Chapitre 13

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-Il caille sa mère, putain !

-TaeHyun, on ne dit pas ça !

-On dit quoi alors ?

-On dit "il fait un froid de canard".

Mon compagnon me dévisagea un moment avant d'exploser de rire.

-Sapristi ! Il fait un froid de canard ! Heureusement, j'ai recouvert mon cou de ma soigneuse écharpe.

-C'est ça, fous-toi de ma gueule ! Et puis d'abord, qui c'est qui voulait venir en Russie, hein ?

-Toi.

-PARDON ?!

-Ok ok, je rigole ! C'est moi mais on n'en a pas pour très longtemps. C'est l'histoire de deux-trois jours si tout se passe bien et...

-Si tout se passe bien ?!

-Ok, j'dis plus rien.

Il soupira puis attrapa les valises qui défilait sur le bandeau. Nous sortîmes de l'aéroport, bien sûr sans baisser notre garde. Pour la peine, une connaissance nous attendait et non un inconnu qui nous accueillerait dans sa voiture pour nous acheminer jusqu'à notre hôtel. Nous étions en plus hébergés à l'abri des regards.

Alors que je regardais en souriant les retrouvailles d'une famille à présent réunie, TaeHyun attrapa vivement mon bras en le serrant fort pour m'emmener jusqu'à la fin du parking.

-TaeHyun, tu m'fais m-

-Tais-toi et avance.

Le visage crispé, il lançait quelques regards autour de nous sans se retourner. Avait-il vu quelque chose ? Je dirais que oui. En peu de temps, notre tête avait sûrement été mise à prix, ce qui n'était pas très rassurant. Nous arrivâmes jusqu'à une voiture noire où TaeHyun me fit monter à l'intérieur. Les vitres étaient fumées, le conducteur ne souriait pas.

-Bonjour monsieur.

-Bonjour. Conduisez-nous là où on doit aller.

Plutôt franc, TaeHyun. Et qui plus est, respecté par plus vieux que lui. Mais je pense que le gars avait tout intérêt à suivre ses ordres sinon il allait manquer sa paye, le petit.

En peu de temps qu'il ne fallut pour le dire (mais c'est dit quand même, lol), on arriva dans un parking souterrain où on entra sur une place bien spécifiée. Je précise ce petit détail car le sol s'abaissa pour nous faire rentrer dans un souterrain. Stylé ! Nous continuâmes à rouler dans un long couloir où des chiffres et des lettres parsemaient les murs, dignes du film Matrix. Stylé ! Nous arrivâmes enfin dans un parking éclairé par des néons, accueillis par d'autres agents. Styl- ok j'arrête.

-Bienvenue, monsieur TaeHyun. Mademoiselle, enchanté.

Après avoir serré la main de mon petit ami, il vint déposer un baiser sur la mienne, gentleman qu'il était. J'appris qu'il s'agissait du frère de notre patron, la famille était donc partout dans l'espionnage, un peu comme la mafia. Je n'écoutais pas ce qu'ils se disaient et regardai tout autour de moi : au plafond, de multiples passerelles serpentaient au-dessus de nous, acheminant les employés à de multiples bureaux encastrés dans la pierre dont une seule surface en verre permettait de voir à l'intérieur. Un nid à espions.

-Mademoiselle, vous vous trouvez actuellement dans la ruche internationale des espions des pays du Nord-Est du monde. Bien sûr, elle n'est pas connue des services secrets russes car sinon, tout le monde se ferait expulsé. Si vous voulez bien me suivre.

TaeHyun glissa sa main dans la mienne, dans l'optique d'assurer sa présence à mes côtés. Nous suivîmes notre hôte jusqu'à une sorte de petit village. Nous n'avions nullement l'impression de se trouver dans un souterrain puisqu'un système solaire artificiel était aménagé sur le dôme surplombant le village.

-C'est ici que les espions séjournent, et où vous allez vous-même séjourner.

J'acquiesçai, la bouche grande ouverte. C'était... Incroyable. Il nous donna une clef portant le numéro 24, puis nous quitta. Il s'agissait de la clef de la maison où nous habiterons durant notre séjour. Nous suivîmes les indications des panneaux, les habitations étaient classées par dizaines. Nous arrivâmes enfin devant notre maison, plutôt coquette. Les murs étaient de couleur crème et les tuiles en briques. TaeHyun ouvrit la porte et nous pénétrâmes dans une maison style vintage. J'adorais !

Une fois que les valises furent déballées et rangées, nous nous installâmes dans le canapé avec une boisson fraîche pour superviser ce qui nous attendait. J'avais les jambes repliées contre mon torse et la tête sur l'épaule à TaeHyun, tandis qu'il passait sa main dans mes cheveux et l'autre sur mon genou.

-Demain on va se rendre chez le gars qui a programmé notre exécution. Si nous sommes venus en Russie, c'est parce qu'il s'est enfui une fois après avoir envoyé le plan d'action à ses hommes.

-D'accord. Mais je trouve ça bizarre que ce soit nous qui devions faire le sale boulot alors que nous sommes nous-mêmes les cibles...

-C'est parce que personne ne peut nous égaler, et nous sommes les seuls qui peuvent le faire.

-Parle pour toi, soupirai-je.

-Suzanne, eh ! Fais pas cette tête, bébé ! Je t'assure que tu es vraiment douée.

-Ouais. Si tu le dis.

-J'avais dit quoi ?

-Ne jamais douter.

-Bien. Alors ne doute pas. Ni de moi, ni de toi. Parce que nous deux...

Dans un baiser tendre et langoureux, il me transmit tout l'amour qu'il me portait. Je le vis également dans ses yeux quand il recula.

-Nous ne faisons qu'un.

Je souris, ne sachant que répondre encore une fois. TaeHyun était quelqu'un qui m'était tellement cher, qu'est-ce que je pouvais dire, qu'est-ce que je pouvais faire ? Il m'était tout bonnement impossible de le contrarier. Tout simplement.

Je quittai la chaleur de ses bras et le confort du canapé pour aller préparer le dîner. Nous avions mangé des sandwichs dans l'avion, j'avais besoin de me rassasier. Quand nous sommes arrivés, nous avions eu une agréable surprise : les courses étaient faites ! Alors il n'y avait plus qu'à cuisiner. Je choisis de préparer des morceaux d'escalopes de dinde avec des champignons et de la crème fraîche accompagnés de riz. Nous allions être rassasiés ! Loin de moi l'envie de tester un plat ruse, alors là...

Nous nous mîmes à table quelques minutes plus tard, discutant de tout et de rien. Je surpris TaeHyun à prévoir maints et maints projets à venir. Je posai le coude sur la table et recueillis ma tête dans la main, le sourire aux lèvres.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Rien, rien. Continue.

-Si, dis-moi.

-C'est mignon comment tu prévois les choses comme ça. Il faut qu'on aille là-bas, il faut qu'on fasse ça, etc.

-Tu ne veux pas, c'est ça ?

-Si si si ! Au contraire ! Je veux... je veux tout partager avec toi.

Il déposa ses couverts lentement, puis glissa ses mains jusqu'aux miennes. Nous enlaçâmes nos doigts et échangeâmes un sourire amoureux. Notre histoire était loin de se terminer.

Save Me Then Love MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant