Aveuglément

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Elle ne voyait rien. Tout était noir pour elle. Cela ne l'empêchait pas d'apprécier d'une différente façon les choses de la vie.

Elle avait un bon sens du touché, de l'odorat et de l'ouïe ainsi que du goûté qui a tout pour elle, avait bon goût. Pour elle, nullement besoin d'avoir des yeux. Elle n'avait pas besoin de voir les monstruosités de la vie.

C'est ainsi qu'elle se promena. Elle suivi son instinct. Elle devait toujours se rapprocher de qu'est-ce qu'elle aimait. Les oiseaux, était le chant qu'elle préférait le plus. La nature, c'était ce qu'elle préférait sentir le mieux. L'herbe, c'est qu'elle préférait toucher encore et encore.

Elle n'avait pas besoin de la vue pour apprécier ce qu'elle ne voyait pas.

L'air devenait plus fraiche, ce qui lui donnait des frissons. Elle sentait la nature mourir, elle savait que l'arrivé de l'automne lui ferait apprécier le confort d'un banc de feuilles mortes et sentir les dernières chaleurs des rayons de soleil. Elle marchait, elle entendait les craquements des branches sèches et le croustillant des feuilles tombées de leurs arbres. Il faisait plus sombre, plus silencieux et plus froid. Elle continua tout de même de marcher tout droit. Ce n'est que peu après, elle sentait l'air plus pur, le sol plus doux et la chaleur était revenue, ce qui la laissait sortir un gloussement de joie. Elle avançait et puis posa les genoux au sol et flattait l'herbe humide. Elle ne pu s'empêcher d'exprimer sa joie par un rire de satisfaction. Elle se relevait puis sautait de joie et dansait. Elle se croyait dans la mélodie du bonheur. C'était parfait! Jusqu'à ce qu'elle trébucha. Elle n'y comprenait pas. Elle se relevait pour y découvrir l'immense arbre qui se tenait au milieu de se nouveau coin paradisiaque.

Elle déposait une main sur le tronc, la texture était nouvelle. C'était un nouvel art. Elle fit le tour de l'immense arbre en glissant sa main qui détaillait chaque morceau d'écorces. Une fois de plus, elle trébucha sur la racine. Elle riait bêtement et décida de s'assoir à côté de cette grosse racine et de profité du nouvel endroit si magique.

L'automne était sa saison préférée. Elle voulait profiter chaque moment de ce temps.

Mais;

Elle n'a pas vu le temps, car elle ne voyait pas. Elle ne voyait pas qu'elle était comme ce gros arbre, ils mouraient tous les deux. Elle n'avait pas vu l'herbe avoir ses premières givres. C'est au moment que la dernière feuille jaunit tomba, qu'elle s'éteignit aussi. Elle n'avait pas vu le temps passé, mais elle n'avait pas aussi vu que la racine était finalement, le corps squelettique d'un autre humain comme elle, un aveugle, qui avait aussi profité de cette endroit magnifiquement mortelle.

-RANT BOOK- d'un(e) Québécois(e)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant