Le tout vide.

Les coups de crayon | 2. l'innocent doudou

Bonsoir. ( j'ai décidé qu'il ferait "nuit" quand vous lirez ceci )
Aujourd'hui nouveau dessin ! (tant d'enthousiasme)

Non, sans blague. À quoi sert le titre d'après toi ? (En plus il n'est plus vraiment nouveau je l'ai fait en février aux promarkers et aux pastels.)

Comment vous dire ? Ce doudou... C'est mon doudou. Il s'appelle Pinpin.
J'étais pas de ces enfants qui appellent leur doudou "Doudou", moi, je préférais déjà me compliquer la vie toute petite. (pas vraiment, "Pinpin" c'est pas très compliqué)
Ok ?
En plus je dors toujours avec lui, Pinpin.

———

Pinpin c'est une peluche, un doudou, premier attachement d'un objet par un enfant.

Pinpin, c'est l'innocence de l'enfance. C'est ce qu'il ne sait pas. C'est ce qu'il demande. C'est ce qu'il ne comprend pas et franchement, je ne veux pas qu'il sache.

———

Ces tâches sur ce mur (invisible je vous le concède), qu'est-ce que c'est ?
De l'encre ?
Du sa...non.. Ce n'est pas possible.
Si ?
Qu'est-ce qu'il c'est passé ?
Pardon ?
L'enfant a grandi ?
Il a vieilli aussi sûrement.
Il se pose toujours des questions.
Et cette peluche, le soir, sèche ses larmes.
Tout est noir. Les yeux de Pinpin. Les tâches de sang, de suie, sur le mur. Et même, les pensées du gamin, qui s'éparpillent sur les feuilles de son carnet noir lui aussi. Elles gouttent.

———

Tout va bien.
Si je vous le jure !
Pourtant quelque chose cloche.
Oh, non le gamin n'est pas en colère. Non il n'est pas triste. Enfin il n'a pas de quoi l'être.
Et pourtant...

Tu pourrais le noyer, Pinpin, tu pourrais prendre des ciseaux, tu pourrais le fracasser sur le mur de ta chambre, Pinpin, pas trop fort, pas trop en colère. On a dit que tu ne l'étais pas. Puis, ça pourrait faire des marques sur les parois de la pièce, et de tout façon, Pinpin, tu peux le brûler, il ne sentira rien.
C'est juste, ton âme d'enfant qui s'envolera en même temps que la fumée des flammes.
La suie s'étalera sur les murs.

Tu vas t'étouffer.

Ne t'inquiète pas, il est là.
Qui ?
Bah Pinpin, voyons. Si. Je te le promets.
Sers le contre toi. Ça ira mieux.
T'as peur de grandir ?
De vieillir ?
Pffff... De toute façon c'est la même chose, même étape.
Selon l'enfant ça change.
Mais ne t'inquiète pas. Pinpin est là.
Tout doux. Et toi, tu le regardes avec tendresse.
Je l'espère.

———

Pinpin, ça sonne bien.
Non ?