Épilogue

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Deux ans plus tard.

-Et sinon, tu as prévu quoi pour Noël ? Parce qu'on est déjà le 19.

Je relevai la tête et rencontrai le regard de ma colocataire, Zara. Nous nous étions rencontrés durant ma première semaine au cégep du Vieux Montréal, un établissement connu pour être très artistique. Cela faisait déjà un an qu'elle étudiait ici, et donc en m'ayant vu complètement perdue dans le corridor, elle s'était donnée la mission de m'aider. D'être mon ange gardien, quoi. Et nous voilà donc deux ans plus tard, toujours aussi complices avec un minuscule appartement proche du campus rien qu'à nous.

Zara étudiait dans le domaine du cinéma, alors que j'étudiais plutôt dans le domaine de la psychologie, l'envie d'aider et de comprendre le comportement des gens s'étant de plus en plus accrue au fil des mois qui ont passés après mon séjour avec le groupe de mon frère. Je ne fus pas du tout étonnée lorsque j'appris la passion de Zara. Son goût pour le théâtre m'avait éclairé. Et puis, avec toutes ces couleurs vives qu'elle portait à longueur de journée, en plus de ses cheveux qui changeaient de couleur chaque mois, le fait de savoir qu'elle penchait vers le côté artistique ne m'avait pas du tout surprise. 

-Ma mère m'a dit que cette année, Noël se fêtera chez nous.

La fin de session venait de se terminer depuis à peine quelques jours, et nous n'étions toujours pas parties. J'avais d'abord voulu dire au revoir à tout le monde. Et puis, je n'avais pas encore fini ma valise. Tout cela pour dire que j'appréhendais mon retour chez mes parents. J'avais maintenant 20 ans, et deux années avaient passé. Cela faisait environ quatre mois que je n'avais pas remis les pieds dans mon quartier et que je n'avais pas revu Josh, Chloé, Zalikha et Jonny. En même temps, nous étions vraiment occupés par nos cours. Bien entendu, j'avais très hâte de les revoir, mais j'avais peur de ne pas retrouver... mes amis. Ceux que je connaissais. Qu'à la place se retrouveraient des gens qui m'étaient inconnus. C'étaient des peurs assez débiles, mais elles occupaient tout de même mes pensées. 

Elle hocha la tête, puis leva un sourcil, attendant que je continus.

-Et pour ce qui est de ce cher Ethan ?

Bien évidemment, mon amie savait parfaitement que je sortais avec celui-ci. En même temps, tout le monde le savait, puisque j'étais devenue célèbre depuis que l'on avait découvert que j'étais la sœur du chanteur principal des FearLess. Il m'arrivait encore aujourd'hui de rencontrer des gens dans la rue qui me demandaient une photo.

-Je ne sais pas trop. Il est très occupé ces derniers temps avec le nouvel album du groupe qui vient de sortir. On avait prévu de se voir le jour du Nouvel An chez ses parents, car il ne pouvait pas venir plus tôt.

Et c'était vrai. Nous avions à peine eu le temps de nous parler depuis le lancement du nouvel album. Et avec la nouvelle tournée qui allait sûrement arriver pour la promotion de leurs nouvelles chansons, j'imaginais que nos temps libres ensemble se feraient encore plus rares. Je comprenais les raisons qui expliquaient ses absences, mais il commençait réellement à me manquer.

-Ça doit être dur, non ? De ne pas pouvoir le voir durant Noël ?

-Oui, soupirai-je

Nous bouclâmes ensuite nos dernières valises, puis lorsque nous fûmes dans le stationnement de la résidence, nous nous donnâmes un dernier câlin d'au revoir en nous promettant de nous écrire, puis partîmes chacune de notre bord pour rejoindre nos véhicules. Je ne fus pourtant pas triste de la quitter, puisque je savais que nous allions nous retrouver lors de la prochaine session de cours.

Durant les quarante minutes de trajet, j'eus le temps de penser à bien des choses, comme le fait de me demander si mes proches allaient réellement aimer les cadeaux que j'avais achetés, ou bien s'il y aurait eu des changements durant mon absence. Mais lorsque ma maison apparut dans mon champ de vision, avec toutes les voitures de ma famille et de mes amis stationnées autour de ma demeure pour venir me souhaiter la bienvenue, mes doutes disparurent. C'était bientôt Noël, et il n'y avait pas de place pour les idées noires ! Lorsque ma voiture fut éteinte, je pris rapidement mes valises dans mon coffre, arrivai vers la porte d'entrée, respirai un bon coup puis finis par entrer.

Sortir de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant