Vivant

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Il était adossé contre un mur de briques rouges, envahit d'un magnifique lierre rempant. A l'instar de cette plante, il ne bougeait pas. Seuls quelques cheveux de sa crinière brune voletaient au vent, dévoilant ainsi ses envoûtants yeux bleus-nuit. Grâce à son pantalon noir, son sweat gris légèrement couvert de rosée et ses chaussures bleues usées par le temps, il se confondait parfaitement avec l'ombre que le soleil rouge matinal apportait.

Ainsi les passants, ceux qui courent toujours, qui sont pressés, qui ne s'affairent qu'à eux-mêmes, à leur petite bulle de confort familial et amical; ceux qui suivent la même routine, jours après jours sans se soucier du suivant; qui vivent avec des oeillères, ne le voient pas. Lui, un homme seul dans le froid du matin.

Malgré son apparence banale, discrète, presque invisible, il sortait du lot. De par sa course statique il parcourait le monde, un merveilleux monde de lumières colorées, de douceurs sucrées, de joie en barre,de gaieté à boire, d'amour en boite, de sentiments fleuris. Un monde de bonheur. Un monde où tout est possible y compris l'impossible. Un monde idilyque.

Une femme à la chevelure rousse flamboyante s'agenouilla face à l'homme, intriguée par cet inconnu au regard pétillant, mais vide. Ainsi elle lui ferma ses yeux, le laissant à tout jamais, dans ce monde inaccessible aux vivants.

FIN

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