Le Samouraï

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Sous la Lune glacée, sur le sol dévasté,
Quelques mains face au ciel orageux s'élevaient.
Le calme et pur étang, à l'oeil-miroir divin,
Dissipait son onde devenue bain de vin.
Les douleurs murmurées au cœur des profondeurs,
En des regrets éteints dépouillés de candeur,
Perçaient les cieux ombrés, sombres comme les cendres,
De cette mélodie qu'on ne voudrait entendre.
Sur cet acier rougi, le regard des étoiles
S'est perdu dans l'oubli des nuitées que l'on voile.

Sous la brise rosie, sur la terre rongée,
Quelques cris pour ce ciel couvert retentissaient.
Des hurlements muets s'ouvraient au Tartare,
Pour les âmes qui louent la guerre comme un art.
L'Océan déchaîné s'est libéré des chaînes,
Qui enferment l'humain dans sa prison de haine.
Et, pauvre solitaire, un survivant élu
Par quelques jours funestes errait seul et déchu.
À la mort et au sang, son honneur il allie ;
Et le plus beau des rouges, il boit jusqu'à la lie.

Sous les astres filants d'éternelles erreurs
En ce macabre lieu murmuraient à toute heure.
Tous les arbres tremblaient soumis à l'ouragan.
Les feuilles s'envolaient, par escadrons de cent.
Son regard échoué sur cette apocalypse
Est comme le Soleil lorsque surgit l'éclipse.
Il est seul à errer dans ce désert ardent,
Parmi les spectres blancs, condamnés par le temps.
L'homme à la grande épée pleure une larme d'or,
Pour la main de la mort et son âme qui dort...

Maux d'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant