Fourmis Rousses

Introduction ~ Les règles du jeu

 « In a world ruled by the dead, we are forced to finally start living. » Walking Dead

A quoi ressemble la fin du monde ? A un moment donné de sa vie, chaque être humain s'est posé cette question, sans vraiment y prêter attention. Pour certains, il s'agit de l'effondrement de l'occident, soit l'effondrement du monde moderne telle que les puissants l'envisagent. Pour d'autres, il s'agit d'une crise économique, si grande qu'elle demanderait des sacrifices incommensurables pour être surmontée. Certains envisagent plutôt une fin du monde plus apocalyptique où les éléments se décharneraient, où la nature reprendrait ses droits. Une poignée de fantaisistes, quant à eux, imaginent un monde où des créatures de cauchemars seraient les seuls maîtres. Il y a autant de scénarios de fin du monde qu'il existe d'homme sur cette Terre, pourtant aucun n'aurait pu imaginer la forme qu'allait prendre la fin du monde qu'ils allaient vivre.

Que faire alors que les trois quarts de la population ont été exterminés et qu'il ne reste plus que deux continents pour vivre, les autres ayant été anéantis ? Ce n'est pas vraiment le genre de question que l'on se pose au petit-déjeuner entre deux tartines beurrées et une tasse de café. Pourquoi y réfléchir après tout, ça ne peut pas arriver. C'est impossible, pas vrai ? L'humanité ne peut pas disparaitre aussi vite, c'est impossible. Les êtres humains ont plus de ressources qu'ils ne laissent paraitre, un génie va trouver une solution à ce problème avant même qu'il n'arrive, n'est-ce pas ? Une guerre nucléaire aussi meurtrière qu'inutile ne peut pas se produire, l'être humain est plus intelligent que ça. C'est impossible qu'il décime ses semblables au nom de la protection d'économie.

Et si ce scénario se déroulait bel et bien ? Et si c'était ça, la fin du monde imaginée depuis la nuit des temps, une guerre nucléaire ? Et si la seule façon de survivre était de se réfugier dans des Stations ? Car, selon toute vraisemblance, sans le travail acharné d'une poignée d'ingénieurs, toute trace de vie sur Terre aurait disparu, emportée par les radiations. Ceux-ci se sont mis à réfléchir, une quarantaine d'années avant le début du conflit mondial, à une façon de sauver l'humanité en cas de catastrophe majeure. Avaient-ils vu venir cette guerre, la sentaient-ils arriver ? C'est ainsi qu'est né le projet Fourmis Rousse. C'est ainsi que la vie sur Terre est encore possible, malgré les radiations. Mais à quel prix ?

Le projet est élémentaire et repose sur deux questions : quelle est votre personnalité ? et avez-vous la personnalité la plus à même de survivre à une fin du monde ? En effet, cette sauvegarde d'humanité repose sur un test : qui sera le dernier être humain sur Terre ? Pour ce faire, les survivants se sont vu être classés dans une des quatre factions qui correspondaient le plus à leu personnalité. Ils pouvaient appartenir à la Force Brute, la Force Réfléchie, l'Intelligence Brute ou à l'Intelligence Réfléchie. En d'autres termes : être des Brutes, des Voleurs, des Défenseurs ou des Ingénieurs. Chacun de ces types étaient alors regroupés dans une Station d'Europe et se voyaient obligé de faire équipe avec la force ou l'intelligence complémentaire à sa faction dans la lutte qui l'opposait ou deux autres types. Chacun se pensant évidemment supérieur à l'autre et plus à même de survire dans toutes sortes de situations. Chacun voulant éradiquer l'autre pour être le dernier survivant. Un vieux phantasme encore incompris.

C'est ainsi que sont nées les quatre Stations d'Europe, conçues dans un verre révolutionnaire résistant aux radiations et doté d'un système d'électrification pour éloigner toute menace. Elles sont réparties aux quatre points cardinaux et reliées entre elles par des chemins plus ou moins protégés. La Station Nord est celle des Brutes, l'Est celle des Voleurs, la Sud appartient aux Défenseurs et l'Ouest est le domaine des Ingénieurs. Pour rentrer dans ses factions, des familles furent éclatées, des amants furent séparés et des amitiés détruites à cause de ces moyens de protection. Et quel moyen de protection ? Les différents entre les stations et cette soif de sang causèrent presque autant de dégâts que la guerre nucléaire à laquelle ils venaient d'échapper.

Et que faire si les humains restants n'étaient pas la plus grande menace ? Que faire si un danger plus grand guettait à l'extérieure des dômes protecteurs ? Tous ceux ne rentrant dans aucun type ainsi que ceux n'ayant pas réussi à se mettre à l'abri à temps, furent les victimes des radiations. Et celles-ci eurent des effets pour les moins inattendus sur les organismes vivants... Elles causèrent des mutations monstrueuses conférant l'apparence et le comportement de monstres assoiffés de sang. Les êtres humains touchés par ces radiations n'étaient dès lors plus des êtres humains. Leur peau prenait une coloration noir charbon, luisante et brillante au soleil. Il n'était pas rare d'en voir certains arborés deux têtes aux bouches ouvertes sur des rangées de crocs acérés, ou d'autres avec plusieurs bras terminés par des griffes aiguisées. De plus, ces créatures cauchemardesques se reproduisaient extrêmement rapidement et eurent très vite surpassé le nombre d'humain encore en vie. Les survivants les surnommèrent les Déchus.

Désormais, tout n'est plus qu'une question de survie et de lutte pour le pouvoir suprême. Plus rien n'a d'importance, seul être la dernière personne vivante sur Terre compte. La Terre, telle que nous la connaissions n'existe plus. Elle a été anéantie en même temps que l'humanité qu'elle abritait.