Chapitre 5 Justine

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Justine

Cela fait plus de trois heures que Mickael a franchi le pas de la porte en me faisant de magnifiques promesses. Je ne peux dormir. Je tourne et vire dans mon lit. Je suis tellement excitée par ce que nous avons vécu. Comment cet homme peut-il me déstabiliser de la sorte ? Je m'étais promis de ne pas céder à l'envie de l'embrasser, mais cela m'a été impossible. Je suis attirée par lui comme un aimant. Je suis ensorcelée et sa peau appelle la mienne avec une telle violence que résister est extrêmement douloureux. Cependant, je remercie Mickael d'être parti, je n'aurai jamais eu la force de lui dire de me quitter. Comment résister à cet adonis à la musculature parfaite ? Mon corps s'emboîte si bien au sien. Je n'ai jamais connu une telle osmose. Je pensais avoir enjolivé mes souvenirs mais c'est loin d'être le cas. Le goût de ses baisers est exactement le même, enivrant et addictif. Et il y a cette étincelle qui crépite autour de nous quand nous sommes proches. Je m'endors sans m'en rendre compte alors que mon esprit se remémore la sensation de mes mains découvrant son dos et ses épaules à travers son tee-shirt.

Un bruit strident me réveille et il me faut quelques instants avant de me rendre compte qu'il s'agit de l'interphone. Qui peut bien me déranger à 9h00... ? Cela doit bien faire un an que je ne me suis pas réveillée si tard. Encore endormie, je réponds à mon visiteur. Quelques minutes plus tard, un livreur se présente à ma porte et me remets un immense bouquet de roses rouges identique à celui qui orne déjà la table basse du salon. Sans même regarder la carte, je sais qu'elle vienne d'Arnaud. Un malaise s'empare de moi après avoir remercié le jeune homme qui attend patiemment sur le palier.

« Je ne cesserai de le demander jour après jour, jusqu'à ce que tu dises oui. Épouse-moi, mon ange. »

Une violente nausée me secoue et je cours me réfugier dans la salle de bain pour libérer la bile qui me brûle. Ma décision n'a pas changé concernant un avenir potentiel avec Arnaud. Nous ne sommes pas faits pour être ensemble et je sais aujourd'hui que je ne l'aime pas. Se rend-il compte qu'il ne me demande pas de l'épouser mais qu'il me l'ordonne ? Enfin, quelle que soit la formulation ma réponse restera la même : NON. Il devra s'y faire.

Mais malgré cette révélation, je me sens coupable. Hier soir, j'ai dépassé les limites avec Mickael. Même si je n'aime pas Arnaud, je n'ai pas le droit de le trahir de la sorte et qui plus est, dans notre appartement. J'ai honte de mettre laissée emporter de la sorte et quand je pense à ce qui aurait pu arriver si Mickael n'avait pas fait preuve de sang-froid, j'en ai des frissons. Je ne peux pas rejeter la faute sur Mickael, j'avais envie de ce baiser depuis tellement longtemps. Il a essayé de me tenir à distance pendant un moment avant que je ne me jette à son cou.

Je ne sais plus où j'en suis et ne souhaite qu'une chose, retourner sous ma couette pour me cacher et pleurer. Alors que je retrouve mon cocon, mon téléphone m'annonce un message de Mickael.

« J'ai passé la nuit à rêver de toi, de tes lèvres, de tes jambes... tu es la seule ».

Il ne m'en fallait pas plus pour fondre en larme. D'émotions et de culpabilité. Mon manque de sommeil y est peut-être pour quelque chose, alors je me rendors en espérant trouver un peu de calme dans les bras de Morphée.

Le soir, après une longue réflexion je réponds à Mickael de manière succincte. Il ne doit pas comprendre ma froideur mais je ne peux faire autrement.

« Je pense à toi aussi mais je suis très occupée par mon boulot. Bisous. »

Je coupe mon téléphone et m'autorise une soirée girly entre films et orgie de sucreries.

Les quatre jours qui suivent sont basés sur le schéma. Je reçois, dès mon réveil, un cadeau de la part d'Arnaud (fleurs ou chocolats) et son habituelle carte. Mickael, me contacte quotidiennement et ses messages, écrits ou oraux, sont toujours remplis de tendresse. Je ne réponds pas à mon compagnon et mes réponses pour Mickael sont toujours modérées. Une chose change aujourd'hui cependant, le contenu du sms que je reçois est plus froid et me bouscule.

« Cette fois-ci, c'est toi qui fuit et je ne comprends pas. Pourquoi ? Et vas-tu enfin répondre à mes appels ? »

Nelly qui est au courant de ce que je traverse, depuis quelques jours, désapprouve mes réactions. D'après elle, je devrais contacter Arnaud et lui dire ce que je pense sans attendre son retour. Et elle ne comprend pas le malaise que j'éprouve par rapport à Mickael. Même si elle a bien compris que ce n'était pas en rapport avec lui mais à mes réactions face à lui. On dirait clairement que mon cerveau ne répond plus et que c'est mon corps qui prend le contrôle. Ma meilleure amie estime que je devrais pour une fois lâcher prise et m'abandonner à lui.

— Allo Nell ?

— Juju la déprimée ?

— Ce n'est pas drôle, je te jure. Je me sens tellement coupable et tu sais ce que je pense des personnes qui trompent leur partenaire ?

— Oui ma Ju, je sais, me répond-t-elle en soufflant. Quelles sont les nouvelles aujourd'hui ?

— Mickael s'énerve et ne comprend pas. Je ne veux pas le perdre mais je ne peux rien entamer avec lui tant que je n'ai pas mis un terme à mon histoire avec Arnaud.

— Explique-lui, il comprendra.

— Je sais, mais je ne me fais pas confiance. Si je le vois ou je lui parle, je céderai, je le sais.

— Grrrrr.... Cette histoire est complètement folle ! Je sais ce qu'il te faut. Réserve-moi ton week-end et prépare-toi pour une sortie de folie.


Je ne t'ai jamais oubliéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant