Point de vue Judith
Malgré tous nos souhaits nous ne pouvons protéger éternellement quelqu'un. Comme d'autres j'aurais aimé pouvoir le faire. Mais c'est impossible.
Jadis, j'avais une petite soeur. J'aurais tout donné pour la garder saine et sauve. Sauf que je n'avais pas imaginé un seul instant que le danger ne venait pas de l'extérieur mais d'elle même.
Pour moi, il y a plusieurs formes de sacrifices.
Mourir pour un être aimée en est une, mais je pense que tuer ce même être pour le sauver est aussi un sacrifice.
C'est ce que j'ai fait.
Certes ma soeur n'est pas morte, mais peut être l'aurais je préféré...
Seul son corps est resté comme autrefois, son esprit lui, n'est plus le même.
J'aurais dut me réjouir car après tout c'était le plan mais des années plus tard elle était au courant et la culpabilité me rongeait toujours.Car quoique disent les autres, ils ignorent tous de ce que s'est. Ils vous regardent derrière leurs masques de compassion. Mais leurs yeux brillent de peur. Ils vous assurent qu'avec le temps, cela s'arrangera .
Ils ne savent pas ce que s'est, devoir affronter son reflet tous les jours dans la glace, regarder ce qu'on est devenue, regarder la culpabilité vous envahir, vous nimbant de son halo sombre. Ils ne l'entendent pas murmurer dans votre tête, les mots qui vous condamne. Elle vous marque de son sceau, pour le restant de votre vie. Parfois, elle vous observe, narquoise, quand vous essayer d'échapper à cette toile qui vous as pris au piège et échouer. Une fois que la culpabilité vous tient, elle ne vous lâche plus, qu'importe ce que vous fassiez. Et, quand vous avez compris cela vous vous laissez sombrer alors elle s'approche de vous, tel un prédateur, le regard triomphant, et vous êtes obligés de lui tendre la main.
La culpabilité ne vous laisse aucun répit, elle infiltre vos pensées de chaque instant. Toutes les nuits, vous vous couchez sachant que les cauchemars vous guettent dans l'ombre. Vous n'osez plus fermer les yeux, car si vous le faites, les horreurs que vous tentez d'oublier sans succès, reviennent et vous torture jusqu'a l'aube.
Vous regrettez, oui, comme vous regrettez.
Vous n'avez plus qu'une certitude, ils se trompent:
Le temps n'efface rien.
Quand je sors de mes pensées Kate est toujours là. La stupeur est peinte sur ses traits. Elle ne comprends pas pleinement que sa vie vient de prendre un tournant tout autre. L'espace d'une seconde la compression déforme ses faits avant qu'ils ne redeviennent lisses et impassibles.
_Je vous ai demandé la vérité, déclare elle en insistant sur le dernier mot.
Son ton est neutre et son regard abyssal.
L'ombre d'un faible sourire relève le coin de mes lèvres, peut être qu'au fond elle garde une part de celle qu'elle était avant ?
Elle se protège de cette amère vérité en rejetant en bloc nos paroles. Aucun de nous n'est vraiment surpris, au fils de ces mois nous avons appris à la connaitre. Comme à son habitude c'est Anna qui prends la parole:
_Kate...C'est vrai, je suis désolée, je...
_ Arrêtez ! ordonne Kate, coupant Anna. Arrêtez de me regarder avec ces regards pleins de pitié ! Je ne veux pas de votre compassion !
_Je vois que tout ce qu'on te dira ne te fera pas changer d'avis, reprends Anna alors demande à ta louve, Lyska.
_Qu'a elle avoir la dedans ? s'exclame elle en posant une main protectrice sur la tête de la louve noire.
_Elle était là, il y a un siècle, continue Anna, tu sais ce qu'on dit se sont les loups qui choisissent leurs compagnons. Si Lyska t'a choisie ce n'est pas pour rien. Avant toi elle était la louve de Katrina.
À ces mots le masque d'indifférence de Kate se fendille, puis se brise.
_ Katrina ! Katrina ! Tout nous ramène toujours à elle ! J'en ai marre ! Cette fille... cette femme... ce n'est pas MOI ! Je suis Kate et c'est tout ! Alors arrêtez, elle est morte !
Cette fois ci c'est Mathew qui sort de ses gonds.
_Nous t'avons offert une nouvelle vie ! Une vie où tu ne serais pas obligée de croiser les regards emplis de haine et de désir de vengeance sur ton chemin ! Katrina Geller devait disparaitre. A cause d'elle, à cause de toi, trop de gens sont morts. Maintenant les gens on oublié mais à l'époque tu serais morte au bout d'une semaine. Tu étais un danger ! Pour toi et tout le monde ! Alors au lieu de nous cracher à la figure tu peut au moins nous remercier !
Kate ne prends même pas la peine de répliquer et telle une gamine elle s'enfuit.
Mathew passe une main fatigué dans ses cheveux et déclare doucement qu'il a besoin de prendre l'air. Sans attendre la réponses des autres il sort et je m'engage à sa suite.
L'hiver était arrivé, et avec lui les premiers flocons de neige. Le parc était désert, et tous les arbres avait perdues leurs feuilles. Mathew, je le savais c'était réfugié à la fontaine, maintenant gelée . J'avais raison il était là, sous la neige qui tourbillonnait, dos à moi fixante le vague.
Je m'approchais doucement de lui et me blottit dans ses bras. Pendant quelques secondes, il ne régit pas puis il se détendit et m'enserra dans une étreinte fraternel.
_Je ne regrette pas d'être revenue soeurette, déclare il, je ne sais ce que j'aurais fait sans toi.
Après un lourd silence ou chacun est perdu dans ses pensée, il reprend d'une voix tellement faible que pendant un moment j'ai crue que ce n'était que le souffle du vent à mon oreille et non la voix de mon frère.
_Tu pense que c'est vraiment elle, ou juste une pâle copie de ce qu'elle était avant ?
_Je ne sais pas, murmurais je. Personne avant nous n'avait utilisé ce sort. Il est trop imprévisible. Pour l'instant il n'a pas fait de dégâts, s'est ce qui compte.
Je n'ai pas pensé un instant que l'histoire se répéterait.
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La Fille de la Lune
FantasyJ'étais partie. Après quatre ans enfermée dans cette maison de correction. Je m'étais enfin enfuie. Même maintenant cela me paraissait invraisemblable. J'avais suivi un inconnu que je ne n'avais jamais vu et lui avait accordé ma confiance le temps...