Les 3 Royaumes - La Grande Prophétie

VII - Ryan Collins

Ça fait plusieurs mois que je l'observais discrètement. Malgré ce qu'on m'a demandé, je n'arrivais pas à me résigner à obéir. Je n'ai jamais apprécié les ordres qu'on me donnait, mais je n'avais jamais contesté un seul ordre auparavant. Serait-il temps d'arrêter de suivre ses ordres ?

Heureusement pour moi, du haut de mon rang, dépasser les délais impartis de 3 mois déjà ne m'a fait subir aucune conséquence. Ils me faisaient totalement confiance.

Ce n'était pas ma première mission de ce genre, pourtant, ce jeune homme semblait différent. Je veux dire... différent des autres que j'avais observé. Il était très important à nos yeux, mais pas dusens que l'on aurait souhaité. De première vue je ne savais pas du tout commentil pourrait faire ça, il semblait tout à fait normal. Il ne dégageait même pas d'aura comme les autres... Peut-être ne savait-il pas ce qu'il était. Il n'aurait aucune chance...

Il semblait si triste dans son coin, reclus des autres. Tandis que moi j'étais une vedette... Il y a des avantages à être moi, se créer une vie comme ça c'était facile et personne ne pouvais savoir qu'avant cette année je n'existais même pas dans leur vie. Cependant... je commençais à bien me plaire dans cette nouvelle vie... Pas de responsabilités, libre de faire ce que je veux, aimé de tous. En fait... Peut-être pas de tous.

Je me surprends à penser à lui plus que ce que je ne devrais. Je ne suis pas censé ressentir ce genre de choses, et encore moins pour une personne dans son genre... Nous sommes censés être totalement opposés. Rien ne devrait naitre en nous l'un pour l'autre. Pourtant... Je suis attiré par lui, par sa solitude, j'ai pitié de lui... Il ne semble pas être une menace pour nous, alors pour il veut que je m'en occupe ?

Ses ordres avaient tout de même quelques avantages, je pouvais le regarder tous les jours sans que mes semblables ne se posent des questions. Il était assez craquant, dans le style sombre et sexy. Il avait des cheveux blancs jusqu'aux épaules d'un côté et le reste était rasé. Le blanc n'était pas ce que j'aurais qualifié de sombre, mais ce n'était qu'un détail. Ses yeux étaient d'un gris d'orage, le genre de gris foncé que l'on essaie d'éviter lorsque l'on veut aller s'amuser dehors. Il arborait un piercing, un anneau noir, au-dessus de son œil droit, sur le côté extérieur de son sourcil. Il avait également une série de piercing dans l'oreille gauche qui dessinait tout le contour extérieur de celle-ci. Il avait des lèvres d'un rouge sanguin. Ce visage assombri par la solitude était monté sur un assez grand corps couvert par des vêtements assez amples de couleurs principalement sombres, du noir, du gris, et parfois du blanc. Ses vêtements, pourtant si amples, laissaient reconnaître un corps plutôt bien solide, quelque peu musclé malgré son apparence frêle. Tout en lui m'attirait, et je ne savais pas pourquoi, ni comment c'était possible...

À ce moment, il entra dans la pièce. On avait cours ensemble aujourd'hui avec Madame Louise. À peine le cours avait commencé que j'entendais déjà plusieurs filles parler de moi dans des situations plus que malaisantes pour ma personne. Je me demande ce qu'elles peuvent bien se dire quand elles sont seules... Je n'ose même pas l'imaginer. Je me demande bien ce qu'elles penseraient de moi si elles savaient que je joue sur le même terrain qu'elles. Je me demande surtout ce que lui penserait de moi s'il le savait. Il est tellement beau... j'aimerais tant être capable de lui parler... de lui dire ce que je ressens envers lui. Je me foutais de ce que l'on me ferait subir pour cette trahison. Je ne vais pas les laisser dicter ma vie plus longtemps... C'est lui que j'aime et ce ne sera personne d'autre.

Malheureusement, le week-end me prit de vitesse. J'ai pensé à lui tout au long de mes journées chez moi. Du moins, j'ai pensé à lui jusqu'à ce que je reçoive un appel. J'ai répondu et j'ai dit « Allô ». Sans que la personne de l'autre côté du fil ne dise un mot, elle raccrocha, me laissant que le long bip sonore comme interlocuteur. C'était un appel des plus étranges, surtout lorsque l'on vit dans mon monde. Je suis ensuite descendu dans la cuisine où ma fausse mère et fausse sœur se trouvaient. Je me suis pris un truc à manger et je suis allé dans ma chambre relaxer un peu.