essayons

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Cela faisait à peu près sept mois.

Sept mois que la bataille de Poudlard s'était achevée, prononçant la disparition définitive du plus grand mage noir de tout les temps. Harry Potter – l'élu comme aimait le nommer certains – l'avait abattu à coup de sortilèges, aidé de ses compagnons Ron, Hermione, Ginny et Neville.
Cependant, la victoire avait un prix : la vie de centaines de personnes.

Hermione était accoudée sur son bureau près de la fenêtre, pensive. Elle observait les flocons de neige tomber de manière délicate sur le sol bétonné de la rue Londonienne.
De tous ses camarades, la jeune femme était celle qui avait été le plus touchée par la mort. Tout ces cadavres. Tous ses amis dont elle ne reverrait plus jamais le sourire. Ça avait commencé avec Cédric, une simple connaissance. Et le calvaire avait continué. Des tonnes de morts, de blessés agonisant dans la grande salle de sa deuxième maison. Sirius, Lupin, Tonks, Colin Crivey et tous les autres, des innocents et des moldus aussi. Hermione se souvenait exactement de leurs visages blêmes, dénués de vie et de la balle invisible qui lui avait transpercé le cœur de part en part lorsqu'elle avait réalisé qu'elle avait survécu, elle, et qu'ils étaient morts, eux.

Depuis, Hermione ne s'était pas remise. Elle s'était murée dans un silence de douleur. La jeune sorcière n'avait plus osé toucher à la magie depuis des mois, son livre de chevet n'était certainement plus L'histoire de Poudlard et les sentiments d'adolescente qu'elle avait éprouvé à l'aube de la guerre avaient laissé place aux regrets et aux remords. Hermione était rongée par la culpabilité et l'impuissance de ne pas pouvoir ramener les morts à la vie. Elle souffrait.
Elle avait pourtant tout fait pour faire son deuil : elle s'était éloignée du monde des sorciers, pour ne plus penser à la guerre, elle avait essayé de trouver un travail dans le monde des moldus et avait jeté ou rangé tout les objets pouvant faire référence à Poudlard, lieu d'horribles massacres ; en vain. La jeune femme ne pouvait se sortir de la tête les visions d'horreur aux quelles elle avait assisté et qui les suivaient jusque dans son sommeil.
Et Hermione était fatiguée. Fatiguée de se battre contre ses démons, fatiguée de n'avoir plus goût à rien, fatiguée de la vie.

Toc toc toc !
Des coups secs et familiers la sortirent de ses songes morbides. Un hibou mal en point toquait à sa fenêtre, apportant du courrier. La sorcière n'eut aucun mal à reconnaître l'oiseau qui appartenait à la famille Weasley, elle se demanda (pour la énième fois) comment Errol pouvait encore être en vie. Elle ouvrit la fenêtre et l'animal tomba raide de fatigue sur le bureau impeccable de la jeune femme, laissant tomber la lettre à terre.
Hermione pris la lettre, qui devait sûrement être de Harry car c'était lui qui se chargeait de donner des nouvelles de tout le monde à la jeune femme et était la seule personne avec qui Hermione daignait converser un minimum.
Pourtant, les mots « Hermione » inscrits sur l'enveloppe n'étaient pas de la plume du Survivant : l'écriture était plus grande et plus lisible que celle pattes de mouches de son meilleur ami. Intriguée, la sorcière ouvrit la lettre et la lu.

Hermione,

Tu ne dois plus avoir l'habitude de recevoir des lettres d'autres personnes que Harry.

Pourtant, aujourd'hui c'est moi, Fred, qui t'écris. Vois-tu, au Terrier tout le monde s'inquiète véritablement pour toi. Qu'est devenue Hermione, la plus brillante élève que Pourdlard aie jamais connu ? Il semblerait qu'elle aie également disparue, en même temps que Voldemort.

J'ai été désigné pour t'écrire quelques babioles pour te remonter le moral, puisqu'il semble s'être caché au fond de tes chaussettes depuis un bon bout de temps... Mais honnêtement, je n'ai plus le cœur à blaguer depuis que tu es partie...

Maman me demande de te dire que tu es invitée au nouvel an (nous te laissons passer Noël avec ta famille car nous savons que tu y tiens), mais honnêtement, Hermione, tout le monde t'implore de venir. Tu y es d'ailleurs obligée, sinon je t'avada kedavrise en personne.

essayons d'être heureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant