Chapitre 1 - Partie I

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Le lendemain fut difficile pour la jeune fille. Le plus compliqué pour elle fut de comprendre comment elle avait atterri dans son lit alors qu'elle se rappelait sa chute dans l'escalier, même si ce souvenir avait quelques moments de flottement. Elle était nauséeuse et n'avait qu'une envie :rejoindre les toilettes et cracher la bile qui restait au fond de sa gorge et qui lui donnait un goût très désagréable dans la bouche.Elle se leva, chancelante, toucha sa tête à l'endroit où le sang avait coulé la veille, et poussa un petit cri. Durant la nuit, le liquide vermeil avait eu le temps de sécher et de former une belle bosse.

Elle se dirigea vers la salle de bains, se tenant la bouche avec sa main, sentant les renvois devenir de plus en plus difficiles à contenir. La jeune fille se jeta littéralement sur la cuvette des WC et vomit tout ce qu'elle put. Mais qu'est-ce qui pouvait bien la mettre dans cet état ? Son choc à la tête était sûrement plus grave qu'elle ne le pensait. Si son cas ne s'arrangeait pas dans la matinée, elle allait être dans l'obligation d'appeler un médecin, afin de vérifier que tout ceci n'était rien de grave. Une fois l'estomac vide, elle se releva en se tenant au mur à sa droite et alla devant la glace.

Elle était d'une pâleur effrayante. Des cernes ceignaient à présent ses si beaux yeux qui n'étaient plus de leur couleur originelle, mais plutôt d'un bleu terne et sans vie.Elle alluma le robinet et s'aspergea d'eau fraîche pour tenter de paraître plus en forme. Si ses parents la voyaient dans cet état,ils s'inquiéteraient et lui poseraient tout un tas de questions auxquelles elle ne saurait répondre.

S'estimant plus présentable, elle descendit les escaliers avec beaucoup de précaution et alla dans la cuisine pour prendre son déjeuner. En bas, tout était noir, aucun volet d'ouvert ni de lumière allumée. Elle se demanda où pouvaient bien être ses parents, car ils étaient du genre très matinaux et regarda l'heure affichée sur le four : cinq heures.

Cinq heures ! répéta-t-elle mentalement.

— Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire en attendant neuf heures..., se lamenta-t-elle à voix haute.

Elle souffla et se prépara un petit-déjeuner. Maintenant que son estomac était vide, celui-ci demandait à ce qu'on le remplisse. Elle leva les yeux au plafond et se dirigea vers le placard au-dessus de l'évier. Des paquets de céréales siégeaient là, attendant d'être dévorés. Elle en choisit un au hasard et prit un bol propre dans l'évier et du lait dans le frigo.Une fois son repas préparé, elle s'installa dans le salon et alluma la télé.

À cette heure-ci, rien d'intéressant ne passait. Il n'y avait que des publicités pour les éponges, les shampoings, déodorants ou autres. De toute façon, Victoire n'était pas tellement « télé » et préférait de loin son ordinateur et son traitement de texte. Elle avait une âme de poète et question poème, son appareil en était rempli. L'adolescente ne les avait jamais montrés à personne et ne comptait pas non plus le faire. C'était une grande partie de sa vie, et pour elle, c'était plus qu'intime. C'était au fond de son cœur et elle comptait bien le garder pour elle seule.

Une fois son bol terminé, Victoire le posa sur la table basse en verre noir et sortit son portable de sa poche de pyjama. Aucun message. Elle comptait bien y remédier.

« Tu es réveillé ? »

Ce texto était bien évidemment destiné à son meilleur ami. Peu importait l'heure, il était là, et lui répondait toujours. D'ailleurs, ils passaient souvent des nuits blanches à s'appeler ou à s'envoyer des textos. Quelques minutes passèrent et le bip habituel retentit.

« Maintenant, oui ! Tu n'arrives pas à dormir ? »

« Il m'est arrivé un truc bizarre hier, en rentrant. »

Le son d'une voix [En cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant