Les condamnés

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Je devais à tout prix garder mon calme, ne pas montrer ma peur. J'allais mourir, mais je souhaitais le faire dans la dignité.

Je n'avais même pas pu dire au revoir à mon père...

Le pauvre. Il passerait des mois; des années à se demander où j'étais. Chaque jeudi, il attendrait le facteur religieusement, dans l'espoir de recevoir une lettre... un signe.

Je ne voulais pas pleurer; je l'avais assez fait dans les derniers jours. Et pourtant, je sentis une larme perler au coin de mon œil. Mon seul réconfort résidait dans la pensée que Lily et Minerva seraient épargnées. Mais quel sort les attendait?

Mes yeux s'étaient réhabitués à l'obscurité. Je promenais ma main sur les murs et j'y devinais des mots, des phrases, de gravés dans le roc. Un pan du mur en était recouvert. Sans doutes tous les occupants de la cellule avant moi avaient-ils couché leurs pensées sur le mur, pour ne pas devenir fous à force d'être isolés dans le noir.

L'humidité et le froid me pénétraient jusqu'aux os, j'en étais transi. Cela faisait un contraste étonnant avec la chaleur accablante de la lande volcanique que je savais être au-dessus de ma tête.

Mais assez de réflexions géographiques! J'étais toujours un condamné; merde!

Allait-on me pendre? Me trancher la tête? Ces idées morbides me firent frissonner. Il est assez singulier de se poser cette question quand on a que 15 ans.

Je ne savais plus j'étais là depuis combien de temps. Cela pouvait aussi bien faire 30 minutes que 8 heures. La fatigue me gagnait peu à peu et décidai de dormir. Au moins le sommeil me ferait un peu oublier...

Je sortis de mon sommeil, toujours sans aucune notion du temps. Combien de temps avais-je dormi? J'étais dans une sorte d'état comateux. Au loin j'entendis un son, tout me semblait irréel...

Mais soudain, le son me parvint clairement. Un cri. Une voix. La voix que je souhaitais entendre depuis que j'avais atterri ici!

-Jacob!

La voix était proche. J'ouvris les yeux pour apercevoir deux silhouettes et une torche devant la grille de ma cellule. Un garde et... Lily!

je me jetais sur la grille:

-Lily! Lily, les dieux soient loués tu vas bien!

J'attrapai sa main au travers de la grille. Je remarquai une faible lueur sur son épaule; Minerva, qui n'était même pas consciente, brillant beaucoup plus faiblement que d'habitude. Lily sembla deviner ce que j'observais:

-Elle ne va pas bien Jacob, les gardes sont venu lui prélever de la magie trop souvent, elle s'affaiblie...

Je serrai les poings. Tout était de ma faute. J'aurais dû me battre contre Orak Merkil et l'empêcher de nous emmener ici.

Le garde, qui était jusque là resté silencieux, étira sa bouche en un sourire horrible et déverrouilla la grille avant de se dépêcher de me lier les mains avec une corde tellement serrée qu'elle me coupait la circulation.

-C'est le jour des exécutions, un merveilleux jour.

Et il rit d'un rire à vous glacer le sang dans les veines.

Le même cirque que la première fois: nous marchâmes interminablement jusqu'à la surface, sauf que cette fois Lily marchait à mes côtés et moi... je savais que je ne redescendrais plus jamais là.

Nous débouchâmes dans une pièces différentes de la dernière fois. Nous étions sur un sol sableux. Le soleil brûlant m'aveuglait, mais j'aperçu tout de même que nous nous trouvions dans une sorte d'arène circulaire. Tout autour en hauteur se trouvait des gradins avec des centaines, voir des milliers de têtes à la tignasse de jais, de flammes ou auburn. Des milliers de yeux perçants qui semblaient réjouis de me voir ainsi. Et à l'opposé de moi; une loge avec une chaise décorée où trônait Orak Merkil. Il m'adressa un sourire narquois.

L'Académie des chevaliersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant