6 mai 2002 :
Une petite fille de six ans jouait tranquillement dans sa chambre avec ses poupées Barbie, comme une grande partie les fillettes de son âge. Ses longs cheveux noirs tombaient en cascade sur ses épaules et ses yeux bleus couleur océan reflétaient la joie de vivre et le bonheur d'être entourée d'une famille qui l'aimait. Sa chambre était à l'effigie des gamines prêtes à entrer en école primaire : tout de rose. Une vraie petite chambre de princesse, comme elle se désignait chaque jour.
Une Barbie dans la main gauche et un Ken dans la droite, elle faisait comme s'ils étaient vivants et leur inventait une vie.
— Ken, peux-tu aller chercher notre fille dans le bain ? demanda-t-elle de sa petite voix fluette.
Grandis un peu et joue à un autre jeu.
La jeune fille ne fit pas attention à cette voix qui sifflait dans ses oreilles depuis bientôt deux ans. Pour elle, ce n'était que son amie imaginaire qui lui donnait des conseils de grande. Mais elle ne se considérait pas encore comme telle ! Elle voulait rester petite et ne pas se mêler des histoires d'adultes. Elle voulait rester dans l'innocence de la jeunesse et avec ses jouets.
Arrête d'avoir ce genre de pensées idiotes ! Bientôt, tu te rendras compte que j'ai eu raison de te pousser à grandir !
— Mais je neveux pas grandir ! s'énerva-t-elle. Maintenant, laisse-moi tranquille, pars et va embêter quelqu'un d'autre !
Tu es beaucoup trop faible pour que je te laisse. Lorsque tu seras prête, je le ferai, mais pas maintenant.
La fillette ne comprenait strictement rien à ce que lui racontait la voix et elle ne voulait pas non plus essayer de comprendre. Tout ce que la voix avait réussi à faire, c'était l'énerver, une fois de plus. Elle se leva, alla soigneusement ranger ses poupées, prit son doudou posé sur son lit et descendit au salon où ses parents étaient assis sur le divan en train de regarder la télé.
— Je peux venir ? demanda-t-elle en murmurant.
— Bien sûr, ma chérie, répondit sa mère en tapotant le siège près d'elle.
La petite s'avança, sa peluche pelotonnée contre elle et se blottit elle-même dans les bras de sa maman.
— Victoire ? Tu vas bien ? questionna une voix dure à sa droite.
Elle regarda dans sa direction, lui sourit et acquiesça faiblement.
— Tu sais que tu peux tout nous dire ?
— Oui, papa. C'est juste que... qu'elle est revenue... et elle m'empêche de jouer avec mes poupées, dit-elle, les larmes aux yeux, resserrant encore plus son étreinte sur sa peluche adorée.
— Ce n'est qu'une voix, ma puce. Elle ne peut pas te faire de mal. Ignore-la et tu verras qu'elle partira d'elle-même. C'est juste ton imagination qui te joue des tours, tenta son père pour lui remonter le moral.
— Oui, tu dois avoir raison, répondit-elle en lui souriant de plus belle.
Il se trompe, je ne suis pas ton subconscient mais bien une voix qui compte bien te guider et t'éloigner de tout ce qui pourrait te corrompre.
La fillette frissonna à cette dernière phrase et se retourna une nouvelle fois vers ses parents.
— Ça veut dire quoi, « corrompre » ?
Un lourd silence lui répondit et les adultes se regardèrent, surpris. Un rire aigu agressa les tympans de la pauvre petite, qui poussa un cri, étonnée.
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Le son d'une voix [En cours de correction]
ParanormalA l'âge de seize ans, Victoire n'a pas la vie dont elle rêve. Durant toute son enfance, elle a entendu des voix lui chuchoter à l'oreille. Elle pensait parler à un ami imaginaire. Mais cela allait bien plus loin que ça.Maintenant qu'elle a grandi, e...