Quotidien

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La jeune fille était assise à la table du salon, les yeux passant de la tablette numérique fournie par l'école à la télévision, qui diffusait un film vieux d'au moins vingt ans. Ce film ne pouvait donc même pas se synchroniser avec les lumières de la maison pour permettre aux spectateurs de profiter pleinement du film.

Déjà dix-sept heures trente. Les parents allaient bientôt rentrer et dès qu'ils se connecteraient sur un ordinateur, celui-ci les informerait du piètre avancement des devoirs de leur fille... Quelle catastrophe !

Soudain, un petit bruissement mécanique se fit entendre dans le salon aux meubles rouges et blancs épurés.

"Oh, Santlia ! s'exclama la petite brune de dix-sept ans. Je n'arriverai jamais à terminer ces devoirs avant le retour des parents ! Comment pourrais-je savoir quel type de drones solaires étaient utilisés en 2080 ? se plaignit-elle en soupirant.

-Leïna, combien de fois devrais-je te répéter que tu dois éteindre la télévision pour travailler ? Ça diminue ta capacité à te concentrer de 38,7 pour-cent !" répondit l'humanoïde d'une voix à peine saccadée.

Leïna regarda le robot de la maison éteindre la télévision d'une simple pression sur son bras à l'air étrangement humain. Santlia, modèle C3-66B, possédait les commandes directes de tous les appareils ménagers.

"38,7 pour-cent ? La dernière fois, il me semble t'avoir entendue dire 37,9... mon cerveau n'a pas pu évoluer aussi vite tu sais."

Aucune réponse de l'humanoïde.

Leïna soupira. Santlia ne comprenait aucune forme d'humour ou d'ironie. La performance dont faisaient preuve les nouveaux robots ne permettait pas "d'écarts de personnalité", comme l'expliquaient les ingénieurs.

Pour détendre l'atmosphère, Santlia étira ses lèvres en un sourire peu naturel.

Leïna se força à sourire à son tour. Elle mettrait un bon bout de temps à s'habituer à ces tentatives d'insertion peu fructueuses.

Santlia s'assit à côté de la jeune fille et déchiffra l'exercice affiché sur la tablette.

"C'est pourtant simple..."

Les devoirs furent ainsi terminés au moment où la porte magnétique de l'entrée laissait les deux parents entrer.


Note de l'auteur:

Je viens d'avoir l'idée de faire une histoire d'une de mes rédactions de l'année de troisième. J'espère qu'elle va vous plaire ! Pour l'instant c'est trop joyeux à mon goût.

Une évolution de tropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant