L'évasion

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"Quand est-ce que je vais pouvoir le voir?"

"Bientôt, mon chéri. Très bientôt j'en suis sûre."

Rey passe la main dans les cheveux de son fils jusqu'à ce qu'il s'endorme.

Ils se disputent parfois, ou oublient comment s'entendre certains mauvais jours, mais elle espère qu'ils arriveront toujours à se pardonner. Qu'ils seront toujours assez proches pour ne jamais oublier le visage de l'autre, ni finir par se hurler dessus de part et d'autre d'une table.

Leia est rentrée de l'entrevue plus pâle et fatiguée que jamais. Elle est allée se coucher sans se soucier de dîner et sans prononcer un mot à propos de ce qui s'est passé après que Rey l'ait laissée seule avec Kylo. Alors Rey n'a pas insisté. Leia n'était pas du genre à avoir besoin ou envie de partager ses ennuis. N'importe qui d'assez naïf pour tenter et s'inviter dans ses confidences recevrait un regard très particulier qui pourrait refroidir même la meilleure intention du monde.

Juste au cas où Tam aurait eu envie de tirer les vers du nez à sa grand-mère au sujet de son père, Rey s'éloigna pour la soirée, et l'emmena au Faucon Millenium jouer au Dejarik. Tam avait toujours adoré le faucon. Il aimait les espaces dissimulés qui étaient parfaits pour jouer à cache-cache, et il adorait trouver des poignées de poils de wookie dans les panneaux des parois, et de vieux souvenirs d'un grand-père qu'il n'avait pas connu.

Il ne semblait pas se lasser de demander à Rey la chaîne des propriétaires, et acquiesce quand elle récite la liste qui est devenue comme un poème ou une comptine, à présent. "Et bien, il est à moi maintenant, je l'ai hérité de ton grand-père Han, qui l'a volé à Finn et moi, qui l'avions volé à Unkar Plutt le ferrailleur, qui l'a volé au gang des frères Irving de Tatooine, qui l'ont volé à Ducain de la Cité des nuages, qui l'a volé à Han ton grand père, déjà. Mais il l'avait gagné au sabacc contre Lando Calrissian qui en a hérité de son frère, qui je crois l'a acheté à des pilleurs Tanak, qui l'ont certainement volé à des marchands corélliens, peu de temps après avoir été utilisé sur le rail Omani pour sortir des esclaves des camps de travail impériaux, ce qui n'était pas longtemps après sa conception par des commerçants corelliens pour des courses de vitesse."

À présent Tam est blotti sur une des banquettes de la zone commune, noyé sous des couvertures roses. Une fois certaine qu'il est endormi, Rey vérifie l'heure. Minuit est largement passé et la troisième lune ne va pa tarder à se lever.

Elle attrape un vieux sac de toile dans un casier rempli de matériel de première nécessité, et descend la rampe qui mène à la piste à ciel ouvert, faisant de son mieux pour avoir l'air aussi naturelle que si elle avait un truc important à faire en pleine nuit. Une averse tomberait à point nommé, car la nuit est trop claire et trop calme. Même ses pas sur l'allée lui paraissent assourdissants. Elle dépasse en trottinant une grappe de pilotes qui profitent de leur permission autour d'une bière, et prend la direction de l'hôpital.

Bien qu'il n'y ait pas grand monde à cette heure, personne ne prête attention à Rey qui se glisse avec une facilité inattendue dans les couloirs vides et descend dans les parties plus restreintes du complexe. Elle suit la direction du département de cybernétique, commençant à ressentir une pointe de culpabilité à l'approche des salles de chirurgie et des espaces de stockage. Il y a sur chaque porte un hublot par lequel Rey peut jeter un œil si elle se met sur la pointe des pieds. Elle n'est venue que rarement dans cette partie de l'établissement, pour ajuster de temps en temps la prothèse de son bras, et elle n'a qu'une idée assez générale de la configuration des lieux, mais elle sait de source sûre qu'il existe une pièce dans laquelle les prothèses sont stockées en vue de futurs tests ou simplement de mise à disposition. Et si la jambe de Kylo se trouve quelque part... ce sera sûrement là.

La Lune, le Soleil, et l'étoile au milieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant