Plusieurs jours me séparaient maintenant de celui où j'avais accepté de rester vivre avec Kira, c'était son nom. Je n'avais pourtant toujours pas rencontré sa mère. Elle était partie en « voyage d'affaire » selon ce qu'elle m'avait dit. Elle m'avait aussi dit que le fait d'être ici serait une surprise pour sa mère, elle ne lui avait pas dit que je venais vivre ici.
Je me réveillais chaque matin, et ce depuis des jours, avec un déjeuner au lit apporté par ce qui semblait être un domestique. J'avais tout ce que je désirais, c'était comme dans un rêve... Non, c'était encore plus fabuleux qu'un rêve. Je me sentais enfin à ma place. Kira et les domestiques s'occupaient de moi comme si j'étais un prince. Elle ne m'avait pas menti, j'étais choyé, et heureux qui plus est.
J'avais l'impression que je remplaçais par la même occasion son petit frère disparu. Ce n'étais pas si mal, en quelques jours seulement, elle m'avait donné plus d'amour que ma propre « mère » m'en avait donné en 16 ans. Je me sentais réellement chez moi ici.
Chaque midi je pouvais demander ce que je voulais comme repas. Je pouvais réellement demander tout. Il y avait un cuisinier personnel dans la maison. Mes demandes étaient des ordres. Quelques fois c'était un peu flippant, mais tout de même assez agréable de faire partie d'une famille à l'allure royale.
Je n'avais jamais imaginé que je pouvais avoir une telle vie. Tout au long de ma misérable existence sur terre, je n'avais vécu que déceptions sur déceptions, drames sur drames, désespoirs sur désespoirs. Mais maintenant, j'avais l'impression de compter pour quelqu'un.
Je me prenais de plus en plus pour un roi. Il n'y avait personne pour contester mon autorité. On dirait que j'étais fait pour ça. Je commençais à y prendre de plus en plus goût.
C'était vraiment agréable. Non seulement j'étais bien nourris, mais j'étais également tellement bien habillé. J'avais des vêtements fait de tissus dont je ne connaissais même pas l'existence, mais qui étaient à la fois tellement élégants et confortables. Kira me faisait porter des vêtements dont je ne me sentais même pas dignes de porter tellement ils étaient fabuleux. C'était souvent des ensembles blancs, avec du filigrane doré à plusieurs endroits. C'était, majestueux.
Chaque fois que je me voyais dans la glace, je me disais qu'après tout, je ressemblais vraiment à un prince, à un Ange : mes cheveux blancs rasés du côté gauche et mes quelques piercings que j'ai remplacé par des anneaux blancs, auparavant noirs, ajoutaient à mon élégance une touche un peu rebelle. Ces deux éléments, ajoutés à mes vêtements, me donnaient fière allure. J'étais énormément heureux de savoir que ma place était du côté du bien, et que des atrocités dont j'ai été l'auteur ne vienne en fait pas de moi.
Le paradis, j'imaginais qu'on était au paradis parce en fait je n'en savais rien, était fabuleux à l'extérieur aussi. Tout était pur. On pouvait compter les arbres par centaines autour d'où j'habitais maintenant. Il y avait des arbres partout sur chaque côté des « rues », on ne pouvait pas vraiment appeler ça des rues, c'était plus des chemins de pierre d'un gris pâle, qui laissaient passer la lumière d'un soleil éclatant, laissant des ombrages de grands feuillages un peu partout. C'était magnifique.
Les autres gens, les autres Anges, me souriaient à pleine dent. On aurait dit que j'étais attendu ici toute ma vie et qu'ils étaient encore plus heureux de me voir que moi d'avoir une vie paradisiaque. Ils me saluaient avec une petite révérence et je la leur rendait à mon tour.
J'étais tellement excité, je me demandais souvent si j'allais rencontrer Dieu. Je m'imaginais un grand homme avec une longue barbe blanche, un peu comme Dumbledore, mais avec de meilleurs goûts vestimentaires. Je m'étais mis à rire, Ça faisait du bien de rire. C'était la première fois depuis plus d'une semaine.
Rien au monde ne pourrait me rendre plus heureux que ce que je l'étais en ce moment.
C'est alors que j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir. Une femme d'une beauté incommensurable se tenait au pas de la porte. Elle portait une robe d'un blanc éclatant avec des motifs dorés. Ses cheveux étaient du même blanc que les miens, et ses yeux, gris comme un nuage d'orage...
Lorsqu'elle me vit, debout au bout de la pièce, elle fut prise de larmes. Moi, j'étais figé devant elle. J'avais du mal à y croire... Elle... Les seuls mots que je fus capable de prononcer sortirent de ma bouche dans un souffle avant que je ne me mette à pleurer des rivières de larmes... Au fond de moi je le ressentais...
« Maman... »

VOUS LISEZ
Les 3 Royaumes - La Grande Prophétie
FantasyJe suis différent des autres gens. Je suis unique. Je sais tout. C'est difficile de vivre avec toute cette vérité. Pas d'illusions. Pas de mensonges. Rien que la vérité toute cruelle. Malgré tout, je vais finir par apprendre que je suis bien plus di...