Chapitre 24

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-T'as bien dormi ? Demande Jacob.

-Avec tous ces monstres qui rôdent dehors en espérant seulement pouvoir croquer notre chair, je dois dire que non.

-Là, j'avoue. Ce n'est pas évident de ne pas stresser toute la nuit sans être, ne serait-ce, qu'un peu paranoïaque.

-Et en plus, je crève de faim ! Tu dois me dire ou trouver de la nourriture où je meurs là, tout de suite, devant toi.

Il attrape son chandail sur le sol, lui servant d'oreiller, puis l'attache autour de sa taille.

-Alors lève toi et on est parti !

Surprise, je redresse mon corps puis l'accompagne aussitôt.

-On a beaucoup de chemin à faire ? Demandé-je, très curieuse.

-Pour tout dire, non.

Celui-ci tend son bras en ma direction.

-Prends ma main. On pourra mieux se suivre.

Une fois sa demande acceptée, nous sortons enfin du magasin puis examinons l'extérieur. Une frousse nous transperce le cœur quand soudain, nous apercevons, à l'horizon, une dizaine de mangeurs d'hommes. Le premier réflexe me venant à l'esprit est de renter à l'intérieur, mais Jacob me retient brusquement et m'oblige alors à avancer.

-Non ! Qu'est-ce que tu fais ?

Je refuse d'obéir et me tire de toutes mes forces vers l'arrière.

-Nous devons y aller maintenant Fleur. Ils ne s'en iront pas de sitôt et il nous faut de la nourriture.

Découragée, j'arrête de résister et consentis alors à l'idée de m'y rendre à l'instant. J'avance du mieux que je le peux pour pouvoir leur échapper facilement.

-Tu vas bientôt me faire regretter de ne pas avoir retourné dans les sous-terrains ! M' exprimé-je, quelque peu fâchée de son attitude rebelle.

-Continue d'avancer. C'est à quelques mètres d'ici. Ne ralentis pas.

Je n'ose pas regarder derrière par peur de voir un de ces monstres trop près de moi. Je ne peux pas imaginer la douleur atroce que nous pouvons ressentir lorsque des dents nous arrachent la peau jusqu'à l'os. Juste de savoir qu'une chose pareille pourrait m'arriver, j'en tremble de tous mes membres.

-Ne me lâche pas s'il te plaît. J'ai peur ! Dis-je, lui serrant encore plus fort la main.

-Ne t'inquiète pas. On est presque arrivé.

Même si la peur me dévore, je tourne la tête comme n'importe qui le ferait. Je suis soulagée quand je vois qu'ils sont encore loin. Je retourne la tête pour regarder en face quand tout à coup, je me retrouve par terre après avoir foncé tout droit dans un mur.

-Aïe ! Pourquoi tu ne t'es pas arrêté avant ?

-Je l'ai fait, c'est toi qui as continué. J'ai lâché ta main croyant que tu étais attentive, désolé !

Reprenant la conscience perdue, je lève les yeux. Je crois voir un mirage quand soudain, dans une bâtisse de vitre transparente, se trouve un immense jardin coloré. Je suis émerveillée comme je ne l'ai jamais été.

-D'accord, juste pour ça, ça vaut la peine d'avoir une énorme bosse dans le front !

Le garçon ricane et m'aide à me relever.

-Comment allons-nous y entrer ? Questionné-je, très pressée...


La terre suicidaire (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant