Tout s'accélère

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L'air s'était rafraichit. En sortant du métro, Thomasine, referma sa veste plus par réflexe que par besoin. Elle entra aux urgences, la peluche Stich dans les bras, elle ouvrit la porte du cagibi qui servait d'accueil à l'infirmière qui gérait les entrées. Mais elle était au prise avec un jeune homme, agité. Elle leur fit signe de patienter dans le hall.

Pour tromper son impatience, elle tentait d'appeler son père sur son portable mais elle tombait inexorablement sur sa messagerie. Etienne, se balançait d'un pied sur l'autre, ne sachant pas vraiment quoi faire ou quoi dire... Il rompit le silence à la vu du portable de Thomasine.

- Thomas....

Thomasine fondit en larme. C'était trop.

- Pleure pas... Tu as besoin d'être auprès de ta mère. File moi tes clefs, je vais rentrer et l'appeler. Si ça ne lui convient pas, il trouvera un moyen de te joindre...

Elle se plongeait dans ses bras, contre son torse, et sanglota autant qu'elle le put. Ils s'embrassèrent puis elle le regarda passer la porte de l'entrée des urgences. Elle s'installait sur les bancs de la salle d'attente, le dos calé contre le mur, elle ferma les yeux l'espace d'un instant. La porte de l'infirmière claqua et la sortie de sa rêverie. Elle approchait de l'accueil.

- Bonjour, je viens voir ma mère. Elle a été amené par les pompier il y a peut-être une heure: Madame Philippine Bastille.

D'une douceur infinie, l'infirmière la fit escorter par un aide soignant au faux air de Brad Pitt. Il la conduis directement aux soins intensifs où elle retrouvait son père, d'une pâleur extrême dans le couloir. Ils s'étreignirent avec sanglots.

- Que s'est-il passé?

- Elle ne répondait plus... Le médecin a commencé tout un tas d'examen. A première vue il dit qu'elle est dans un coma léger, mais qu'elle n'a rien. Les prises de sang et les scanner sont en cours...

- Ils ne trouveront rien.

- Il faut voir les choses avec positivisme. Ici, elle sera entre de bonnes mains...

- Etienne est à la maison. Il va appeler Thomas.

Elle lui raconta rapidement le dialogue du matin et  la promesse de le rappeler ce soir à 20h.

- Tu devrais rentrer le rejoindre...

- Mais papa...

- Tu veux aider ta mère? C'est là-bas que tu seras utile, pas ici à pleurer...

Il n'avait pas tord. Et puis, elle ne voulait pas se l'avouer mais l'étreinte d'Étienne était ce qui la rassurait le plus pour l'instant.

Elle remontait la rue du Faubourg Saint Antoine pour atteindre, le début de la rue Trousseau. En moins de 10 min elle fut devant son immeuble. Machinalement elle cherchait ses clefs, puis réalisait qu'Étienne les avait gardés. Elle sortait sont portable: 20h32. Elle appela Étienne qui décrocha à la première sonnerie.

"Je suis en bas. Ouvre moi".

L'interphone émit un cliquetis qui indiquait que la porte était ouverte et elle entra dans l'immeuble...

A la sortie de l'ascenseur, Étienne l'attendait, et sans un mot la pris dans ses bras.

Au bout de longues minutes il finit par lui demander des nouvelles de sa mère. Elle lui raconta le peu qu'elle savait.
- Et Thomas?
- C'est compliqué . Si je ne connaissais pas votre histoire je le prendrais pour un grand malade.
-Pourquoi?

- Il n'a rien voulu me dire, il était assez agressif...

Il rentrèrent enfin dans l'appartement. Pendant qu'elle se déshabillait, il continuait son récit.

- Je lui ai expliqué que ta mère avait été hospitalisée, et que tu ne pouvait pas lui parler. Il m'a dit que tu pouvais le rappeler quand tu rentrerais mais il n'a pas voulu m'en dire plus.

Thomasine s'installait à coté du téléphone.

"Tu devrais manger un peu avant Thom...

- Je n'ai plus de temps à perdre...

Elle composa le numéro sur le post-it qu'Etienne avait laissé à coté du combiné.

Ce fut une voix féminine qui décrocha:

- Hello?

- Oh... Hello... My name is Thomasine Bastille, i'd like to talk to ...

La jeune femme n'attendait pas la fin de sa phrase que déjà elle l'entendait hurler un "thomasss it's your caaaaallll"

Au bout de quelques seconde une voix très grave s'annonçait au bout du fil.

- Bonjour Thomasine. J'attendais votre appel depuis bien longtemps.

- Bonjour Thomas. Ma mère...

- Je sais. Mais je ne peux pas beaucoup plus vous parler au téléphone... On va faire vite:  Je connais toute l'histoire du médaillon. Je suis le gardien du secret. Depuis Le compte Vassel de Versay, comme les détenteurs du médaillon, chacun est accompagné d'un gardien du secret. Ma mère était l'accompagnatrice de votre mère. Je suis le vôtre.
Je suis là pour vous confier l'histoire du médaillon et jusqu'à la fin du 18eme siècle tout fonctionnait à merveille, mes prédécesseurs devait également le préserver, le protéger. Mais nos deux lignée se sont confondue et deux sœurs se sont trouvées l'une gardienne, l'autre détentrice du médaillon.

- Je le sais. Enfin... Je connais une partie de l'histoire.

- Vos visions, bien sur. Cet amour a mené à la perte du médaillon. Mon rôle se résume donc à te transmettre le livre du secret afin de trouver les indices qui te mèneront au secret. Le livre est caché, quelque part près de chez moi. Il faut que tu viennes le chercher. Le livre est clair sur le protocole à tenir. Je dois te le remettre en main propre. Par la même occasion, je te raconterais à toi et à toi seul l'histoire du médaillon.

- Mais je... attendez.

- Je n'en dirais pas plus au téléphone. Et par pitié: je sais que c'est dur mais la quête doit se faire par toi, et toi seule. Ici, même ma femme n'est pas au courant de cette histoire. Fais attention à toi.

Elle était sur le point de lui opposer qu'elle n'avait que 16 ans. Mais déjà, il avait raccroché.


Le médaillon de MousselineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant