'à 8h30 et en même temps, j'ai pu passer un peu de temps avec ma maman ce qui est plutôt rare depuis toujours. Et ensuite, j'essayais de rester encore un peu avec elle jusqu'à remonter dans ma chambre pour aller sur mon ordinateur.
J'allais sur le rpg, je répondais à quelque publies et ensuite, j'attendais que le temps passe. Regarder quelques séries, me mettre à jour dans certaines d'entre elles, etc. Le temps est passé plutôt vite est je suis redescendu vers 11h pour pouvoir passer un peu de temps avec ma maman et regarder la télé par la même occasion. Autant lié, l'utile à l'agréable. Après le repas, je remontais directement dans ma chambre afin de me reposer et faire la sieste jusqu'à 14h30 ou 15h. Ensuite, je redescendais et je regardais encore la télé avec ma maman. Puis je remontais et redescendais encore et encore sans pouvoir vraiment me poser et ça jusqu'à l'heure du dîner, c'est-à-dire 20h. Ensuite, je remontais rapidement et je lisais un peu histoire de me fatiguer puis prenais mes cachets à 21h, après que mes parents soit montés et m'aient dit « bonne nuit » en me faisant un bisou sur le front. Ensuite, j'allais sur mon téléphone pour continuer de parler avec mes amies et je m'endormais en mettant une playlist de Bob Lennon.
Et c'était ainsi tous les jours. Du moins, les premiers jours. Jusqu'à mercredi en réalité. Les réveils étaient de plus en plus tôt et les journées de plus en plus longues. Le temps passait lentement. Aussi lentement qu'un escargot mangeant un bout de salade. Et je continuais, encore et toujours, de regarder le monde bouger autour de moi. Même ma mère bougeait. Et moi, j'étais immobile. Incapable de passer le pas de ma porte d'entrée. Incapable d'aller chercher le courrier. Incapable de sortir faire une sortie pour aller prendre l'air ou chasser des pokémons. (Oui, j'ai téléchargé l'application. Oui, c'est assez inutile si on ne bouge pas...) Je n'arrivais pas et je n'arrive toujours pas à bouger de mon chez-moi. De ma bulle.
Et puis mon frère est arrivé le temps d'un weekend. Autant vous dire que cela m'a chamboulé. Je me suis retrouvé à faire les courses et à préparer un crumble ainsi que le repas pour la soirée de samedi. Mais le plus important n'est pas de savoir ce que j'ai préparé, mais plutôt ce que j'ai fait après le repas. Repas que j'ai dû passer dehors. Repas que je me suis forcé à prendre dehors pour ne pas paraître bizarre auprès de la copine de mon frère. Durant la soirée, on parlait de tout et de rien et mon frère m'a demandé comme ça, après une longue discussion sur pokémon Go si je voulais partir chasser les pokémon avec lui après le repas. Et j'ai dit oui. Pourquoi ? Parce que je voulais lui faire plaisir. Parce que je voulais passer un peu de temps avec lui. Parce que j'avais envie de me dire « Tiens Elise, c'est l'occasion ou jamais de passer du temps avec ton frère avant qu'il ne déménage à Paris et en plus, tu pourras chasser des pokémons. » Alors j'ai dit oui. J'ai pris deux valium pour mes angoisses et on est parti en forêt, dans le noir, à la recherche de pokémon pendant presque deux heures. Deux heures où je voulais simplement rentrer chez moi, me mettre sous mes couettes et ne plus jamais ressortir de ma vie.
Ce fut deux longues heures dans une forêt noire et où seule la lumière de nos cellulaires nous éclairait. Tout ça pour quoi ? Deux vulgaires pokémons. Bon, c'est déjà ça vous me diriez, mais on aurait très bien pu les avoir en ville ou autour de la maison. Mais je suis sortie. Est-ce une victoire ou un échec camouflé en une victoire bien ridicule ? La seule chose que j'ai appréciée, c'est d'être avec mon grand frère que je n'avais pas vu depuis noël. Au détriment de ma santé, je vous l'accorde, mais j'ai passé deux longues heures avec mon grand frère que je n'avais pas vu depuis plus de six mois. Plus de six mois, vous vous rendez compte ? Et malheureusement, je ne pourrais plus vraiment le voir maintenant qu'il déménage pour Paris. C'est ainsi, mais ça me fait bien chier.
Durant la seconde semaine, c'était encore pire. Réveillé à 3h00 puis à 6h30, mes nuits étaient de pire en pire. Mes hallucinations prennent le dessus sur mes cauchemars et les font devenir plus vrai que nature. Moi qui pensais que je pourrais rester tranquille dans ma maison sans sortir, s'était raté pour la seconde semaine. J'ai eu droit à un rdv à la banque afin de régler un petit problème avec mes frais de compte, mais aussi mon problème de chéquier dont je n'ai jamais vu la couleur. Et croyez-moi, après la nuit que j'avais passé, je n'avais vraiment, mais alors, vraiment pas envie de sortir. J'ai donc pris un valium en plus du demi que ma psychiatre m'avait mis obligatoirement. Et j'y suis allé à reculons. C'était important alors bien sûr que j'y suis allé et grâce à ce rdv dont j'ai fait en sorte qu'il ne dure pas une éternité, j'ai pu avoir les réponses que j'attendais ainsi qu'un chéquier que je recevrais d'ici une semaine. Pour le dernier weekend, je devais le passer seul. Mes parents devaient partir chez ma grand-mère du samedi au lundi étant donné que le lundi est férié. Au début, ça me faisait peur de me retrouver seule sans avoir d'aide si jamais il arrivait quelque chose, mais ce n'était pas la première fois qu'ils faisaient ça et il y avait l'alarme. Alors je me sentais en sécurité, mais finalement ma mère à annulé le weekend sous prétexte que je ne vais pas assez bien pour rester un weekend seul. Et au final, ça m'arrange plus qu'autre chose.
Voilà, c'était mes vacances d'été. Aussi passionnante qu'ennuyante. Beaucoup plus ennuyante que l'année dernière.
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Agoraphobia [Phase II]
Phi Hư CấuCela fait dix années que je vis avec l'agoraphobie. Dix longues années qui, aujourd'hui, sont de plus en plus difficiles à gérer. Si j'écris ce journal aujourd'hui, c'est pour montrer aux quelques personnes qui me liront que ce n'est pas un caprice...