XVII - Un Acte Désespéré

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Je me trouvais encore devant le conseil, ils me donnaient quelques regards tout en parlant à voix basse à mon père. Celui-ci leur répondait avec les mêmes chuchotements. Pendant de longues minutes pesant sur l'atmosphère et rendant l'air extrêmement lourd, je n'eus aucune réponse.

Je commençais à m'impatienter lorsque mon père prit enfin la parole.

« Rien. »

« Comment ça, rien ?! »

« On ne va rien faire. »

Comment pouvait-il rester planté là et me dire que personne n'allait réagir ? Il y avait encore une chance qu'on puisse sauver Ludovic et le monde par la même occasion.

« Tu vas rester là pendant que ton peuple à pour destin de mourir dans d'atroces souffrances ?! »

« ET TU VEUX QUE JE FASSE QUOI ?! » m'avait-il crié sous la pression.

« Prendre les armes ! Aller sauver Ludovic ! Empêcher la destruction du monde !! »

« La dernière fois que l'on a fait confiance aux prophéties de l'Oracle, ça a détruit les 3 royaumes et divisés nos peuples et causé énormément de massacres. »

Il avait soutenu le regard que je lui avais lancé.

« Ça fait des milliers d'années que je suis là, j'étais là lors de la guerre des mondes, et pourtant, aujourd'hui, le monde est-il détruit ? »

Il n'avait pas tort, mais la dernière prophétie de l'Oracle avait prédit que la Grande Prophétie était en train de se produire ! Et je ne pouvais pas laisser Ludovic entre les griffes de Kira.

« Reste planté là à regarder les tiens mourir si tu le souhaites ! Moi je m'en vais sauver le monde ! »

Sur ces paroles, je m'étais retourné totalement furieux. Mon père était resté sans voix et resta sur place pendant que je m'en allais d'une démarche rapide.

Je marchais, déterminé à trouver un moyen de le sortir de là. Mais plus je marchais, plus ma détermination se transformait en désespoir. Comment allais-je bien pouvoir le sortir de là. Je n'avais ni les moyens de combattre avec une armée, ni la puissance nécessaire pour les affronter seul.

Je n'allais tout de même pas abandonner. J'allais bien finir par trouver un moyen.

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[Plusieurs mois auparavant]

« Ce que vous me demandez de faire est tout simplement épouvantable, abominable, catastrophique même ! »

« Si tu le fais, tu resteras très haut dans l'échelle du pouvoir et tu resteras riche. »

« Vous imaginez s'il le découvre ? Pire ! S'il ne le découvre pas et qu'il mène une guerre avec ce motif bidon ! »

« Je suis conscient des conséquences que cela peut avoir... Maintenant donnez-moi votre réponse. »

« Je n'ai jamais changé de prophétie auparavant et ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer ! Votre heure est venue, vous n'êtes plus fait pour gouverner, et ce que vous me demandez en est la preuve irréfutable. »

Il tira une lame de son fourreau et la lui mit sous la gorge.

« Ai-je demandé votre avis ? »

L'Oracle se figea.

« Bien Monsieur, si tels sont vos désirs... »

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J'errais sans vraiment trop savoir où. Aucune idée ne me venait à l'esprit pour libérer Ludovic. La seule option que je voyais, c'était de m'y rendre tout seul et demander de le voir, mais je n'en sortirais pas vivant. Au point où j'en étais...

Je suis allé à l'endroit où Kira avait disparue avec lui. Il y avait des gens qui vaquaient à leurs occupations familiales. Lorsque je me mis à crier « Kira ! Sors de ta cachette ! » les gens se sont mis à me fixer, quelque peu effrayés. Je leur fis un sourire gêné avant de me remettre à crier. Les parents cachaient les yeux de leurs enfants, mais ceux-ci me trouvaient fascinants.

Kira finit par arriver au bout de longues minutes durant lesquelles les gens me prenaient pour un fou. Ils restèrent bouche-bée en voyant apparaitre une femme devant eux.

« Emmène-moi voir Ludovic. »

« Pourquoi j'accèderais à ta requête ? »

« Je te donnerai ce que tu veux en échange. »

« Tout ce que je veux ? »

La voix qu'elle prit me fit frissonner.

« Oui... »

Elle me prit par le bras, les humains nous fixaient, perplexes. Je les ai regardés avec un regard qui voulait dire « Aidez-moi » avant de disparaître sous leur regards effrayés et ébahis.

Un petit enfant dis ensuite àsa mère « C'était deux Anges hein maman ? Avec de graaaaaaaandes ailes noires ! » Il fixait sa mère avec un large sourire. « Mais non chérie,ça existe juste dans les contes... Allez viens, on rentre à la maison. »

Les 3 Royaumes - La Grande ProphétieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant