Chapitre 16 : Plenitude

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Je fermai les yeux et je la sentis, son énergie vitale, un véritable appel à mon coeur. La présence des membres de sa garde impériale ne me surpris pas, il était un monarque, un roi.

Je soulevai mes paupières et je le vis s'avancer, gracieux, beau et féroce.
Il me vit et sur son visage passa une émotion si puissante, si fulgurante qu'elle me fit monter les larmes aux yeux.

Je me levai et lentement je me dirigeai vers lui.
Il ne bougea pas, comme si il craignait qu'au moindre mouvement tout s'efface, que tout cela ne se révèle être un simple rêve.
Je m'arrêtai à un mètre de lui, et quand nos regards se croisèrent pour la première fois en cinquante ans, nous réalisâmes au même moment de la véracité de ce moment.

Une unique larme de sang  roula sur sa joue et je sentis les miennes, cristallines, dévaler mon visage.

Il s'approcha de moi, hésitant et effleura ma joue.
À ce moment là, au fond de moi, une barrière se fissura et toutes mes émotions refoulées me percutèrent simultanément.

Son amour, notre amour m'avait tellement manqué.

Il le comprit car une seconde plus tard je me trouvais au creux de ses bras.
Je l'entendis murmurer :
- Tu es là, tu es vraiment là. Je suis tellement désolé mon coeur, tellement.

La plénitude. C'est quand tout les éléments d'une même chose sont assemblées, c'est quand l'on retrouve la pièce manquante et qu'elle nous complète. C'est merveilleux.

Tout à coup, je me retrouvais plaquée à un arbre, les bras de Raphaël de par et d'autres de ma tête. Dans ses yeux la colère se mêlait maintenant aux autres émotions.

- Tu n'aurais pas dû partir, me reprocha-t'il la voix vibrante, j'ai fait une erreur mais tu aurais dû me le faire payer directement, me punir de toutes les manières qui te seraient venues à l'esprit, mais pas partir.

Ces yeux fouillaient les miens, pleins de reproches et de douleur.
Je le repoussai brusquement et en inversant les places, c'est moi qui le plaquai contre l'arbre. La voix grondante je rétorquai :

- Tu as trahie ma confiance, mon amour, tu m'as trahie moi. Pour cela tu aurais mérité bien pire.

- Mais tu ne comprends pas. Rien n'aurais pu être plus terrible que ton absence, rien.

Il avait l'air désespéré, quelque chose de très rare chez lui, toujours si confiant, irradiant d'une puissance froide et implacable. Il était un des êtres les plus puissant à fouler la Terre, mais un jour il avait croisé ma route et j'avais failli le tuer. Je m'étais arrêtée au dernier moment, quand j'avais plongé mon regard dans le sien et qu'il s'était passée quelque chose d'inexplicable, de nouveau.

- Je le comprend très bien, moi aussi j'ai souffert mille morts de ton absence, chaque jour était une torture. Mais il le fallait Raphaël, il me fallait du temps si j'étais resté tu m'aurais perdue. Irrémédiablement.

À ces mots il se calma.

- Je ne t'ai donc pas perdu.

- Non, tu ne m'as pas perdu, mais sache que je ne t'ai pas pardonné. Tu ne m'a pas encore prouvé qu'en retournant vers toi, je ne commettrais pas une erreur.

Il avait repris confiance et avec arrogance il me répondit :

- Mon coeur, tu ne m'échapperas pas une nouvelle fois, je ferais tout ce qu'il faudra pour obtenir ton pardon, tout.

Je le lâchai et avant que je ne puisse faire le moindre mouvement il m'attrapa et il m'embrassa.
Passionnément, sauvagement mais avec amour, tellement d'amour.
Un frisson me parcourut tout le corps et je m'imprégnais de sa proximité, de lui.
Il se recula brusquement et tout en me regardant droit dans les yeux, il répéta

- Tout ce qu'il faudra .

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Dites-moi ce que vous pensez de Raphaël ! C'est très important pour moi !
En espérant que ce chapitre vous plaise
😘😘 Léa

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