Chapitre I : Une proposition?

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Mon nom est Hana Nikushimi et j'ai 15 ans. Voila 2 ans que je réside au centre pénitencier pour mineur de Yokohama suite à un « acte criminel » (selon le juge) ayant mal tourné. Cela fait aussi 2 ans que je voue une haine profonde à celui qui, ce fameux soir, m'a lâchement abandonné aux mains de la police.

Malgré le fait que je sois enfermée 22h/24h dans l'une des 12 cellules de haute protection de la prison, je ne suis pas une détenue comme les autres. En effet, depuis presque un an et demi, des scientifiques m'injectent une substance incolore toute les semaines et me font passer des testes. En échange de ma coopération, ils m'offrent la possibilité de m'entrainer la nuit dans la salle d'entrainement habituellement réservé aux gardiens.

Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi ils m'avaient choisis mais je m'en fichais : après tout, je n'avais jamais ressenti d'effet secondaire à leur produit et ils semblaient en être satisfaits. Le plus important pour moi était d'être prête pour qu'à la fin de ma peine, je puisse faire payer sa trahison à cette ordure, qui a devoir en reprendre pour 5 ans.

***

Ce jour là, j'étais tranquillement assise dans ma petite cellule à relire pour la 68e fois le même bouquin à l'eau de rose proposé par la prison. Il faut dire que leur bibliothèque était plutôt maigre : treize livres dont j'avais dépassé, pour chacun, les 30 lectures. Malgré ça, il ne m'en fallu que deux de chaque pour retenir l'intégralité des mots écris.

En effet, depuis mon enfance, j'ai une mémoire à long terme très précise et une capacité de visualisation très développée. Pour faire simple, je peux (avec les facteurs environnementaux que je connais) vous dire si un plan, même très complexe, aboutira ou non. Ce sont ces capacités qui m'ont permisent de passer à deux doigts de la mise en place du sabotage à échelle nationale qui m'a menée ici.

Je levai les yeux vers le plafond de ma cellule en repensant à ce moment.... Ce moment où cette haine que j'avais en vers les autres s'était soudainement retournée contre la seule personne en qui j'avais jamais eu confiance. Je serrai les dents en visualisant sa silhouette s'enfuir sans se retourner, et sans répondre à mes appels à l'aide.

Alors que je cogitais, j'entendis le verrou de ma cellule s'ouvrir. C'était déjà le jour de la piqûre ? Impossible, puisque je n'avais eu que 2 nuits d'entrainement depuis la dernière.

Finalement, la porte s'ouvrit et je vis un agent de sécurité accompagné d'un grand type en costume. Il avait les cheveux noirs et des traits sévères.

-Lève-toi, m'interpella le gardien d'un ton sec.

-Du calme, répliquai-je en prenant bien le temps de me relever.

Après m'être mise debout je tournais, par réflexe, le dos au gardien pour qu'il puisse mettre mes menottes. Suite à cela, nous nous dirigeâmes vers l'ascenseur puisque les cellules de hautes sécurités se trouvaient sous terre. Le trajet se fit dans le silence le plus total, enfin jusqu'à ce que l'on dépasse la porte du laboratoire où l'on m'emmenait habituellement faire mes tests.

-Attendez, où est-ce qu'on va au juste ? demandai-je au deux hommes qui avançaient devant moi.

Seul le gardien se retourna :

-Contente-toi d'avancer.

-Rien ne vaut la politesse d'un gardien trompé par sa femme, lançais-je en appuyant bien sur les derniers mots.

Le gardien stoppa la marche et se retourna pour planter son regard noir dans le mien. Tandis que ses yeux étaient remplis de haines, les miens débordaient d'amusement. Comme quoi, une bonne mémoire est une arme infaillible puisque j'avais appris cette information pendant ma première année de détention.

Malheureusement, je n'eu pas le temps d'en dire plus, qu'il se saisit de sa matraque et leva le bras pour me frapper. Alors que je fermais les yeux pour me préparer au coup, je vis le bras du molosse se figer. Je mis quelques secondes à réaliser que c'était le type en costard qui l'avait arrêté.

-Je ne pense pas que se soit le moment, intervint-il.

Après quelques secondes d'un lourd silence, le gardien lâcha un rictus avant de se retourner et de continuer sa route. Je jubilais intérieurement de l'imaginer en train de se retenir de toutes ses forces pour ne pas m'encastrer dans un mur.

« ... Provoquer les gens reste le meilleur moyen de les déstabiliser et de te donner une longueur d'avance... »

Cette voix résonna dans mon esprit, tel on souvenir. Cette voix c'était la sienne. Je ne pu m'empêcher de serrer les dents à l'idée d'utiliser, presque instinctivement, les techniques de l'enfoiré qui m'avait fait croupir ici. Je pris finalement une grande inspiration et ravala cette haine. Après tout, j'aurais tout le temps de la lui recracher une fois sortie de ce trou.

Je fus finalement conduite dans l'une des salles d'interrogatoire que la prison utilisait pour soutirer des aveux aux détenus déjà incarcérés. Une fois assise, le gardien resta à la porte et l'homme en costume s'assit face à moi.

-Je suis l'agent Karasuma, je fais partie du ministère de la défense.

Le ministère de la défense ? Qu'est-ce qu'ils me voulaient?

-Si vous êtes là à cause de ce qu'il s'est passé il y a deux ans, j'ai déjà plaidée coupable, me défendis-je.

-Ce n'est pas la raison de ma visite. Je viens pour demander votre coopération...

De là, l'agent Karasuma m'expliqua la situation et me demanda d'apporter mon aide pour abattre ce « Koro-sensei ».

- ... voyez-vous, vos facultés permettrons surement aux élèves de monter un plan infaillible pour mener à bien cet assassinat.

- Vous savez, je ne suis pas magicienne, répondis-je après quelques instants de réflexion. A moins que vous ayez des informations que vous n'avez pas exploitées, je ne peux pas faire grand chose...

-Justement, l'un des élèves de cette classe, Nagisa Shiota, récolte souvent des informations sur le comportement de son professeur. Mais pour le moment, nous n'avons trouvé aucuns moyens de les exploiter.

-Des informations sur le comportement ... marmonais-je

Après tout, connaitre le comportement des personnes vis-à-vis de certaines situations peut être fatale si elles sont bien exploités, et ce, quelque soit la force de l'ennemi. Et puis ça me permettrais de sortir d'ici, au moins pour un certain temps.

-Je veux bien me montrer coopérative mais qu'aurais-je en échange ?

-Si vous réussisez, nous retirerons tous les chefs d'accusations retenus contre vous et vous serez libéré. De plus, la récompense pour l'assassinat de Koro-sensei s'élève à 10 milliards de yens.

Dix milliards ? Comment peut-il dire ça avec autant de calme ? Il était impossible, même pour moi, de visualiser une telle somme. Je pris alors conscience de la tête que je devais tirer à ce moment là et repris mon calme.

-Ai-je une limite de temps ?

-Comme je vous l'ai dit, il a prévu de faire exploser la Terre au mois de Mars.

-Eh bien, c'est donc vrai quand on dit que les profs veulent à tout prix finir leur programme, relevais-je avant de lâcher un petit rire.

Après tout, cette situation était plus que grotesque mais l'expérience promettait d'être très distrayante. Après avoir repris mon calme, je relevai la tête vers l'agent Karasuma.

-J'accepte votre proposition. Je ferais de mon mieux pour éliminer ce « Koro-sensei »...

Hatred Paradox   -ASSASSINATION CLASSROOM -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant