Teen Wolf. (Stiles)

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Il se tient là, assis, devant moi. Rien, juste lui et moi, dans une pièce sombre, étroite, ses yeux plantés dans le passé, les miens dans l'avenir. 

Deux jours qu'il est partit. Deux jours qu'il est mort. Je sais que Stiles ne s'en remettra pas avant longtemps, et je sais que quoi que je dise, il ne m'écoutera pas. Il est comme mort depuis que Scott l'est. Il est devenu sourd, teigneux, hargneux, absent. 

J'ai beau avoir passé la journée à tenter de le réanimer, il n'a pas bougé de son lit, ses coudes prenant appui sur ses jambes, sa tête reposant sur ses mains. 

"Stiles.."

Rien. Pas un geste, pas un signe de vie bien qu'il soit bien là, physiquement présent, il ne l'est pas. Plus. 

"Écoute Stiles.."

Je me lève enfin et réduit les trois mètres qui nous séparaient au néant. Je m'agenouille devant lui, mes genoux heurtant le béton. Ses yeux ne quittant pas leur objectif pour autant. 

Vous savez, cette question que beaucoup d'humains se posent, comment savoir s'il m'aime ? Et bien moi, je me demandais l'inverse, depuis des mois. Est-ce que je l'aime ? Et c'est là, il y a deux jours, quand je l'ai vu tuer Scott, et revenir à la raison, quand j'ai vu le nogitsune quitter Stiles, Void Stiles. C'est là que j'ai su que je l'aimais. Quand je l'ai vu s'effondrer devant la mort de son meilleur ami, et appeler à l'aide. M'appeler à l'aide. Moi. La pièce, remplie de monde, Isaac, Lydia, les jumeaux, Derek, Derek qui aurait su faire quelque chose, peut être bien, et non, c'est moi qu'il a appelée à l'aide.

Quel sentiment cela doit procurer d'être possédé, de ne plus savoir qui l'on est, et de tuer son meilleur ami à mains nues ? Quel sentiment lui a traversé l'âme quand il a reprit raison ? Je ne le sais pas, personne ne le sait. Nous ne savons rien tant que nous ne vivons pas la situation nous-même. 

Alors je suis venue à l'aide, laissant mes larmes dévaler mes joues rougies, je me suis précipitée au sol, et il s'est alors agrippé à moi comme à une bouée de secours. C'est tout ce que j'ai pu faire mais c'est tout ce qu'il voulait de moi à ce moment-là. Il voulait simplement que je l'aime comme il m'a toujours aimée. Et je ne l'ai pas aimée, je l'ai simplement tenu dans mes bras.

"Stiles.. tu n'y peux rien, rien du tout. Ce n'était pas toi.."

"C'était moi."

Il parle. En deux jours, il n'a pas ouvert la bouche à part pour tremper ses lèvres dans un verre d'eau. Et voici ses premières paroles.

"Stilinski tu vas m'écouter attentivement.."

Je prends alors ses mains dans les miennes, glacées jusqu'au sang, et ne les lâche plus.

"Oui, Scott me manque, il te manque, et il.. je ravale mes larmes, ma haine, et finit ce que j'ai à dire, et il nous manquera toujours. Alors oui, c'est sur tes mains que son sang repose, mais ces mains là ont été possédées, ton âme à été possédée. Ce n'est pas toi qui l'a tué. Stiles.. avec l'aide d'une de mes mains je relève son menton pour que son regard s'encre dans le mien, ce qui arrive, et alors je vois maintenant qu'il se retient également de pleurer, tu es innocent. Scott le savait, et le but premier de Scott était de te sauver, ce qu'il a fait. Tu es maintenant sauvé."

Un léger rire sarcastique retentit dans la pièce, et sa propre haine pourrait le tuer sur le champ.

"Je ne suis pas sauvé Kaylee, je suis mort de l'intérieur, tu vois c'est.. cette haine me ronge."

Il retire brusquement ses mains des miennes et quelques larmes dévalent ses joues.

"En plus je suis en taule, mon propre père a du me foutre en taule. Putain je.."

Il ne finit pas sa phrase quand je l'embrasse subitement. Premièrement pour le faire taire, deuxièmement sous l'impulsion du moment. Il se laisse faire, il ne fait rien à part se laisser faire. Mes mains agrippent ses joues, et je me décale alors par manque de souffle. 

Muet comme une carpe, il m'observe en silence, les yeux légèrement écarquillés et les lèvres entrouvertes. Ses joues se sont empourprées et je ne demande même pas à voir l'état des miennes. Son souffle saccadé rebondit encore sur mon visage, non loin du sien, et alors là il m'embrasse par lui-même. Pas le même genre de baisé, bien qu'également fait sous l'impulsion du moment, le sien est délicat, salé causé par le gout des larmes, doux, et langoureux. 

"Tu ne seras jamais seul Stiles. Je serai toujours là."



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Merci de lire <3

Short  Imagines (HP, TMR, HG, TW, TMI..)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant