Chapitre 20

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  Tristan se jeta sur le sol à sa droite, il fit une roulade avant, se releva et se retourna vivement. Son ennemi était déjà de nouveau tourné vers lui, prêt à charger. Tristan comprit qu'il devait arrêter d'esquiver les attaques et attaquer à son tour. Alors, il dégaina sa dague en argent et devança son ennemi dans sa charge. Tristan évita une nouvelle attaque, dépassa de peu son ennemi et se retourna d'un bond pour le planter. Lorsque son ennemi se laissa tomber au sol et se permit de faire de même épuisé.
- Tu t'en sors plutôt bien ! » Admit Ed, « l'ennemi » de Tristan.
- C'est parce que j'ai un bon prof ! » Répliqua ce dernier, à bout de souffle.
- Je crois que tu sauras très bien te défendre et te battre, tu sais tout ce qu'il faut. C'était une bonne idée de me demander de t'apprendre à te battre, en plus ça nous a permis de nous changer un peu les idées et de nous défouler.
- Ouais ... Je ne comprends pas pourquoi Maély ne revient pas. La dernière fois qu'on s'est parler ça ne s'est pas très bien passé et je pensais qu'elle viendrait pour qu'on s'explique mais même pas et moi je ne peux pas la rejoindre à la meute. J'ai l'impression qu'elle m'a oublié, maintenant, quand elle a un problème, elle se tourne vers Alexandre et plus vers moi. Ce mec m'avait déjà volé celle que j'aimais mais il ne s'est pas arrêté là. Maintenant il m'a aussi volé ma meilleure amie ... » Ed resta silencieux un moment, le regard fixé sur Tristan. Il paraissait vraiment blessé, au plus profond de lui et en colère aussi.
- Tu lui avais dis que tu l'aimais à Maély ? » Questionna t-il d'une voix douce pour ne pas énerver davantage l'adolescent.
- A quoi bon ! Depuis que l'on a trois ans elle me considère simplement comme son meilleur ami. J'ai toujours été là pour elle, pendant treize longues années j'ai été le seul à ses côtés, je ne suis même pas partit quand j'ai découvert sa vraie nature mais elle ... il a suffit qu'elle découvre l'existence de gens comme elle pour m'oublier, me délaisser ... J'ai bien compris que je ne faisais pas le poids face à la meute mais j'avais quand même espérer ...
- Ce que je n'arrive pas à comprendre c'est : pourquoi tu es encore là ? Pourquoi tu vas te battre pour elle ? » Demanda Ed avec tristesse et compassion.
- Parce que je l'aime Ed, je n'ai jamais aimé quelqu'un d'autre qu'elle, ma vie entière a toujours tourné seulement autour d'elle, il n'y a toujours eu que elle ... » Tristan passa ses mains dans ses cheveux puis sur son visage et finit par se relever, les poings serrer. Il commença à partir mais Ed l'arrêta.
- Tu devrais rentrer chez toi Tristan. » Lui confia t-il en se relevant à son tour. Tristan se tourna vers lui, le regard torturé.
- Je ne peux pas la laisser, je ne peux pas l'abandonner ... » Murmura t-il, les yeux humides.
- Et qu'est-ce qu'elle a fait, elle ?! » Rappela indirectement Ed d'une voix plus ferme. Tristan le regarda longuement, il était sur le point de pleurer et Ed le voyait bien mais le jeune homme finit par se reprendre. Il cligna plusieurs fois des yeux pour chasser ses larmes, serra les poings et grimpa à l'étage sans un mot.


Maély ferma les yeux et se concentra le plus possible mais il n'y avait rien à faire, elle n'arrivait pas à se transformer.
- C'est pas vrai ! » Hurla t-elle, à bout de nerfs.
- Concentre toi Maély ! Tu peux le faire, je le sais, mais tu pense à autre chose là ! » La gronda Jules sans pour autant hausser le ton.
- Oui je sais, je ne peux pas m'empêcher de penser à la guerre qui se prépare, aux conséquences de cette guerre, à Tristan, à ma mère, à Alexandre, à tout le monde, à tous ceux qui sont en danger à cause de moi et je culpabilise ! » Avoua t-elle sans réfléchir. Elle avait envie de pleurer, encore une fois. Elle n'était pas courageuse comme sa mère ne cessait de le dire. Elle avait peur et au fond d'elle elle rêvait de fuir.
- Maély, fait le vide dans ton esprit et concentre toi. Culpabiliser ne changera rien à la situation, par contre, si tu sais te transformer et te défendre tu rendras service à beaucoup de gens d'accord ? » Maély acquiesça et se concentra. Au bout de quelques minutes elle sentit son corps changé et elle devint une magnifique louve blanche aux reflets et aux yeux dorés. Jules se transforma à son tour et après quelques minutes de silence Maély entendit une voix dans sa tête.
- Je vais t'apprendre comment parer une attaque. » Lui confia la voix dans sa tête. Maély écarquilla les yeux et ses oreilles s'aplatirent sur sa tête.
- C'est quoi ce délire ! » Se dit-elle à elle même. Mais la voix lui répondit, elle l'avait bel et bien entendu.
- Tu ne délire pas Maély, c'est moi, Jules, je te parle par télépathie, c'est comme ça que l'on communique quand on est sous cette forme, tu ne le savais pas ? » S'étonna t-il.
- Non ! Je ne le savais absolument pas ! Tu m'as foutu la trouille ! » S'exclama t-elle en se calmant lentement.
- Je suis désolé, j'aurais dû te prévenir. Bon, et si on se mettait au travail maintenant ? » Déclara t-il en se dressant sur ses pattes. Maély hocha la tête et retrouva toute sa concentration. Elle était prête à apprendre un maximum de chose pour pouvoir se battre convenablement durant le combat.

Alexandre était exténué. Se battre plusieurs heures d'affilées étaient aussi éprouvant pour le corps que pour le moral et Alexandre rêvait d'un bon bain et d'un lit bien douillait. Il vit ses amis s'étirer faiblement puis éponger la sueur de leur front et se laisser tomber sur le sol.
- J'en peux plus ... » Soupira Éden en frottant ses bras maintenant mouillés avec sa serviette.
- Pareil pour moi, intervint Benjamin, mais il faut voir le côté positif des choses, on s'en sort plutôt bien !
- Très bien même, renchérit Jade, on va s'en sortir, Alison n'a qu'a bien se tenir !
- Ouais enfin, il faut bien qu'on se repose si on veut lui botter les fesses à l'autre peste parce que dans l'état où nous sommes actuellement on pourrait pas grand chose contre elle. » Fit remarquer Alexandre en se dirigeant vers la porte.
- Alex, l'arrêta sa sœur dans un cri, Maély ne va pas tarder à revenir, n'oublie pas de lui parler du plan.
- Il y a une chose que je ne comprends pas. Pourquoi Jules ne s'en occupe pas ? Il lui suffirait de lui ordonner de rester à la meute et elle ne pourrait pas faire autrement. » S'exclama Alexandre en s'adossant à l'un des murs du chalet, à bout de force.
- Ça ne peut pas marcher. Maély est une hybride et les hybrides n'obéissent à personne, c'est pour ça qu'ils sont aussi incontrôlable. Tu sais aussi bien que moi que Maély n'en fera qu'à sa tête, peut-importe qui lui demandera de rester à la meute. Sauf si c'est toi bien sûr. On peut faire n'importe quoi par amour Alexandre, tu le sais bien, elle le fera pour toi si tu lui demande Toi.
- OK, je vais le faire. » Termina t-il avant de quitter le chalet dédié à l'entraînement.
Alexandre se rendit tranquillement jusqu'à son chalet et se fit couler un bain.

- C'est bon, on va s'arrêter là pour aujourd'hui. Retransforme-toi. » Ordonna Jules par télépathie. Il retrouva lui-même sa forme humaine en quelques secondes. Maély elle, mit un peu plus d'une minutes avant de réussir à retrouver sa forme d'origine. Dès qu'elle fut de nouveau humaine elle sentit une couverture la recouvrir. Jules s'était déjà rhabiller et avait eu la présence d'esprit de la recouvrir sans même la regarder.
- Tu es déjà très douée ! » Affirma Jules en aidant Maély à se relever. Cette dernière serra la couverture contre elle pour qu'elle ne tombe pas et se releva. Elle se dirigea immédiatement vers ses vêtements et Jules lui tint la couverture tendue devant elle pour continuer de la cacher pendant qu'elle se rhabillait.
- Merci. » Murmura t-elle. Jules, qui lui tournait le dos, fronça les sourcils.
- Pourquoi ? » Questionna t-il d'une voix douce.
- Pour ne pas m'avoir laissé nue. » Répondit-elle simplement, un peu gênée. Mais elle se détendit en entendant Jules rire légèrement.
- C'est normal, je crois que tu as une mauvaise image de moi Maély ! » Se moqua t-il gentiment. Maély lui reprit la couverture une fois qu'elle fut habillée et lui lança un sourire complice.
- Peut-être bien ! » Termina t-elle en récupérant son sac. Elle le hissa sur ses épaules puis attrapa la main que Jules lui tendait et se laissa traîner jusqu'à la meute.

Alexandre était à moitié endormi dans son bain lorsqu'il entendit la porte de son chalet s'ouvrir et se refermer. La voix qui l'appela le ramena immédiatement à la réalité. Maély était revenue. Il songea à sauter du bain pour la retrouver au plus vite et la serrer dans ses bras mais eu une meilleure idée. Maély devait, elle aussi, bien avoir besoin d'un bain.
- Je suis dans la salle de bain, viens ! » S'exclama t-il avec un sourire. Au bout d'à peine quelques secondes Maély apparût devant lui, un grand sourire sur le visage. Elle lui fonça dessus pour l'embrasser et resta assise sur le bord de la baignoire.
- Tu m'as manqué. » Murmura t-elle en rougissant. Alexandre lui fit son plus beau sourire et chuchota à son tour.
- Toi aussi tu m'as manqué. Alors, c'était bien avec Jules ?
- J'ai appris beaucoup de chose, c'était génial, mais j'ai mal de partout, je suis sale et fatiguée ... » Soupira t-elle en se frottant les bras. Elle s'arrêta dans son geste lorsqu'elle remarqua le petit sourire en coin de son chéri.
- Viens me rejoindre. » Proposa t-il avec un sourire charmeur. Maély remarqua immédiatement son petit jeu. Le sourire charmeur et les yeux doux qu'il lui faisait étaient clairement là pour l'influencer, elle le savait, mais elle ne chercha même pas à résister. Elle avaient autant envie que lui de le rejoindre dans le bain. Alors, lentement, elle se déshabilla et vint se coller contre Alexandre. L'eau chaude détendit immédiatement tous ses muscles et elle soupira de bonheur. Sans même s'en rendre compte elle s'endormit contre le torse de Alexandre, à bout de force.

Alexandre la regarda avec un petit sourire. Elle était si belle. Il la lava doucement tout en essayant de ne pas la réveiller puis la sortie du bain, la sécha, lui fit enfiler un pyjama et la coucha dans le lit. Malgré la fatigue il resta face à elle durant plus d'une heure, il la regardait dormir tout en se demandant comment il en était arrivé à l'aimer autant. Puis, au bout de deux heures, il se coucha à côté d'elle et s'endormit immédiatement.  

Les esclaves de la luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant