Brouillon de ma jeunesse

chapitre 2

La journée passa vite. Les cours furent rapides et il ne se passât pas grand chose de particulier ce-jour la. Rien qui puisse sortir de l'ordinaire.

Comme a son habitude, Alexis était rentré lentement sous un ciel voilé et chargé de nuages paisibles. Il traversa d'abord le centre de la ville a travers de larges rues pour finalement s'éloigner vers la campagne environnante a travers des couloirs étroits.

Lors de ces trajets quotidiens il ne pensait pas vraiment. Il laissait son esprit s'égarer, se perdre dans un monde a lui dans lequel les gens ne pensaient pas, ne parlaient pas, où tout était simple et sans problèmes. Puis il apercevait le toit de sa maison, grande, aux vieux murs de pierre et aux fenêtres incrustées, qui donnait un effet de profondeur a la bâtisse et qui cachait en fait un intérieur neuf et moderne. Cela ne faisait pas si longtemps que les Dedes vivaient ici. Ils étaient arrivés trois ans plutôt, ses parents étant a la recherche d'un cadre plus paisible et détendu loin du vacarme des grandes villes dans lesquelles ils avaient vécu auparavant.

Il traversa donc le jardin et de sa main moite fit tourner la poignée en essayant d'être le plus discret possible, un petit jeu auquel il se livrait depuis son plus jeune âge. Après avoir fermer la porte de manière tout aussi discrète il marcha lentement en essayant de rejoindre les escaliers au bout du couloir. Il lui fallait pour cela passer devant le salon et la cuisine qui se succédaient dans cet ordre. Ses pas étaient guidés par la voix d'une journaliste sortant de la deuxième piece:

"... il semblerait bien que ce soit le réchauffement de la planète qui ai pour impact la destruction du plus grand récif corallien au monde. Les écologistes australiens en ont appelés a l'UNESCO et a l'ONU afin qu'une intervention soit lancée contre le projet d'exploitation de charbon du géant indien Adani. Ils espèrent se faire entendre auprès du gouvernement de Canberra avant que les dégâts ne soient irréversibles. Ce sont plus de 1500 espèces de poissons qui sont ..."

Gabrielle Dedes se tenait droite en face de la television de la cuisine. Elle s'occupait de couper des tomates sur une planche, le couteau reflétant les derniers traits de lumière passant encore par la fenêtre. Elle l'avait entendu entré, comme a chaque fois, et il ne fut pas surpris lorsqu'elle s'adressa a lui, sans même se retourner, pour lui demander  comment s'était passer sa journée.

"Hum plutôt pas mal", répondit-il, ayant plus l'impression de répéter une formule que d'exprimer une véritable pensée, "j'ai raté le bus ce matin mais je suis quand même arrivé a l'heure" parvint-il a dire en s'approchant de la corbeille a fruit pour se saisir d'une pomme tout en faisant attention à ce servir de sa main gauche et non de la droite qui était toujours douloureuse.

"Je vois que tu fais des efforts mon ange, je suis contente que tu te reprennes. Tu sais a quel point c'est important et nous te faisons confiance ton père et moi pour que tu te mettes au travail et il faut que tu commence a réfléchir a ton avenir, a chercher des ..."

Et c'était repartit, encore une petite leçon de morale. Bien sur, Alexis savait qu'il ne travaillait pas assez. En réalité il ne faisait aucun effort. Il n'en avait tout simplement pas envie. Il continuait toujours de hocher la tete et de mastiquer, devant l'expression sévère et en même temps douce que prenait sa mere dans ce genre de situation. Elle était rassurante par moment mais pouvait également être effrayante d'une façon qui vous fait frissonner non pas de peur, non, car nos peur nous les connaissons, alors que sa mere était imprévisible, constamment sur le changement. Son comportement était changeant ce qui pouvait la pousser a abandonner tout un projet pour faire quelque chose de totalement different par exemple. Voila pourquoi elle aimait tant la mode et les vêtements. Parce que d'après elle, elle devait "s'adapter". Tout le contraire de son père en réalité qui aime a respecter ses principes et garder les bonnes vieilles habitudes. Deux opposés qui se complétaient parfaitement dans un couple qui durait depuis deja prêt de dix-neuf ans.

En general, on pouvait dire qu'il était heureux. Une famille qui l'aime, une vie plutôt tranquille dans une impression d'éternelle routine qui aurait convenu a n'importe qui. Mais comme beaucoup de gens, Alexis cherchait "Quelque chose", ce petit Quelque chose qu'ils sont nombreux a chercher, cet élément manquant dans la vie qui vous fait réellement sentir vivant.

Il avait fini sa pomme maintenant et jeta son trognon dans la poubelle. Il revint dans le moment présent, acheva d'écouter sa mere puis l'embrassa pour ensuite monter dans sa chambre.

Il ne se doutait pas , à ce moment là, que ce Quelque chose qu'il cherchait, était sur le point d'arriver.