La vie n'est qu'une pute

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On rêve tous de pouvoir changer notre vie à volonté, de pouvoir réaliser chacun de nos désirs en un claquement de doigt, que les rêves que l'on fait la nuit ne s'arrêtent jamais, mais chaque matin c'est la même histoire. Le réveil qui sonne et t'extirpe de ton doux rêve où tu menais la vie que tu désires, cette alarme qui te brise ton sommeil et qui te ramène à la dure réalité. Un monde morose, gris et sans joie. Un monde où il n'y à aucune baguette magique, où aucun prince charmant ne vient te chercher sur le dos de son fidèle destrier blanc pour t'emmener dans un endroit merveilleux. Non ce monde n'existe pas, ce monde n'est que chimère et toi réalité.

La réalité ça fait souffrir, c'est ce genre de chose qui te garde éveiller la nuit, qui te prend la tête à chaque moment de la journée, qui te reviens en pleine tête à chaque fois que tu rêvasses en regardant la pluie tomber par la fenêtre. La réalité c'est comme une prison avec des barreaux invisibles, tu te sens libre mais à chacun de tes pas tu entends le son des chaînes que tu traînes à ta cheville, qui te relient les mains et qui s'enroulent comme un serpent autour de sa proie avant de la dévorer sans pitié. La seule issue à ce monde sombre et inutil, le seul moyen de détourner la dureté de la réalité ce sont ces petits cachets de toutes les couleurs. Quand on en prend un ça nous fait planer, oublier toute nos idées sombres qui nous envahissent, les cicatrices aux poignets qui te marquent dans la peau la douleur que tu ressens la peine et la haine envers ce monde.

La vie? La vie n'est qu'une pute qui nous rend tous dépendant, elle se sert de nous comme de simples pantins en bois qui la distrait pendant ces moments d'ennui. Chaque jour c'est comme un disque rayé qui se rejoue jour après jour comme une boucle infernale sans issue. Il y a des moments où l'envie de crier nous prend, on veux crier. Crier jusqu'à en perdre la voix, jusqu'à perdre souffle, crier notre haine profonde envers la vie. Pourquoi nous avoir mis au monde sans rien demander avant, nous forcer à vivre un enfer chaque jour, à pleurer chaque soir seul dans son lit parce qu'on est usé. Fatigué de devoir porter ce foutu masque qui t'irrite, qui te fait mal en affichant ce maudit sourire.Ce sourire que tu te force à porter mais en vrai tu ne sais même pas toi même pourquoi tu souris car au plus profond de toi tu as envie de pleurer, de vider tout ce que tu ressens, de laisser toutes ces idées noires prendre pour une fois le contrôle et ne plus te battre contre elles en te disant que tu ne dois pas céder. Ce soir là, ainsi que beaucoup d'autres soirs auparavant, tu es tenté de lâcher prise, d'écouter ces doux murmures qui te disent que tu te sentirais mieux après, ces voix qui te font du bien sans même avoir besoins de prendre les pilules de couleurs. Tu y penses, tu réfléchis à l'idée et tu souris au bonheur que ça te produit. Mais soudainement tu te prends une grande claque qui te brûle.

Cette claque c'est la réalité cette pute qui est venue avec ses amis, les souvenirs. Ceux de ta famille, de tes parents qui sourissent en te voyant heureuse, qui souffrent quand tu pleures. De tes frères et sœurs avec qui tu as beau te disputer souvent tu as besoins d'eux. De tes amis avec qui tu ris, tu te sens bien pendant un instant, ce qui te promettent de ne jamais te lâcher et qui nous vois déjà vieux encore ensemble à faire les même blagues que durant notre jeunesse. Cette période là où tu es encore insouciant, que pour toi rien n'est impossible. Ce sont toutes ces personnes pour qui tu te forces à sourire chaque jour à t'en faire souffrir les pommettes, qui font que tu es toujours là et que tu ne t'ais toujours pas foutu en l'air depuis longtemps comme tu le désires le plus au monde.Ceux que tu t'efforces à faire sourire, à faire rire, à écouter quand ils sont tristes et à les réconforter. Ceux pourquoi tu t'efforces à retenir tes larmes à t'en faire souffrir la gorge tellement elle se sert. Ceux sont ceux pourquoi tu mets toutes tes souffrances de côtés et pour qui tu enfiles ce masque ridicule chaque jours et que tu essayes de te convaincre en te répétant à chaque instants qu'il y a pire que toi et que tu n'as pas à te plaindre.

L'acier glacé de ta lame sur les veines, les larmes qui coulent le long de tes joues, ta main tremblent d'un mélange de désir, de peur, d'excitation, de remise en question et de doute . À la premier entaille tu ressent une grande vague de chaleur, c'est un mélange de joie et d'excitation. À la première goutte de sang perlant sur ton poignet une étrange fascination apparaît, elle te fait te sentir bien, te vide la tête, t'allège ton âmes de toutes les souffrances que tu as accumulées, sèche tes larmes... Mais une deuxième vague plus amère arrive, celle qui te brûle qui consume ton bien être en même temps que ton cœur. Les larmes reviennent de plus belles mais cette fois ce n'est pas par le mélange d'émotions provoqué avant de t'entailler la chair et les veines, mais c'est celle du remord, celle qui apparaît au même moment que les visages de toutes les personnes qui t'aiment. À ce moment là tu cris, tu cris de toutes tes forces, tu te casses la voix. Hurler est le seul moyen que tu trouves à ce moment pour exprimer tout le dégoût que tu as envers toi, envers ce monde plein de pisse et de merde qui te donne envie de gerber à chacun de tes réveil, ce monde répugnant.

Ce soir ce n'est pas le bon soir, tu décides alors de bander tes plaies encore ouvertes de toute l'animosité de la vie. Ce soir là encore tu fermes les yeux en attendant le moment où tu te mets à rêver et à souhaiter le plus fort possible comme si tu faisais un vœux en voyant une étoile filante pour te souvenir de ton rêve le lendemain au réveil.

Entre Rêve Et RéalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant