CHAPITRE 16 : If you love me right...

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        Caleb m'a reconduite à la maison. Et jusqu'à la porte. Je suis nerveuse et ne sais pas comment lui dire au revoir. Alors je m'acharnais à chercher mes clés dans mon sac. Pourtant elles étaient là, je les voyais parfaitement.

- Adaline...

À chaque fois qu'il prononçait mon nom, un frisson familier me parcourait. Je voulais lui sauter dessus et lui bouffer le visage ! C'est officielle, je suis cinglée.

- Tu sais, je ne suis pas pressé de partir.

Caleb venait de poser ses mains de part et d'autre de mon visage, m'acculant contre la porte. Je levais les yeux de mon sac pour me perdre dans les siens. A vraie dire, j'étais ravie qu'il veuille rester.

- Tu crois qu'une âme charitable serait prête à m'accueillir ? Murmure-t-il à mon oreille.

- Si... Si tu me laisse ouvrir la porte, il se peut que je te fasse entrer. Bafouillais-je en lui tournant le dos.

Les doigts tremblants sur ma clé, je l'enfonçais dans la serrure. Je voulais qu'il vienne mais pas qu'il espère quelque chose d'autre qu'une simple visite.

- C'est seulement pour boire un verre, d'accord ?

- Hm, tout dépendra du verre. Me taquine-t-il avec sa fossette dévoilé.

Pour qu'il arrête avec son petit sourire narquois, j'ouvre la porte en grand et m'écarte vivement. La tornade qui me sert de chien sort de la maison en bondissant sur Caleb. Il le rattrape in extremis. Sven s'agite, le lèche partout tandis que je les abandonne pour entrer.

Je traverse le salon pour ouvrir la baie vitrée qui donne accès au jardin. L'air frais emplis immédiatement la pièce. Je change la gamelle d'eau de Sven et sors deux verres dont un pour mon invité. Il est dix-huit heures, le soleil est encore haut dans le ciel. Qu'est-ce que je pourrais lui servir ?

- Quelque chose de rafraîchissant serait parfait.

Il s'avance dans le salon tout en époussetant son bermuda.

- Tes cheveux ne ressemblent plus à rien. Riais-je en passant mes doigts dans ses cheveux.

Mon geste me surprend moi-même. Et lui aussi. Ses yeux s'écarquillent quelques instants avant qu'il ne se remette à sourire. Puis il se penche vers moi :

- Si ça peut t'aider...

Je tire légèrement sur sa tignasse pour qu'il arrête de se moquer avant de sortir deux bières du frigo. Je lui tends la sienne après l'avoir décapsuler. Nous n'aurons pas besoin de verre finalement.

En tournant mon regard vers l'extérieur, je me perdais dans les vagues au loin. À tel point que j'en oubliais presque la présence de Caleb. Presque.

- Je ne pensais pas voir un si beau paysage d'ici... Fit ce dernier dans mon dos.

- Dit celui qui vit carrément au bord de la mer, ricanais-je.

- Certes. Sauf que cette maison est chaleureuse et pleine de vie. Contrairement à celle de mes parents.

Je me tus un instant et m'appuyant contre lui.

- Mes parents ont toujours été accaparés par leurs boulots... Mais ils étaient toujours là pour mes compétitions. Et puis il y a eu mon accident. Tout a changé... Me voilà incapable de mettre les pieds dans un bassin. Nous n'avons plus rien fait ensemble depuis.

- Et le lac alors ?

- C'est différent, je me suis toujours sentit contraint dans une piscine. Toujours à vouloir trouvé la nage parfaite... Alors que la mer est immense, sans limite de distance.

J'acquiesce alors que le silence retombe entre nous. Je le sens bouger derrière moi et l'entends poser sa bouteille quelque part. L'instant d'après, ses bras puissants m'encerclent, son menton se nichant sur le dessus de la tête. Et nous restons simplement là, ensemble.

- C'est la première fois que j'en parle à quelqu'un... Confie-t-il après un moment.

- Depuis mon retour, je suis incapable de mettre ne serais-ce qu'un pied dans la chambre de ma mère, lâchais-je à mon tour en m'appuyant contre son torse.

- Adaline, je suis...

< If you love me right... We fuck for life on and on and on... >

La sonnerie attribué à Helena. À son image, elle me donne envie de danser quand je l'entends. Je me détache de Caleb et réponds.

- Alors qu'est-ce que vous avez fait ?! S'écrit-elle. Je veux tous les détails !

- Bonjour à toi aussi. Je suis un peu occupée pour l'instant, je te rappelle plus tard.

- Il est encore là, c'est ça ?! Tu me diras la taille de sa...

Je raccroche et me retourne vers Caleb, le rouge au joues :

- Désolée c'était Lena, expliquais-je.

- Sa sonnerie est sympa. Laquelle tu m'as attribué ? Sourit-il.

- Tout dépendra de la suite... Si tu continues à me faire à manger comme tu l'as fais au pique-nique, il se peut que je t'attribue une chanson plutôt cool.

- Seulement ça ? S'étonne-t-il.

- Pour le moment en tout cas.

Il me sourit un instant montrant sa fossette. J'ai envie d'appuyer dessus à chaque fois qu'elle apparaît celle-là ! Caleb profite de ce bref instant d'inattention pour me voler un baiser. Le pire, c'est que je le trouve trop court... Et ça m'agace de ressentir ça avec lui.

- Il est l'heure pour moi de te laisser. Me dit-il toujours pencher vers moi.

J'essaie de ne pas avoir l'air déçue parce que bordel, je ne le suis pas ! Il faut que je m'en convainc.

- N'ai pas l'air triste, je risque de rester... Par contre je t'autorise à me raccompagner jusqu'à ma voiture.

Je lève les yeux au ciel en lui ouvrant la porte. Caleb fixe un instant mes lèvres, je tente de ne pas faire sourire, avant qu'il ne passe sa main dans ses cheveux indisciplinés et ne sorte le premier. Je le suis. La porte grande ouverte Sven en profite pour se faufiler dans le jardin. Caleb, lui s'arrête devant sa voiture se retourne sur moi et m'attrape pour me pousser doucement contre sa portière.

Nos regards se plongent l'un dans l'autre, sa main se perd dans mes cheveux et les miennes se posèrent sur son torse. Mes doigts s'enfoncent imperceptiblement dans ses pectoraux quand sa bouche s'écrase sur la mienne. Sa langue se glisse entre mes lèvres pour me titiller, me taquiner, me chercher... Sur la pointes des pieds, je tente tant bien que mal de répondre à son baiser. C'est à ce moment là qu'il décide d'interrompre notre étreinte et de glisser à mon oreille :

- A bientôt, chaton !

Je restais pantelante tandis qu'il grimpait dans sa voiture et s'en allait. Il avait osé m'appeler chaton, cet idiot !

HARPER SEA : AdalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant