Discussion nocturne

279 30 18
                                    

La salle commune de Poufsouffle était calme à cette heure avancée de la nuit. Assise en tailleur sur l'un des moelleux canapés jaunes non loin de la cheminée arrondie dont le feu brûlait encore, Callie observait les étoiles à travers les vitres circulaires situées en hauteur, qui à l'extérieur frôlaient le sol. Des plantes étaient accrochées un peu partout dans la pièce, dont quelques-une émettaient un léger ronflement, leurs tiges repliées sur elles-mêmes se déroulant régulièrement. Le portrait d'Helga Poufsouffle dormait paisiblement dans son cadre circulaire, au-dessus de l'âtre, dont le bois était gravé sur toute sa surface de blaireaux dansants. Un grand tapis jaune rond couvrait presque toute la surface de la pièce. 

Callie avait toujours adoré sa salle commune, qui était merveilleusement illuminée le jour comme la nuit, absorbant délicieusement l'atmosphère chaleureuse du soleil comme l'ambiance mystérieuse de la lune. En dépit du jugement des autres maisons, elle avait toujours été fière d'être une Poufsouffle, si bien que ces vêtements, même civils, comportaient tous les couleurs de sa maison. Comme son pyjama, qu'elle portait en cet instant : un haut jaune un peu trop grand qui lui dénudait une épaule, avec pour motif un blaireau, un short noir aux bordures jaunes, des chaussettes hautes et épaisses jaunes aux fines rayures noires, et enfin, des mitaines rayées jaunes et noires – elle avait toujours été assez frileuse.

Callie, jusque-là perdue dans ses pensées, se sentit soudain assez faible, et par réflexe, leva sa main droite et regarda ses doigts. Comme elle s'en doutait, ils tremblaient. Elle lâcha un petit soupir exaspéré, et se leva du si confortable canapé, se dirigeant vers l'une des portes rondes, semblables à des couvercles de barils. Elle l'ouvrit doucement, puis descendit la pente douce débouchant sur un tonneau, dont elle poussa le couvercle d'un mouvement fluide, habituel depuis désormais plus de quatre ans. Elle sortit dans le couloir, et le couvercle se replaça de lui-même tandis qu'elle traversait le couloir éclairé par de nombreuses torches et décoré de tableaux de victuailles aux couleurs éclatantes. Elle s'arrêta devant celui représentant une immense coupe en argent débordante, et chatouilla l'énorme poire verte, jusqu'à ce que cette dernière se mette à glousser et se transforme en une poignée de la même couleur. La jeune fille l'abaissa, et entra dans l'immense salle, très haute de plafond, qu'était les cuisines de Poudlard, qui semblaient être une version souterraine de la Grande Salle avec ses quatre longues tables et ses proportions semblables. Le long des murs s'entassaient des quantités de casseroles, de marmites et de poêles en cuivre. En journée, cette grande pièce était habitée par une centaine d'elfes de maisons, mais la nuit, il n'y en avait d'une petite dizaine, les autres étant partis nettoyer et ranger le château.

Cependant, ce n'était pas cette minorité de créatures qui fit s'arrêter Callie - habituée à rendre visite aux elfes de jour comme de nuit - mais la présence de deux élèves de Gryffondor qu'elle avait vu pas moins de deux semaines plus tôt avec de longues barbes blanches.

Fred et George Weasley mangeaient de bons plats tout en discutant avec un elfe de maison dont la tête était couverte par une montagne de bonnets tricotés maladroitement. Ses yeux globuleux était aussi grands que des balles de tennis, et il portait aussi des chaussettes de couleurs différents.

Aussitôt que l'elfe s'aperçut de sa présence, il sauta du banc sur lequel il était assis et s'exclama en trottinant jusqu'à la jeune fille :

-Miss Lancaster ! Dobby est très content de vous voir ! Dobby peut-il faire quelque chose pour Miss ?

Elle lui sourit gentiment, et déclara doucement :

-Bonsoir Dobby, tu peux m'apporter un simple morceau de pain s'il te plaît ?

-Bien sûr ! Dobby vous apporte ça tout de suite Miss !

Il s'appliqua ensuite à préparer ce qu'elle demandait, tandis que les jumeaux, ayant suivis du regard l'elfe de maison, s'approchaient désormais d'elle en demandant - et baissant la tête, la dominant d'une bonne tête :

La Loyauté & le CourageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant