Le lendemain matin
— Leila dépêche-toi! On va louper le train!
Sonia m'attend impatiemment à la porte de l'appart.
— Qu'Est-ce que tu as aujourd'hui? D'habitude c'est moi qui suis en retard.
— Rien! Allez viens on y va!
La vérité c'est qu'aujourd'hui j'ai mis plus de temps pour me préparer car je me suis faite belle pour Edward, au cas où il déciderait de passer me voir dans la journée. Je me suis rasée, épilée les sourcils, essayée au moins 3 tenues avant de trouver la bonne. Une jupe crayon noir, un chemisier blanc serré légèrement décolleté. De toute façon je ne pouvais pas hésiter très longtemps vu qu'il n'y a pas grand-chose dans mon dressing. Mon budget est limité entre les transports les économies que je fais pour la fac et l'argent qu'exige mon père à chaque fois que je touche mon salaire du coup je me m'achète que très rarement des vêtements.
Le trajet en train est interminable. Sonia et moi sommes plongées dans nos livres respectifs. Toutes les deux nous adorons lire et nous profitons du RER pour assouvir cette passion. J'ai envie de lui raconter que j'ai revu Edward mais en même temps, je ne suis pas sûre de la nature de notre relation, ou si on peut appeler ça une relation. L'excitation de le revoir était tellement forte hier que j'ai pas voulu lui poser de questions notamment sur Andrea. Sont-ils ensemble? Ils avaient l'air d'un couple. Si oui? Qu'est-ce que ça fait de moi? Sa maitresse? Ses pensées me dépriment je décide donc d'arrêter d'y songer. On verra bien. Je lui poserai toutes ces questions au moment venu.
— Bon à ce soir Sonia!
J'ouvre la porte du magasin et je vois Camille sautiller derrière la caisse comme une petite fille.
— Salut petite cachotière!
Je la regarde surprise.
— Cachotière ? Pourquoi tu dis ça?
Elle me montre un grand bouquet de roses rouges.
— Tu as reçu ça ce matin!
Le sourire que j'arbore subitement est tellement grand que j'en ai mal à la mâchoire. Je m'approche prends les fleurs et les admire de près.
— Oh! Elles sont magnifiques et elles sentent tellement bon.
C'est la première fois que je reçois des fleurs de ma vie. Je sautille à mon tour comme une gamine.
— Vite! Regarde la carte je me languis de savoir qui est le gentleman qui te couvre de fleurs un jeudi matin !
Je sais déjà qui c'est mais j'ai hâte de voir ce qu'il m'a écrit :
"Accepte d'aller déjeuner avec moi aujourd'hui. Je passe te prendre dès que tu m'auras indiqué l'heure de ta pause. "
Edward Fyles.
Je serre le message fort dans mes mains.
— Alors c'est qui?
— C'est ...C'est signé un admirateur secret!
Camille me regarde avec suspicion sentant bien que je lui cache quelque chose puis décide finalement de me croire.
— Je suis sûre que c'est Monsieur Bernard! Il a toujours eu le béguin pour toi. Chaque fois qu'il vient faire des achats ici, il
demande spécifiquement ton assistance.
— Tu as raison! C'est sûrement lui!
Je sais que je ne devrais pas mentir. Mais j'ai envie de garder mon histoire pour moi enfin pour l'instant. Je ne vois pas la matinée passer et avant que je le réalise il est déjà l'heure de ma pause déjeuner. Je marche jusqu'à l'angle de la rue où j'ai donné rendez-vous à Edward. Je suis tellement excitée à l'idée de le revoir que j'ai envie de crier. Je le vois au loin et accélère machinalement le pas pour le retrouver au plus vite. Il est adossé au mur, je le détaille de haut en bas, éblouie par sa beauté: il porte un skinny jean noir, et une chemise bleue nuit avec des petits cœurs blancs ainsi que ses bottes habituelles. Les manches de sa chemise sont légèrement relevées laissant apparaitre une galerie de tatouages sur son avant-bras. Son visage s'illumine lorsqu'il m'aperçoit, il s'approche m'enlace tendrement, plonge son nez dans le creux de ma nuque et ballade ses lèvres sur mon cou. Arrivé au coin de ma bouche il m'embrasse doucement.
— Tu m'as manqué!
— Toi aussi tu m'as manqué .
— Où veux-tu aller manger?
— Chez Marcello! propose Edward avec enthousiasme.
Je lève un sourcil interrogateur et il enroule son bras autour de mon cou.
— Tu aimes la nourriture italienne?
— Oui!
— Alors viens tu vas adorer!
Nous arrivons sur les lieux où nous sommes accueillis en grandes pompes, un serveur nous amène à notre table tout en plaisantant avec Edward. Visiblement c'est un habitué.
— Après toi!
Edward tire ma chaise pour m'aider à m'assoir, avant de prendre place à son tour en face de moi. Je balaye la pièce des yeux impressionnés ce resto est sublime, bien trop sublime pour être dans mes moyens et je commence à m'inquiéter sur les prix ainsi que la durée du déjeuner. Je dois être de retour dans une heure.
— Qu'est ce qui se passe Leila ? Tu n'aimes pas cet endroit?
Il caresse mes phalanges avec son pouce en attendant ma réponse , je remarque qu'il a une petite croix tatouée sur sa main. Je joue avec la fourchette, un peu embarrassée de devoir parler de prix mais je n'ai pas les moyens de déjeuner dans un endroit pareil. j'éclaircis ma gorge:
— Si bien sûr j'aime beaucoup! C'est juste que je dois être de retour au magasin dans une heure et le service n'a pas l'air d'être rapide. Et.... et....
— Et quoi? Dis-moi !
— Euh ça m'a l'air horriblement cher! Et je... je n'ai pas les moyens!
Je regarde la nappe en rougissant de honte et sursaute quand j'entends Edward éclater bruyamment de rire. Je me renfrogne immédiatement vexée par ses moqueries et essaye de retirer ma main mais il raffermit sa prise.
— Bébé désolée je ne me moque pas de toi. dit-il les yeux remplis d'humour, c'est juste que tu es tellement mignonne et naïf que ça me désarme.
Il amène ma main à ses lèvres et embrasse ma paume. Son geste me fait fondre et j'oublie immédiatement mon irritation. Il est tellement doux et affectueux je crois que je ne pourrais jamais m'en lasser.
— Je vais leur demander de faire vite avec le service. Et pour le prix, il sourit secoue la tête , ne t'inquiète pas je t'invite.
Le serveur arrive nous commandons nos plats: tagliatelles aux fruits de mer pour moi et escalope à la milanaise pour lui.
— Alors raconte-moi ta vie Bébé! Je veux tout savoir.
— Tout savoir? Ça va être long !Je souris et Edward fait de même
—...J'ai du mal à parler de moi tu sais...
— Je vois. Il fronce les sourcils réfléchit un instant puis ajoute: As-tu déjà joué au jeu des dix questions?
— Non...mais je devine de quoi il s'agit!
— Alors on va se poser 10 questions successivement pour apprendre à se connaitre.
— On pourrait commencer par 5 tu ne crois pas?
— Tu veux rien lâcher toi! répond-il visiblement amusé par ma répartie, ok pour 5 alors mais je commence !
— Ok ça marche!
— Pourquoi travailles-tu dans ce magasin?
— Pour gagner de l'argent! Certains d'entre nous ont besoin de travailler pour vivre! répliqué-je sarcastiquement.
— Qui te dit que je ne bosse pas?
— Ah ça fait déjà deux questions il ne t'en reste plus que trois.
Il se mord les lèvres et secoue la tête.
— A toi bébé ?
Je réfléchis un instant...j'ai très envie de lui demander pour Andrea mais j'ai peur de sa réponse
—Est-ce que tu travailles ?
—Non! Je viens de finir mes études. Ecole de commerce. J'ai décidé de prendre une année sabbatique pour explorer mes options. Mon père voudrait que je travaille pour lui, dans la multinationale familiale mais je ne suis pas sûr d'être fait pour ça! Je déteste le monde des affaires....J'aspire à autres choses le problème c'est je ne sais pas encore quoi.
Il a murmuré la dernière phrase comme si ça le mettait mal à l'aise d'avouer ça, il se recompose néanmoins rapidement et reprend:
— A moi!As-tu déjà eu un petit ami?
Je rougis et regarde nos mains qui sont toujours entrelacés. C'est ce moment que choisis le serveur pour nous amener nos plats et je soupire soulagée d'échapper à cette question.
Nous nous jetons littéralement sur la nourriture, tous les deux visiblement affamés. Je remarque qu'Edward ne me quitte pas des yeux tout au long du repas, il me sourit constamment. Quant à moi je suis comme hypnotisée par ses lèvres roses et parfaitement dessinées . Je n'ai jamais rien vu d'aussi sexy que la bouche de ce mec. Nous terminons nos assiettes en un temps record. Ce dernier paye l'addition et me raccompagne au magasin.
— Alors?
— Alors quoi?
— As-tu déjà eu un petit ami? Tu ne m'as pas répondu tout à l'heure.
— Pourquoi tu me poses cette question?!
J'essaye de m'en sortir en détournant le sujet.
— Parce que je trouve hallucinant qu'une fille aussi belle que toi soit vierge à son âge.
Mais je n'ai que 18 ans. Pourquoi trouve-t-il ça si incroyable ?
— Je me dis que si tu avais eu un petit ami il n'aurait pas pu s'empêcher de te toucher. Tu es tellement bandante !
Je fléchis à sa vulgarité et cela semble l'amuser.
— ...Alors la seule explication que j'ai trouvé c'est celle-là. conclut-il avec un sourire malicieux.
— Ok! J'abdique. Je n'ai jamais eu de petit ami. Personne ne s'est jamais intéressé à moi! Voilà tu es content!
Je me sens humiliée par mon aveu.
— Et pourquoi ça?
— Parce que... parce que, je ne m'habille pas à la dernière mode! Pour être tout à fait franche je m'habillais comme un sac jusqu'à peu. Je n'ai pas le droit de me maquiller et très peu le droit de sortir...je ne représente pas vraiment la petite amie idéale!
Ma voix se brise en prononçant ces mots et je sens les larmes montaient. Edward s'arrête et me prend dans ses bras.
— Hey! Hey! Hey !Ne dis pas ça bébé, murmure-t-il à mon oreille, tu es plus qu'idéale tu es parfaite tu pourrais te mettre un sac à patates sur la tête que tu serais toujours la plus belle fille que j'ai jamais vu!
Il dit ça avec tant de sincérité que j'ai envie de le croire. Sur ce, il m'embrasse tendrement puis me laisse rejoindre le magasin.
18h30 je quitte le travail. Sonia m'attend à l'angle de la rue et nous rentrons chez nous. A peine arrivé à l'appart nous rejoignons maman dans la cuisine pour l'aider à préparer le diner, c'est notre rituel du soir notre moment privilégier à toute les trois où nous en profitons pour papoter et se raconter notre journée.
—Leila tu m'as l'air de bonne humeur aujourd'hui, tes yeux brillent. Ça fait plaisir de te voir comme ça ma chérie!
Je souris à ma mère. Heureusement qu'elle ne connait pas la raison de mon bonheur soudain. J'adore maman mais elle est un peu vieux jeu et ne cautionne pas les relations amoureuses qu'elle qualifie d'enfantillages.
Rayan entre dans la cuisine, et nous arrêtons tout de suite de bavarder. Il se sert un verre de Coca dans un silence de mort et sort sans piper mots. Depuis qu'il m'a salement amoché j'ai décidé de ne plus lui adresser la parole et Sonia fait de même, cela crée une ambiance glaciale à la maison. Nous dinons en famille comme la plupart des soirs.
— Leila c'est quand ta prochaine paye? me demande papa au moment du dessert.
— A la fin du mois pourquoi?
— Car j'aurai besoin que tu me donnes 800 euros ce mois-ci!
Je déglutis regarde mon assiette avec tristesse et acquiesce de la tête. Que faire d'autre? Je sais pertinemment que si je refuse ou argumente, je vais me prendre une gifle ou peut-être pire. Mais je ne peux m'empêcher de trouver cette situation injuste.
Retiens tes larmes Leila, sinon tu vas t'en prendre une, me-dis-je à moi même.
A la fin du repas, j'aide maman à débarrasser et faire la vaisselle .Celle-ci m'enlace par derrière lorsqu'elle remarque mon air blasé .
- Ça va aller ma chérie! souffle maman afin de me remonter le moral.
— Pourquoi a-t' il besoin d'autant d'argent?
— Je ne sais pas! Je suis aussi surprise que toi. Il ne me dit rien tu sais.
Je soupire de désespoir, à ce rythme je n'aurai jamais assez d'économie pour commencer la fac en octobre prochain.
— Je vais me coucher!
— Bonne nuit ma chérie !
— Bonne nuit maman!
Arrivée dans ma chambre, je m'écrase dans mon lit et repense aux nouvelles exigences de mon père, 800 euros! Je ne gagne que 1200 euros! Comment vais-je faire avec toutes mes dépenses? Je regarde mon téléphone et remarque que j'ai 4 appels en absence de Edward et plusieurs textos.
✉️Edward: Hey la plus belle! Qu'est tu fais?
✉️Edward :Je pense fort à toi tu me manques!
✉️Edward: Tu me dois encore 2 questions!😊
✉️Edward:Bébé ! S'il te plais, répond et arrête de m'ignorer.
Je souris à la vue de son monologue et décide de mettre fin à ses souffrances.
✉️Moi: Toi aussi tu me manques. Et tu me dois 2 questions également.
Il répond instantanément:
✉️Edward: Je suis tout à toi !
✉️Moi: Je ne sais pas si je peux te poser cette question?
✉️Edward: Plus qu'une question!
✉️Moi: Toi d'abord!
Edward: Est-ce que tu dors nue?
Quoi? Je m'étouffe avec ma propre salive et tousse comme une hystérique. Heureusement qu'il n'est pas avec moi en ce moment car je ne saurais plus où me mettre. Je décide néanmoins de le taquiner un peu.
Moi: Oui!
Edward: Non!?Vraiment? Putain Leila tu me fais bander là! Je suis à deux doigts de conduire jusque la Courneuve pour te voler ta vertu.
Moi: Oops! Tu as grillé ta dernière question.
Edward: Non! Pourquoi?
Moi: Non? Vraiment? Pourquoi? Toutes des questions Edward.
Edward: Soit! A toi! Réfléchis bien car c'est ta dernière.
Je prends une grande inspiration et pose la dernière question que j'ai envie de lui poser redoutant horriblement sa réponse.
Moi: Est-ce que tu es en couple avec Andrea?
Il prend son temps pour répondre et je ferme les yeux pour atténuer mon angoisse. J'entends mon téléphone vibrer.
Edward: Oui! Non! C'est compliqué ....
Sur ces quelques paroles mon cœur se brise, je serre mon téléphone dans les mains avec la furieuse envie de l'exploser contre le mur.Je l'éteins et m'endors péniblement cette nuit-là.
...........
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L'initiation ( Sous contrat d'édition )
RomanceA seulement 17 ans, Leila a déjà traversé beaucoup d'épreuves dans la vie. Contrairement à toutes les filles de son age qui rêvent de rencontrer le prince charmant elle ne rêve que d'une chose: faire de brillantes etudes pour sortir de son quoti...