Chapitre 4 :

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Victor frappa trois bon coups avec l'anneau d'or suspendu à la porte. Sa cousine lui ouvrit, à la fois surprise et joyeuse :

_Oh, Victor ! Que je suis heureuse de te voir ! Qu'est ce que tu fais là ? 

Elle sautillait partout, toute excitée.

VICTOR :

_Je suis venu pour remercier ton père, et surtout pour t'inviter, demain à quinze heures, pour prendre le goûter.

ELISABETH, l'embrassant

_Oh, mon cher cousin, merci !

_Où est oncle Albert ? demanda-t-il à sa petite cousine qui cessa de sautiller.

_Il est sur la terrasse, il boit son thé.

Oncle Albert leva la tête de son journal, et retira la pipe fumante de sa bouche :

_Bonjour, Victor. Ta nouvelle demeure te plait . Y-es-tu à ton aise ? 

VICTOR : 

_Oh, oui oncle Albert ! Elle est parfaite ! Mais... Il y a juste quelque chose qui me tracasse.

ONCLE ALBERT : 

_Quoi donc, mon enfant ? 

VICTOR :

_En fait, je voulais savoir, quand arriverons les domestiques et les gouvernantes ? Je me sens un peu seule dans cette immense demeure toute vide... 

ONCLE ALBERT, fixant l'horloge :

_Oh, mon dieu, j'ai oublié ! Tu fais bien de me le rappeler mon petit Victor. Ils doivent arriver aujourd'hui même, à quatorze heures. Il est treize heures vingt-cinq, donc ils viendront dans trente-cinq minutes ! Vite, dépêche-toi de rentrer pour te laver, il ne faudrait pas qu'ils s'enfuient en voyant un visage tout sale !

Ils éclatèrent de rire, mais bientôt Victor s'arrêta :

VICTOR, s'empressant :

_J'ai un dernier message à vous dire ! Est ce que Elisabeth est libre, pour demain, quinze heures ? J'aimerai tant l'inviter pour le goûter ! Et puis, je lui ferai visiter la maison.

Oncle Albert opina du chef. 

_Oui, oui, c'est d'accord... Mais ne démolissez pas le manoir, il m'a coûté une fortune !

VICTOR, riant :

_Ne t'inquiète pas, tout se passera bien.



***************



La voiture s'arrêta devant la demeure. Victor attendait avec impatience, devant la fenêtre de sa chambre, les domestiques, gouvernantes et femmes de chambre. Il dévala les escaliers lorsqu'il aperçu la voiture. Il s'empressa d'ouvrir la porte aux personnes tant attendues. 

Tout d'abord, ce fût une femme à l'air sévère qui descendit de la voiture. Elles était très grande et très maigre et ses cheveux grisâtres -presque blancs- étaient relevés en chignon sur le dessus de sa tête. Avec ses petites lunettes en demi lune posées sur le bout de son nez, elle foudroyait Victor du regard. Elle avait le réflexe de faire un petit geste de sa main aux doigts crochus pour les remonter (comme pour mieux voir Victor) -même si cela n'était pas du tout nécessaire puisqu'elles ne tombaient pas. 

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