Chapitre 1: Wedding

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Aaron et moi ne sommes pas proches. Pas du tout. Et, si ça ne tenait qu'à moi, je ne me serais jamais pointé aujourd'hui. Ma mère a dû insister et m'implorer longuement pour que je me présente à leur union devant Dieu. La situation est la suivante: puisque c'est aussi le mariage de mon frère, je suis contraint d'être spectateur au mariage de la femme de ma vie. Pire encore, étant de la famille, j'ai dû m'asseoir au premier rang de l'église. C'est bien trop atroce mentalement, assister à une telle cérémonie. Alors j'ai décidé d'emmener avec moi Olivia, l'unique fille avec qui j'ai tenu plus de cinq mois depuis ma séparation avec Milla il y a deux ans. Je pensais qu'elle serait à mes côtés pour traverser cette rude épreuve, mais pour être assis au premier rang, il faut d'abord forcément porter le nom Muller et puis être descendant de Thomas et Amber.
Je suis siégé du côté droit de la salle, près de mes parents. Tante Lisa, la soeur de papa, et sa famille sont juste derrière nous tandis que la patrie de Milla eux sont du côté gauche. Le reste de nos familles sont éparpillés aux rangs qui nous précédent respectivement. Olivia n'est donc même pas derrière moi comme je l'aurais souhaité, de sorte que sa présence puisse me rassurer et calmer mes nerfs. Je crois qu'elle est au quatrième ou cinquième rang, ceux attribués aux proches.

Milla, je ne l'ai pas quitté des yeux depuis mon entrée dans l'église, tandis que elle, c'est mon frère qu'elle n'a pas lâché du regard. Tant pis, je continue de la lorgner. J'observe avec attention, ce que j'ai perdu. J'observe avec attention, ce que Aaron a gagné. Ce que j'ai toujours désiré, c'est à dire la main de Milla. Elle est ravissante dans sa longue robe blanche serrée au niveau de la taille et évasée à la fin. Ses cheveux bouclés plaqués sous son voile ressortent davantage ses yeux gris que sa couleur de peau caramel ne le fait naturellement. Quant à mon frère, Aaron, il a l'air de connaître l'euphorie totale avec ses billes brunes qui brillent d'excitation et de bouleversement en direction de Milla. Il semble très amoureux d'elle, ses pommettes ne cessant pas de rosir en même temps que ses lèvres s'étirent d'un large sourire qui dévoile sa dentition peuvent en témoigner. C'est émouvant de les voir ainsi, c'est ironique d'être spectateur de leur bonheur qui m'inflige une atroce souffrance.

Après une vingtaine de minute de torture visuelle, mon ouïe prête enfin attention à ce que jacte le prêtre. Et pour cause, c'est le moment pour les jeunes mariés d'échanger leurs consentements. Sous mes yeux.

— Moi, Aaron Deen Muller, te fais mienne, Milla Isabella Sanders. Je te promets de rester fidèle dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, pour t'aimer tous les jours de ma vie, commence mon frère avec sa voix d'homme d'affaires sérieux.

— Moi, Milla Isabella Sanders, je te reçois Aaron Deen Muller comme époux et je te promets de rester fidèle dans le bonheur et dans les épreuves, dans la richesse et dans la pauvreté, dans la joie et dans la tristesse, dans la santé et dans la maladie, pour t'aimer tous les jours de ma vie, jusqu'à ce que la mort nous sépare.

C'est à ce moment précis que je baisse la tête, ayant senti, malgré moi, que mes canaux lacrymaux ont atteint leur seuil de résistance. Je lutte contre moi-même pour ne pas m'effondrer. Tout au long de la cérémonie, une lueur d'espoir habitait en moi. J'espérais que Milla aurait retrouvé la raison et qu'elle n'aurait pas le cran d'aller aussi loin uniquement pour me punir. Ou peut-être l'aime-t-elle réellement ? Aussi ardu que ça a été, je crois que je suis finalement parvenu à réaliser que j'ai perdu mon amoureuse, à jamais cette fois. Et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, après ce que je lui ai fait.

— Si quelqu'un a quelconque raison de s'opposer à cette union, qu'il parle maintenant, ou se taise à jamais, ajoute le prêtre.

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