Il ne voulait plus de moi. Je n'étais pas arrivé assez vite. Kira avait eu le temps de lui faire une lobotomie et l'avait monté contre moi. Je n'allais jamais être en mesure de le récupérer maintenant. Il devait se sortir de ces illusions par lui-même. Il ne voyait même pas à quel point l'endroit où il vivait était affreusement sombre.
Il était sous l'emprise des pouvoirs de Kira, et bientôt elle n'en aurait même plus besoin, et Ludovic serait corps et âme à elle.
Si mon père ne m'avait pas puni pour être tombé amoureux de lui, tout cela ne serait pas arrivé. Et le monde serait peut-être sauvé aujourd'hui.
Kira me prit par le bras et nous sommes sortis dehors. Nous avion marché pendant plusieurs minutes dans un chemin de pierres brulées et noires de suie. Les arbres autours de nous étaient morts, sec et effrayants. Je n'arrivais pas à comprendre comment elle arrivait à l'empêcher de voir le monde comme il était vraiment. C'était impressionnant et effrayant à la fois. Il devait y avoir une autre personne, là, avec elle dans la maison. La seule personne dont je me souvenais du nom, et qui était assez puissante pour le faire sombrer dans une folie aveugle, était Lilith. Celle-ci était cependant censée être morte depuis des années. Mon père l'avait lui-même tuée. Qui d'autre alors ?
J'étais encore perdu dans mes réflexions lorsqu'elle me donna une claque dans la figure pour me faire revenir à la réalité. Je me frottais doucement la joue lorsqu'elle me montra du doigt ce qui semblait être un cachot.
« Tu as vu Ludovic. Je ne sais pas encore ce que je vais te demander en échange. »
Alors pourquoi elle m'emmenait au cachot si le prix n'était pas la torture ?
« Tu vas rester là-dedans jusqu'à ce que je sache ce que je vais te prendre, en dehors de Ludovic bien sûr. »
Je ne pouvais pas contester, même moi je le savais, c'était le seul moyen pour s'assurer que je reste jusqu'au moment du paiement. Elle me mit les fers aux poignets et aux jambes et disparu dans le noir, me laissant seul dans le cachot.
La pièce était encore plus sombre que les rues. Le peu de lumière de l'extérieur n'arrivait à percer les murs épais de pierres qui commençaient à se désagréger de par l'usure du temps. L'endroit, qui plus est, était d'une chaleur des plus désagréables. Les perles de sueurs coulaient d'un peu partout sur mon corps, mais chacune d'elles s'évaporait tellement la chaleur était concentrée, tout en laissant l'air d'un sec à vous détruire les poumons et à vous assécher la peau et la gorge. Quelques jours dans ce cachot et vous vous mettiez à avoir les poumons zébrés de craquelures s'effritant à chacune de vos respirations.
Heureusement pour moi, mon calvaire n'allait pas durer autant que cela. Bientôt, elle allait revenir et me dire le prix qu'elle comptait me faire payer. Je le pensais sincèrement, le prix de ma vie aurait été une libération que j'aurais acceptée avec joie.
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La fatigue commençait à faire rage dans mon corps, cela faisait des heures, (ou des jours ?) que j'étais coincé dans ce trou pourri, je n'étais pas beau à voir. Ma peau s'était mise à craqueler, laissant parfois du sang d'un doré exceptionnel couler au travers. La douleur était une chose, mais l'attente était encore pire.
J'entendis un bruit de pas, était-ce enfin Kira qui revenait me chercher pour me faire payer le prix de ma demande ? Lorsque je vis Connor, je fus soulagé. Il avançait en essayant de faire le moins de bruit possible.
« Ryan ? T'es là ? C'est moi Connor... » chuchota-t-il.
J'essayais tant bien que mal d'ouvrir la bouche, mais mes lèvres étaient si sèches que le simple mouvement d'ouvrir la bouche m'en arracherait le visage. Je ne pouvais que le regarder. Lorsqu'il me vit, il fut horrifié de l'état dans lequel je me trouvais.
« Je suis là pour te transmettre un message, ton père ne va pas t'abandonner. Je vais te soigner un peu, je n'ai pas beaucoup de temps. »
Il pointa les paumes de ses mains dans ma direction et ferma les yeux. Une douce lumière bleutée parvint jusqu'à moi. Je senti un petit vent frais me caresser et rapidement, ma peau redevint normale. Plus de douleur, plus de peau craquelée, plus de sang.
J'avais laissé un petit « merci » dans un souffle. Il me fit un signe de tête avec un regard sérieux. Et il disparut dans un éclair de lumière.
Quelques instants plus tard, je vis Kira descendre les marches.
« Encore vivant ? Dommage. Tu es plus résistant que je ne le pensais. »
Je fis mine d'être autant fatigué que je l'étais avant que Connor ne me soigne.
« J'ai trouvé ce que j'allais te prendre. » avait-elle dit en souriant.
« Ma vie, je t'en prie, prends ma vie... »
« Oh ! Quelle surprise ! Le grand Ryan, héritier des Anges me supplie de l'achever. Jamais je n'aurais cru pouvoir être plus heureuse ! »
Elle se mit à rire et à chaque qu'elle reposait son regard sur moi, elle se remettait à rire de plus belle.
« Si j'étais pourvue de pitié peut-être aurais-je accepté. Mais ce que je veux est tout autre. »
Que pouvait-elle bien vouloir de moi ? J'étais pourtant sûr que ma vie était ce qui lui importait le plus de m'enlever.
« Alors que veux-tu ?! »
« Ne sois pas impatient, si tu savais ce que je voulais tu ne serais pas aussi pressé. »
Elle commençait à me faire un peu peur. Mais bientôt mon père arriverait pour me libérer. Alors j'allais endurer toute les tortures du monde afin de pouvoir leur laisser le temps d'arriver.
« Hahahaha, peu importe ce que tu me demanderas je te le donnerai et ensuite je vais partir d'ici et avoir ma revanche sur toi. Je le jure sur la tête de Ludovic que tu vas payer cher ! »
Elle s'est ensuite mise à rire encore plus fort. Elle se fichait de moi. J'étais réellement effrayé par ce qu'elle allait me demander, ne pas savoir ce qu'elle me voulait était insoutenable.
« Voilà ce que je veux de toi... »
Elle arrêta de parler, pour faire durer la torture j'imagine. Elle me regarda avec un sourire diabolique.
« Tes ailes. »
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Les 3 Royaumes - La Grande Prophétie
FantasíaJe suis différent des autres gens. Je suis unique. Je sais tout. C'est difficile de vivre avec toute cette vérité. Pas d'illusions. Pas de mensonges. Rien que la vérité toute cruelle. Malgré tout, je vais finir par apprendre que je suis bien plus di...