Chapitre 18

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POV Harry

A peine eu-je prononcé ces mots que je le regrettais, vraiment.

Odieux. J'avais été odieux ! Monstrueux même !

Avais-je vraiment dis ceci ?

J'étais honteux.

Serrant les lèvres, j'observais son expression, puis elle tourna les talons, traversant cette fois-ci entièrement la chaussée.

Je l'avais blessé au plus haut point : à un point inimaginable !

Je m'en voulais terriblement. C'est pour cela que je la suivis, traversant rapidement la chaussée :

- Emma, attends ! m'écriais-je en courant derrière elle.

Mais elle accéléra, encore et encore, me fuyant :

- Attends, répétais-je, mon sac tapant dans mon dos à chaque enjambées.

- T'attendre pour quoi ? Pour en prendre une fois de plus plein la gueule ? fulmina-t-elle, le peu de mascara qu'elle avait du mettre coulant sur ses joues, remplissant ses cernes.

Toujours plus coupable, j'étais !

- Qu'est-ce que je t'ai fais, hein ? hurla-t-elle presque en passant sa manche de sweat sous ses yeux.

Rien. Elle ne m'avait rien fait.

- T'es même pas capable de me répondre ! continua-t-elle de s'écrier.  Mais greffes-toi des couilles, mon vieux !

Puis elle tourna une fois encore les talons, me laissant sur le trottoir, penaud, éberlué.

Jamais une fille ne m'avait autant remit à ma place : même pas ma mère !

Cela dit, jamais je n'avais traité une fille ainsi non plus, ou qui que ce soit d'ailleurs...

Pourquoi la traitais-je ainsi d'ailleurs ?

Pour toute réponse, je me remis à courir, puis m'ajustais à sa marche en arrivant à son niveau.

- Je suis désolé, murmurais-je en regardant mes pieds foulant l'asphalte. Je suis désolé, répétais-je plus clairement.

- Pas autant que moi, cracha-t-elle en me fixant de ses yeux bruns ruinés par le mascara.

J'avalais ma salive, difficilement : je ne savais pas quoi dire.

- Où est le lycée ? demanda-t-elle soudain alors que nous marchions côte à côte depuis quelques minutes, silencieux, mes pieds grattant toujours le sol et ses inspirations étant toujours plus fortes les unes que les autres.

- Là-bas, répondis-je en tendant le bras, lui montrant un grand bâtiment en briques.

- Super ! déclara-t-elle alors. Là-bas, je ne te connais pas, je ne te calcule pas : tu n'es rien !

Rancunière, elle était !

Mais je ne pus contester son choix car elle s'avançait déjà plus rapidement vers l'établissement, son jeans et ses Converses jurant avec les lycéennes, en uniforme, qu'elle croisait.

L'uniforme !

Je repartis en courant :

- Tu ne sais pas où tu dois retirer ton uniforme, déclarais-je en ralentissant ma course à son côté.

- Je me débrouillerais.

Elle ne prit même pas la peine de me regarder, de bouger ne serait-ce que de quelques centimètres le regard : je n'étais rien, comme elle l'avait dit.

Invisible.

French Girl. HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant