200 Kilomètres-Heure

Chapitre 15

Je me fais réveiller par les quelques rayons de soleil, qui arrivent à s'infiltrer dans ma chambre.

Le réveil est très dur, je me tourne plusieurs fois dans mon lit et essaie tant bien que mal d'ouvrir les yeux assez longtemps pour pouvoir me lever.
Heureusement qu'aujourd'hui je n'ai pas cours...

Mon cerveau encore embrumé par la nuit me fait rappeler qu'hier soir, je n'étais pas toute seule dans mon lit.

Je me redresse et cherche ma sœur dans la pièce. Je décide de laisser mes couvertures, douce et chaude, avec une pointe de remords, pour aller la retrouver.

Je descends les escaliers à moitié endormie et me dirige vers la cuisine. Je retrouve ma sœur attablée au comptoir de la pièce.
Elle mange ses céréales lentement tout en regardant la télé murale.

"- Bah, tu es déjà réveillé ? "

Elle tourne la tête dans ma direction et sourit en me répondant :

"- Oui papa m'a demandé de te laisser dormir.

- Papa ? Il n'est pas au travail ?

- Non, aujourd'hui il ne travaille pas."

Je prends alors un bol et verse des Chocapic avant de le remplir de lait.
Je mange doucement ces délicieuses merveilles et fixe ma sœur.

"- Et il est où papa ? "

Elle tourne une nouvelle fois la tête en soufflant et répond :

"- Sur la terrasse !

- Eh, tu souffles pas avec moi ! " dis-je en lui lançant un regard qui se voulait sérieux.

Elle rigole et m'envoie un bisou de la main. Je lui lance un sourire et avant de sortir de la cuisine lui ébouriffent les cheveux.

Elle râle et j'en rigole. Je sais, je ne fais que l'embêter mais que serait notre relation sans nos petites taquineries.

Je sors sur la terrasse et aperçois mon père assis au soleil. Il lit son journal pendant que je m'installe non loin de lui.

Il ne tarde pas à briser le silence qui c'était installé.

"- Bien dormi ?"

Je ne sais pas pourquoi je suis sortie pour le rejoindre, je n'ai pas envie de lui parler.

"- Oui."

Il lève les yeux de son journal et se redresse.

"- Tu sais, je n'aime pas cette situation. Celle où tu ne me parles pas.

- Tu as envie que je te parle de quoi ?

- Que s'est-il passé hier ? "

Je le regarde quelques instants sans lui répondre. Je ne sais pas si j'ai envie de tout lui expliquer.

"- Clary, tu me reproches de ne plus parler avec toi, mais dès que j'essaie tu me repousses.

- Je me suis disputé avec Arno.

- Ca je l'avais compris. Mais pourquoi ?

- Il dit des choses, qu'il n'a pas à dire. Il juge les gens et ment. Je n'aime pas ça.

- Il juge qui ?

- Mes amis. Il pense avoir le droit de me dicter ma conduite. Et tu le sais très bien que même toi, tu n'y arrives pas.

- C'est vrai ! " dit-il en rigolant. "Et donc où étais-tu hier soir ? "

Je souffle un coup et déballe tout ce que j'ai sur le cœur puisque je n'ai plus personne à qui me confier.