Chapitre 2.

42 1 0
                                    

Cela faisait exactement une heure que j'étais coincée avec le bouclé, autrement dit Harry, qui ne cessait de geindre "sa douleur sentimentale." Ce qui me faisait doucement rire car, en réalité, Harry n'avait aucune idée de ce qu'une douleur sentimentale représentait. Il ne savait pas ce qu'être amoureux signifiait vraimen. Aimer son meilleur ami, qui lui ne se doute aucunement de vos sentiments, peut être considéré comme une douleur sentimentale.






« Elle m'a jeté Liv, tu te rends compte ? Moi, jeté. Sous prétexte qu'elle était occupée, je rêve. »










Alors que le garçon pleurnichard rêvait, de mon côté, moi, la petite Liv Anderson, n'en pouvais plus d'entendre les plaintes de mon ami. Je posai alors amicalement une main sur son épaule, avec un faux sourire crispé, tout en rassemblant le peu d'énergie qu'Harry n'avait pas encore aspiré avec toutes ses plaintes, et déclarai finalement :









« Écoute. Tu réessaieras plus tard. Je connais ma sœur, elle devait être occupée avec Instagram. Peut-être... Après...? »








Sans même m'en rendre compte ma voix s'était brisée à la fin de mes mots. J'étais en train de pousser volontairement Harry dans les bras de Sammy, alors que mon cœur se fendait un peu plus à chaque étape.



***






Une heure, une putain d'heure que cet idiot m'harcèle pour avoir son numéro.










[ De : Harry ❤️
Mon ange... Aide-moi s'il te plaît... Je lui envoie quel message pour commencer ? ]





[ À : Harry ❤️
Je ne sais pas, franchement quelque-chose de simple, avec un smiley, tu vas y arriver ! xx :) (ps : Je t'envoie sa fiche de contact) ]












Je ris fortement à l'idée de le voir stresser, juste pour quelques lettres alignées. C'était à tel point que ma mère avait passer sa tête à l'encadrement de la porte me demandant si j'allais bien, ce qui avait redoublé mes rires.

Le dernier message d'Harry me rappela qu'il était déjà tard, bientôt vingt heures, et qu'on allait passer à table dans quelques minutes. Mes pieds me propulsèrent alors dans ma salle de bain, car oui j'en possédais une personnelle, sujet de grandes et longues disputes avec ma sœur. J'enfilai en vitesse un débardeur simple de couleur grise, et un short fourré à l'intérieur, qui me servait de pyjama. Je vérifiai une dernière fois mon téléphone, aucun message de sa part.

J'espère qu'il me donnera des nouvelles, au moins. Je soupirai et me décidai à manger.





***




Notre repas c'était passé dans le calme, dans la routine, mon père racontait ses anecdotes de boulot, soit-disant tordantes de rire. Ma mère faisait semblant de s'y intéresser, en hochant vivement sa tête, pendant que ma sœur, elle, se prenait en photo, tout comme sa nourriture, et moi je restais silencieuse. J'adorais ma famille, ce qui était rare pour une adolescente de dix-sept ans traversant "sa crise d'adolescence."

Ma mère était une quarantenaire passionnée de la nourriture bio, de télé-achat et du ménage, mais toujours à l'écoute, un peu "mère-poule" sur les bords mais on lui pardonnait. Travaillant dans la psychologie, les moindres faits et gestes traduiraient un problème, mais ça aussi je lui pardonnais. Mon père, quant-à-lui, il était également quarantenaire, et était tout son contraire, riant tout le temps, faisant plus de bêtises que moi étant jeune. C'est un "gamin", alors nous laisser seules avec lui serait un vrai carnage, et pourtant j'adorais rester avec mon papa.

Notice Me - HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant