A l'école

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La différence n'était pas apparente.
Elle ressemblait aux autres, et d'abord il semblait qu'elle était une parmi d'autres.
Le  sport c'était pas son fort. Quand tous sautaient trente centimètres elle en sautait vingt, s'ils couraient la distance en trois minutes, elle, il lui en fallait cinq, bref elle était nulle. En sport.
En français, tout allait bien.
Pourquoi je vous dit ca ? Ce n'est pas un carnet de notes, des appréciations, que je rédige !
Bref, tout allait bien.
Puis en classe de huitième, la maîtresse, Mademoiselle Goumain, une femme courte sur pattes, musclée si je me souviens bien, au teint hâlé, arborant une coiffure qui consistait en une natte qui faisait couronne sur le dessus de son crâne ; eut l'idée de demander à chacun des élèves leur religion.
Elle savait qu'elle était juive, pour elle celà consistait à aller s'ennuyer à la synagogue une fois l'an, manger du pain azyme à un moment donné et festoyer chez tante Imm Soubhi à Pessah.
Elle préssentait que cette interrogation ne serait pas anodine, que sa réponse entraînerait des conséquences.
Il y avait eu des troubles, peut-être même une guerre entre les pays arabes et Israel quelques temps avant, tout était confus, c'était une enfant, et une enfant rêveuse.
Mademoiselle Goumain:
Je fais l'appel, et vous précisez votre appartenance religieuse.
Shirine A.      Sunnite, Mademoiselle
Emile A.         Maronite, Mlle
Vanda E.       Catholique, Mlle, et comme ça s'égrènaient toute l'éventail des religions de ce pays, des chiites, des orthodoxes, des grecs catholiques, des grecs orthodoxes, assyriens, et ce fut son tour : israélite, Mlle, dit-elle d'une petite voix mal assurée. Un coup de tonnerre aurait eu moins d'effet.

Ma belle enfanceWhere stories live. Discover now