Chapitre 4. Justine 1ere partie

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Justine

Cela fait cinq minutes que je suis devant l'ascenseur qui me mène à mon appartement. J'ai besoin d'un peu de recul avant de rentrer chez moi et affronter Arnaud, même si je sais qu'il doit déjà dormir profondément vu le contenu acide de son sms. Monsieur avait l'air mécontent que je ne l'attende pas docilement à la maison. S'il savait... Même si je ne regrette pas les moments passés avec Mickael et que j'ai eu envie de ce baiser comme jamais, je suis heureuse qu'il n'ait pas eu lieu. Si cela doit se produire un jour, je serai alors libre de toute relation. Même si je sens que mon histoire avec Arnaud touche à sa fin, je ne le tromperai pas. Il est évident que je ne suis plus amoureuse. Quoique je me demande si je l'ai été un jour, vu ce que je ressens lorsque je suis proche de Mickael. Jamais, ô grand jamais, Arnaud n'a réussi à m'atteindre de la sorte.

— Tout va bien Mademoiselle Freya, me demande notre gardien de nuit.

— Oui très bien Samuel, j'avais juste besoin de souffler un peu avant de monter. Bonne soirée.

— Vous de même.

Je monte dans l'ascenceur et compose un message pour Mickael avant que les portes ne se referment. Après une montée de quatre étages, sa réponse m'accueille lorsque je m'approche de ma porte.

« Si je repars, cette fois-ci tu m'accompagneras. Bonne nuit. »

Je soupire de plaisir et m'enivre de ses mots. Il me veut à ses côtés et je n'ai jamais souhaité être ailleurs. Même si je garde une peur profonde qu'il m'abandonne encore, j'ai tellement envie d'y croire. Je coupe mon téléphone au moment où je pénètre dans le salon. Tout est noir et silencieux. Pas de doute, Arnaud doit dormir. En éclairant la pièce, je remarque que comme à son habitude, il a tout laissé trainer derrière lui en attendant que je ramasse et range. La sonnerie attribuée par mon amie le concernant prend alors tout son sens. Je ne suis pas sa mère, je ne suis pas sa bonne ou sa cuisinière, et il a tendance à l'ignorer. Je laisse tout en place et passe par la salle de bain pour me changer. Je ne me douche pas comme à mon habitude car je veux conserver encore un peu l'odeur si particulière de Mickael qui m'englobe. En me mettant de mon côté du lit, je me place pour n'avoir aucun contact avec Arnaud et je bénis la dimension de notre lit king size.

Le lendemain matin, il est 8h00 quand je me réveille. La place à côté de la mienne est vide et froide. Arnaud a dû se lever tôt. En tendant l'oreille, je remarque que le silence est complet. En me levant, je remarque un post-it sur le miroir de ma coiffeuse.

« Je crois que nous avons à parler, mon ange. Rdv ce soir ».

En effet, Arnaud, nous allons parler et je ne suis pas sûre que cette conversation soit agréable. J'ai l'impression que deux mondes nous séparent, et cette distance s'accentue jour après jour.

Je prends ma douche et me prépare pour rejoindre le journal. Même si mon emploi me permet de travailler de la maison, nous avons décidé avec Nelly, de nous retrouver pour comparer nos notes et composer notre article commun. De plus, il faut absolument que je débriefe avec elle tout ce qu'il s'est passé depuis la veille. Une heure plus tard, j'arrive devant l'immeuble et Nelly apparait comme par magie devant moi. Si je ne la connaissais pas aussi bien, je me demanderais si elle ne vient pas d'un autre univers.

— Bonjour, me salue-t-elle en me faisant la bise. Je veux tout savoir de ta fin de soirée ! Impossible d'y échapper et si tu es sympa, je te raconterai la mienne, me dit-elle en me faisant un clin d'œil.

— Coucou ! Et le boulot alors ?

— On va au café, on papote et on travaillera après. De toute façon, la chronique est à rendre pour l'édition de la semaine prochaine. On a quelques heures de libre. Et j'adore travailler sous pression, c'est dans cette situation que je suis la plus efficace.

Je ne t'ai jamais oubliéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant