Promenons-nous dans les bois...

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An 2016

Ce que je ressens envers Emery est réel. C'est l'une des choses les plus réelles que j'ai ressentis. L'air devient électrique quand on se regarde, électrique d'amour. Il y a un courant entre nous, qui est complètement inexplicable. Je l'aime, il m'aime, mais j'ai peur que nous ne soyons que trop envoutés par le charme de l'autre, j'ai peur que notre amour nous consume, j'ai peur de me brûler les ailes. J'ai peur, mais il y a une attirance irrépressible entre lui et moi, une attirance malsaine qui ne devrait pas exister. Enfin, je le connais à peine !

Des frissons me parcourent et mes poils s'hérissent sur mes bras. Mon coeur bat la chamade et je sens le souffle d'Emery caresser ma peau nue à cause de notre proximité. Mes doigts passent dans ses cheveux et j'écrase mes lèvres sur les siennes. Il répons à mon baiser puis me dit en s'esclaffant:

-On devrait peut être descendre, Viviane et ses parents vont finir par se demander si nous ne sommes pas morts...

Même si j'ai conscience qu'il a raison, je regrette que nous ne puissions pas profiter plus de ce moment magique.

-Emery, peux-tu prendre mon téléphone sur la table de chevet, s'il te plait ?

Je m'emploie à enfiler mon blouson de cuir noir, lorsqu'il me dit:

-Ta mère dit que tu as reçu le tableau que tu attendais fermement. Attends, ne serait-ce pas l'homme de Vitreuse par Léonardo Da Vinci sur la photo ?!

-Félicitation Emery ! Tu viens de découvrir mon plus grand secret: je suis obsédée par Léonardo Da Vinci !

Toute hilare, je récupérai mon téléphone. Emery sur les talons, je dévales les escaliers, tentant d'éviter ses mains qui m'assaillent de toutes parts pour me chatouiller. En bas des escaliers, nous tombons sur Viviane, qui nous regarde découragée. Je sais ce qu'elle pense. Pour elle, je ne devrais pas aimer Emery. Pour elle, il est fait de faux sourires et de façades. Mais nous ne connaissons pas le même Emery. Mon Emery est complexe est raffiné. Malheureusement, je ne peux pas donner entièrement tord à Viviane, Emery et moi ne devrions pas nous aimer, du moins pas encore. Il y a un magnétisme dont je ne peux point faire abstraction. Autant que j'aimerais que nous soyons fait l'un pour l'autre, autant que je sais que notre relation naissance n'est pas inébranlable... Me tirant une fois de plus de mes pensées, Viviane me dit:

-Veux-tu qu'on aille se promener dans la forêt ? J'ai demandé à mes parents s'ils étaient d'accord et ils m'ont assurés que oui.

-Emery viendra-t-il ?, lui demandais-je.

-Bien sûr que si, l'amoureuse ! Il ferait beaucoup de choses pour pouvoir rester près de toi...

Sur ce, nous partîmes à l'extérieur. Il fait clair et de petits oiseux colorés sont perchés dans les arbres. La verdure est agitée doucement par une douce brise. Je lève ma tête ver le ciel, ferme les yeux et écarte les bars puis je respire un bon coup. Que j'aime l'air de la nature ! Si pur, si remplis de merveilles indéchiffrables. Deux bras enlacer ma taille et je sens Emery déposer ses lèvres sur le sommet de ma tête en un doux baiser. Puis, il s'écarte brusquement et accélère pour aller rejoindre Viviane qui nous avait devancés. Je ne comprends toujours pas ces vifs changements chez Emery. Nous marchons depuis quelques minutes lorsque Viviane dit:

-Je ne suis jamais venue ici, c'est étrange. Peut être devrions-nous rebrousser chemin.

Nous venons d'entrer dans une clairière paradisiaque et éblouissante. Des fleurs odorantes et colorées envahissent chance centimètre d'herbe fraîche et colorent le parterre de l'endroit idyllique. Le soleil incandescent perce les nuages et ses fins rayons ardents traversent le feuillage touffu des arbres en une fine averse de lumière.

Alors que nous approchons du centre de ce petit coin de paradis sur terre, le sol se met à trembler vivement. Je remarque du coin de l'oeil que mes deux comparses d'infortune ont également remarqué l'étrange phénomène. Je m'accroche au bras d'Emery et Viviane agrippe mon chandail.

-Attention !

Un arbre tombe vers nous. Emery nous propulse tous vers le sol puis... Tout devient noir. Un bourdonnement assourdissant se fait entendre pendant quelques secondes alors que nous flottons au dessus de sol, pris dans un tourbillon de vents violents, puis plus rien. J'ai l'impressions que tous mes sens ont été déconnectés. Je ne vois plus, je n'entends plus, je ne sens plus. C'est le néant.

An 1584

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