Tommy ne pensait pas qu'il dirait ça un jour, mais passer la journée avec Adam était devenu plus qu'insupportable.
Beaucoup de choses avaient changés depuis l'arrestation.
Le nom d'Adam circulait partout, ce qui aurait normalement ravi ce dernier, mais certainement pas dans des conditions pareilles.
C'était devenu impossible pour lui de mettre le nez dehors sans se faire harceler aussi bien par les paparazzis et leurs caméras intrusives ou même par de simples passants qui ne le connaissait même pas. Les insultes vociféraient et pour la première fois depuis le début de sa carrière, il était même effrayé de se retrouver encerclé.
Alors il avait finit par ne plus sortir et se couper complètement du monde, ne quittant la maison pour ses rendez-vous avec son avocat. Le reste du temps, il restait enfermé chez lui à ruminer sur la situation dans laquelle il se trouvait et Tommy le reconnaissait à peine.
Il n'avait jamais vu Adam dans un état pareil. D'accord, ça lui arrivait de relâcher la pression et se relaxer de temps en temps, pendant un jour ou deux. Mais ça faisait deux semaines qu'il passait caché dans son lit ou planté sur le canapé à regarder les émissions qui parlaient de lui. Il s'était refermé sur lui même et Tommy arrivait à peine à lui parler. Adam qui avait tellement besoin de la reconnaissance des autres et de se sentir validé était complètement anéanti.
Le blond avait beau faire tout ce qu'il pouvait, il n'arrivait pas à le faire bouger de son canapé ni décrocher le téléphone. Sa famille s'inquiétait mais il n'avait pas envie de leur parler.
Tommy aussi souffrait de la situation. Il était tombé amoureux d'un homme plein de vie et de positivisme, à s'enthousiasmer sur des détails. Quelqu'un d'extraverti et de sociable qui contrebalançait la personnalité du blond. Mais il était en train de devenir pire que lui à broyer ainsi du noir enfermé dans sa maison. Ca lui brisait le coeur et l'irritait en même temps.
Tommy n'échappait pas à aux conséquences des accusations qui pesaient sur Adam non plus. Il recevait des regards de pitié ou d'encouragements dès qu'il mettait les pieds dans un endroit publique. Des idiots qui ne savaient rien et qui le conseillait de s'enfuir dès qu'il le pouvait, ou d'autre qui le traitait d'idiot à rester avec un homme soit-disant violent. Mais les pires, c'étaient les remarques perverses d'hommes qui pensaient qu'il avait un penchant pour les hommes violents et qui lui proposait des plans perverts.
Mais comme Adam avait assez de problèmes comme ça et que quelqu'un devait bien sortir pour remplir le frigo et aller au rendez-vous avec la manager d'Adam qui essayait de son mieux de gérer la situation sans l'aide du chanteur.
Mais même avec tout ça, Tommy avait laissé couler. C'était normal qu'Adam soit un peu déprimé vu les circonstances. Ca finirait par passer.
Mais c'est quand Adam garda le même vieux t-shirt trop grand pendant 3 jours de suite que le blond s'inquiéta pour de bon.
Il avait donc rassemblé quelques affaires dans un sac de voyage et l'avait déposé juste à côté du canapé sur lequel Adam était toujours allongé. Il grimpa ensuite sur ses genoux et planta son regard caramel dans les yeux bleus mais beaucoup moins pétillants d'Adam
-Ca peut plus continuer Adam. Je te reconnais même plus, je t'ai jamais vu si déprimé. C'est pas toi. T'as besoin de changer d'air où je retrouverai ton squelette dans ce vieux t-shirt sur le canapé.
Il lui enleva d'ailleurs la télécommande des doigts et éteignit alors l'écran de télévision. Le regard d'Adam tomba alors sur le gros sac que Tommy avait rempli et le regarda d'un air inquiet
-Tu t'en va?
Le blond fronça alors les sourcils et attrapa sa main qu'il serra de ses petits doigts.
-Mais non, idiot. On s'en va, tout les deux. Je t'emmène loin d'ici. J'ai demandé à maman si on pouvait passer quelques temps chez elle. Je viens d'une toute petite ville, personne ne t'embêtera là bas, tu verra. Ca te fera du bien.
Adam baissa alors à nouveau le regard sur le sac de voyage sur le bord du canapé et lui sourit légèrement.
-Dans ce cas... Il va falloir un plus gros sac, j'ai besoin de plus d'affaires.
Tommy pouffa alors de rire, se redressant ensuite en le regardant droit dans les yeux. Ca, c'était le Adam qu'il connaissait