Encore toi

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Revêtue d'un jogging blanc, j'ai soigneusement rassemblé mes indispensables : sacoche, clés, écouteurs et téléphone.

Mon souffle court, je me suis arrêtée au sommet du parc, captivée par le spectacle qui s'offrait à moi.

Le coucher de soleil peignait le ciel de teintes jaunes et oranges, une toile vivante à l'éclat envoûtant.

Mes oreilles étaient comblées par les rythmes ensoleillés de "Mazouk Soleil" de Njie, amplifiés par mes écouteurs. Tout autour de moi, l'eau ruisselait délicatement de la colline, créant une mélodie liquide digne d'une fontaine naturelle.

Le climat se montrait clément, et le vent dansait avec allégresse sur mon visage, laissant une caresse rafraîchissante sur ma peau.

L'humidité, qu'il transportait semblait porter en elle une certaine sérénité.

Les feuilles des arbres jouaient leur propre ballet aérien, virevoltant gracieusement avant de trouver leur place au sol, telles des danseuses exécutant leur dernière pirouette.

Une fois mon admiration pour le paysage assouvie, j'ai repris mon footing. Je jetais un coup d'œil à ma montre tout en continuant ma course.

Cependant, dans un moment d'inattention, j'ai percuté quelqu'un de plein fouet.

L'impact a fait rebondir mon corps contre le sien, et j'ai fini par m'écraser au sol dans une série de mouvements maladroits.


***

"Ah mince, mon jojo," ai-je grommelé, regrettant l'état de mon jogging.

***


La personne que j'avais heurtée m'a tendu la main pour m'aider à me relever. Mon jogging blanc était maintenant taché, quelle malchance.

J'ai finalement relevé la tête et, à ma grande surprise, j'ai découvert que c'était...



***

"C'est une coïncidence de te revoir," lâcha-t-il avec un sourire en coin.

***


Cette voix...

S'il vous plaît, ne me dites pas que c'est Enzo. Pour être honnête, je n'ai pas vraiment d'affinités avec Enzo. Je le trouve excessivement énergique, beaucoup trop sociable et ouvert.

Ce genre de personnalité m'agace au plus haut point. Je comprends que vous pourriez penser que je suis un peu aigrie, mais je vous assure que c'est quelqu'un qui a une attitude agaçante.

Il a cette mentalité du "roux qui se prend pour un noir," vous voyez où je veux en venir. Il est indéniablement séduisant, mais son comportement ne correspond pas du tout à son apparence, du moins, selon moi.



***

Encore toi ? Allez, salut. ai-je répliqué, mon agacement se lisant sur mon visage en voyant sa présence.


"Un simple 'merci' serait-il trop demander ?" dit-il


"Depuis quand est-ce que je devrais te dire merci, Enzo ?" dis-je en croisant les bras à la hauteur de ma taille.



"Chaque fois que nos chemins se croisent, tu te montres agressif. Ça fait déjà trois mois que ça dure, tu te rends compte !" exprimait-il avec une pointe de frustration.



- Peut-être parce que je ne supporte pas ta face de rat !


"Attends, ne me dis pas que tu es peut-être raciste envers moi parce que je suis à la fois blanc et roux, n'est-ce pas ?"


-Eh bien, non, ne te méprends pas. Pff !

***


J'ai réajusté mes écouteurs, pivotant sur mes talons pour reprendre ma course, mais Enzo m'a saisi le bras.

***

"Eh, attends !" Il tenait fermement mon poignet.


Moi :

- Quoi encore ?


Enzo :

"Oh, arrête. J'essaie d'être sympa avec toi et tu te mets sur la défensive !"


Moi:

D'accord, je vais être sympa et arrêter de jouer les agaçantes....


***

Finalement, à mesure que nos échanges se sont poursuivis, j'ai réalisé que j'avais eu tort en ce qui concerne Enzo.

Oui, je l'admets, j'avais sauté aux conclusions trop rapidement. Son sens de l'humour me plaît beaucoup, et il arbore un sourire contagieux. Je crois qu'une belle amitié est en train de se former entre nous.

Pendant notre conversation, il me demande pourquoi j'ai envisagé de mettre fin à ma vie. Je lui offre une brève explication sur mon parcours.

De toute manière, Caden l'avait sûrement informé, tout comme notre entourage. Mon histoire est malheureusement connue de tous, comme le décès de mon ex, par exemple.

C'était la première fois que je me confiais aussi rapidement à quelqu'un. En effet, je lui avais parlé plus en détail du décès de mon ex, un événement qui avait créé en moi une sorte de clôture vis-à-vis du monde extérieur. Et puis, il y avait ma mère qui n'arrangeait rien, elle avait l'habitude de m'humilier constamment. C'est avec les larmes qui coulaient que j'en ai discuté avec Enzo.

Face à cette révélation, il m'a prise dans ses bras et m'a déposé un baiser sur le front.

Enzo a murmuré doucement : "Je me rends compte que tu es une belle personne. Caden avait totalement raison à ton sujet. Je suis vraiment désolé pour tout ce qui s'est passé. Tes épreuves passées éclairent ta réticence, je le comprends mieux maintenant. Cependant, il est crucial que tu progresses et que tu tournes ton regard vers l'avenir. Quant à ta mère, peut-être est-il temps que tu envisages de déménager, de t'éloigner de cette situation toxique."

Au cours de ce précieux échange, j'ai découvert une autre facette d'Enzo. Alors que nous partagions ce moment significatif, mon téléphone a sonné, affichant le nom de Caden.

J'ai décidé que ce n'était pas le bon moment pour répondre à l'appel de Caden, alors j'ai mis mon téléphone en mode silencieux. Étrangement, je me sentais vraiment bien en compagnie d'Enzo.







Dans la peau de Caden

Je les observais depuis ma voiture, ressentant un petit serrement étrange au cœur en les voyant tous les deux. Surtout quand j'ai remarqué qu'Enzo lui avait déposé un baiser sur le front.

C'est alors que la portière de la voiture s'est ouverte :

"Oh, tu regardes quoi ?"


Caden :

Je surveille *Shasha, tu m'as aussi pris un grec Cynthia?

*Shasha (surnom de Shannon)"


Cynthia :

"Waah, je sais que tu la considères comme ta sœur, mais tu exagères, chéri. Passer à l'espionnage, c'est de la paranoïa !"








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Auteur :@Tiitoune17

Complexe - La vie de Shannon  ( RÉÉCRITURE) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant