Les 3 Royaumes - La Grande Prophétie

XXV - Haine Apaisée

Je me tenais là, encore vivant, à mon plus grand désarroi. Il s'était lancé entre la lame et moi, recevant ainsi le coup fatal. Son sang doré se répandant partout sur mes mains et sur le sol alors que je criais son nom. Je n'arrivais pas à croire qu'il avait pu faire ça. Il n'avait pas le droit...

J'ai regardé l'homme qui avait commis le fameux acte, il me regardait, comme si c'était de ma faute... Il avait raison, mais c'était tout de même lui qui avait tué Ryan, pas moi.

J'étais triste, en colère. Tous me regardaient alors qu'une aura commençait à se dessiner autour de moi.

« Partez ! » leur avais-je crié, espérant qu'un miracle allait se produire et que Ryan se remettrait subitement à respirer.

Ce meurtrier ne méritait pas le statut d'Ange. Il venait littéralement d'exécuter un de ses semblables, et il était prêt à me tuer de la même façon.

« Le prix de leur protection n'a pas été payé. »

Se foutait-il réellement de ce qu'il venait de faire ? J'étais là à pleurer en tenant tant bien que mal le corps inerte de mon amour malgré le sang qui se répandait.

Je sentais doucement la tristesse et les remords se transformer en colère. Une lumière profondément sombre commençait à émaner de mon corps.

« Je ne le redirai pas une troisième fois, PARTEZ ! »

Le voyant qui n'était pas prêt de partir tant qu'il ne m'aurait pas tué, je senti que ma colère se transformait en haine la plus incontrôlable.

Une aura noire de jais se forma autour de moi. Le peu de lumière qui restait dans la pièce se mit à faiblir. La seule lumière qui restât fut celle qui émanait de ma peau. Une vive lumière noire et écarlate se mettait à tourbillonner dans la pièce. Tous étaient pris dans ces fracas de haine et de désespoir.

Les regards étaient fixés sur moi alors que selon eux j'étais l'homme sans aura. Mon aura ne pouvait pas être plus présente. Rapidement leur assurance fut remplacée par un effroi total. Figés de peur, il ne pouvait que regarder la scène qui se présentait devant eux.

Mon corps s'était mis à l'éviter au-dessus du sol. Mes longs cheveux blancs devinrent rouge sang et mes yeux, autrefois d'un gris foncé, devinrent empli de la même teinte rougeâtre. Je me trouvais devant leur regards ébahis, à plus d'un mètre du sol alors que mes ailes n'étaient même pas présentes.

Justement, alors que je me trouvais au milieu des airs, elles sortirent d'un coup. Les laissant poser leurs yeux sur ma première paire d'ailes : De gigantesques ailes noires dénudés de plumes. Elles ressemblaient énormément aux ailes de chauve-souris, elles étaient faites de peau noire et d'os, avec des pics à quelques endroits.

Une deuxième paire fit ensuite son apparition. Elles étaient un peu plus petites. Les Anges devant moi s'attendait au pire. Tous ne pouvaient bouger. Mon pouvoir les tenait figés devant mon. Personne ne pourrait s'enfuir.

Une troisième paire d'ailes se fraya un chemin sous les deux premières. Tous faisaient leurs prières. Personne ne pourrait espérer.

Une quatrième et dernière paire d'ailes apparu plus bas que mes hanches, partant tout de même de mon dos. Personne ne pourrait survivre.

« Je vous avais prévenu. »

Les Anges, s'ils méritaient encore ce titre, n'ayant plus aucun autre choix que d'essayer de me combattre pour s'en sortir vivant, lancèrent ce qui semblait être des éclairs de lumière blanche.

« Pathétique. »

J'ouvrit grand mes ailes. Je suis resté là, sans sourciller, protégeant les seuls qui restaient chers à mes yeux, malgré qu'ils n'étaient pas ma vraie famille, en encaissant tous les coups, comme si ce n'était que de vulgaires mouches qui se posaient sur ma peau.

Tous les Anges, battu par un seul... moi, comme je ne savais pas exactement ce que j'étais. Ils ne cessaient pourtant pas leur attaque.

« J'en ai marre ! Vous allez payer cher la mort de Ryan ! »

J'avais ensuite donné un coup avec mes ailes immenses, et dans un tourbillon de lumière noire et rouge, toutes leurs attaques revinrent vers eux, brûlant leur peau.

J'allais me faire un malin plaisir à les torturer. J'allais donner un autre coup afin que chaque plume de chacune de leur aile s'arrache au même moment, mais une vive lumière dorée apparu. Je ne savais pas si j'étais le seul à la voir...

Dans la lumière, devant moi, se trouvait une femme. Elle me regardait, avec un regard empli de compassion.

« Tu n'es pas obligé Ludovic... »

Elle me regardait sans une once de peur. Elle semblait si chaleureuse. Elle déposa une main sur mon épaule, et d'un coup je me senti apaisé. Elle venait de me faire quelque chose, mais je ne savais pas quoi.

Je l'ai ensuite regardée prendre Ryan dans ses bras et disparaitre dans la lumière avec son corps.

Tous me regardaient. Les Démons me regardaient avec un air confus, tandis que les Anges n'en revenait pas.

« Il l'a vue ! » avait lancé un des Anges.

« Impossible... » disait le bourreau de Ryan.

Mon aura se mit à passer du noir au blanc. Mes ailes en firent de même, laissant le noir de côté, et des plumes apparurent. Mes yeux passèrent du rouge au blanc total et mes cheveux revinrent au même blanc qu'avant.

Je sentais que j'étais devenu un Ange. Tout me portait à le croire du moins. J'avais quatre paires d'ailes habillées de longues plumes blanches. Personne ne comprenait ce qui se passait réellement, même moi, je n'y comprenais rien. Finalement, je redevins comme avant, yeux gris, cheveux blancs, ailes disparues... normal.

Dans un élan de fatigue, j'étais tombé sur le sol. Tout ce qui restait en moi était une tristesse infinie qui ne pourrait jamais être comblée. Et je ne voulais pas vivre sans Ryan... Je suis tombé dans un profond sommeil, duquel j'espérais ne jamais sortir.