Ce n'était autre qu'Aaron. Il souhaite sa mort, ce n'est pas possible ! Je vais vraiment lui exploser la cervelle si ça continue. Ses iris chocolat reflétaient une certaine appréhension, et il avait bien raison.
-Toi ! Je vais vraiment finir par te faire exploser la cervelle ! Comment as-tu eu mon adresse !?
-Je voulais te parler, mais tu es rentrée chez toi.
-Alors tu m'as suivi ! Mais combien de fois vais-je devoir te dire de me laisser tranquille ?
-Mais je t'ai vu de loin, alors je suis venus ! C'était pour savoir si tu voulais faire l'exposé avec moi, rien de plus. Ah moins que tu ne préfères être avec Lukas.
Moi, faire l'exposé avec un garçon comme lui ? C'est une blague ! Mais tu n'as pas le choix, ne t'en fais pas, tu ne regretteras rien, me susurre une voix dans ma tête. Il est vrai que je n'ai pas trop le choix. Je soupirai.
-... C'est d'accord. Mais ne crois pas que nous sommes amis pour autant ! Tu veux commencer demain ? demandai-je plus calme. Il se fait un peu tard, tes parents risquent de s'inquiéter.
Pourquoi ai-je accepté aussi rapidement ? C'était bien la pire chose qu'il puisse m'arriver !
-Je n'ai pas vraiment de maison. Un ami m'héberge chez lui en attendant que je trouve un appartement.
Propose-lui de venir habiter chez toi. Il t'aidera, ne t'en fais pas. Tu dois aider, tu es une âme charitable. Je dois aider, oui, mais de là à l'inviter chez moi... Madeline ! Oui ! Et depuis quand j'ai une voix dans la tête !
-Et bien, comme toute bonne âme, je te propose de venir chez moi. J'ai une chambre en plus, et je suis toute seule alors... Mais attention, si tu ne fous rien, je te jette dehors, et par la fenêtre !
-Tu es sûre ?
-Dépêches-toi d'accepter avant que je ne change d'avis.
-Merci ! Je ne te remercierai jamais assez ! Je viens demain avec mes quelques affaires. Bonne soirée ! Au fait, la guerre froide, ça te dit, comme sujet ?
-La guerre froide ? Pas de problème. Bonne soirée.
Le garçon partit et je claquai la porte. Mais qu'est-ce qu'il m'a pris d'écouter cette stupide voix ! Pourquoi lui avoir proposé de venir ici ! Je suis vraiment dans une mauvaise situation... Ce n'est pas possible ! Mais qu'est-ce que j'ai fait... Mais quelle idiote ! Je soupirai d'exaspération en plaquant mes deux mains sur mon visage.
Je décidai de me changer les idées et m'enfermai dans la salle de bain. L'eau chaude coula sur mon corps. Je me frottai frénétiquement avec un savon puis me rinçai. Je sortis et m'enroulai dans une serviette. J'attachai mes cheveux rouges et trempés en un chignon, puis enfilai un pyjama et me glissai directement dans mon lit. Iris vint sur se coucher sur moi. La couette remontée jusqu'au menton, je me laissai emporter par Morphée, épuisée.
Je me réveillai doucement. Je n'étais pas dans mon lit, n'y dans ma chambre d'ailleurs. Le décor qui m'entourait me faisait penser à un vieux théâtre, en partit en ruine. Le toit manquait à certains endroit, la végétation recouvrait une partie des murs et le sol était jonché de débris. J'avançai doucement. Où étais-je réellement ? Etait-ce lui, qui m'avait emporté pendant mon sommeil et m'avait amené ici ? Tant de questions, sans réponses.
Je vus Iris à quelques mètres. Le chat me regarda. Il se leva et passa à côté de moi. Puis s'arrêta quelques mètres plus loin. Il me regarda à nouveau, puis regarda devant lui et continua. Je ne vis bientôt plus l'animal noir.
-Iris, attend !
Je courus après lui. Je pense qu'il veut que je le suive. Je le rattrapai enfin et me plaçai à côté d'elle. Nous marchions pendant quelques minutes puis le chat tourna dans une salle, dont la porte était par terre. C'était une salle de spectacle. Dans le même état que le reste, sauf que celle-ci avait tout son plafond. Le chat monta sur la scène et s'avança près d'un socle. Je le suivis et m'arrêtai devant.
Dessus, reposait une boule de cristal multicolore sur un coussin rouge. J'approchai ma main et l'effleurai du bout des doigts. Un flash m'apparut. C'était deux jeunes gens –une femme enceinte et un homme-, d'une vingtaine d'années. Ils discutaient avec une dame, du même âge, et ravissante. Puis les trois personnes s'enlacèrent, et les deux partirent, les larmes aux yeux...
Je me réveillai en sursaut. Ce n'était qu'un mauvais rêve ! Je regardai l'heure, et remarquant que j'étais en retard, je sautai de mon lit. Je m'habillai d'une chemise bleue marine et blanche, un jean sombre et mis mes baskets noires. Je sirotai mon thé puis donnai des croquettes à Iris. Je sortis de la maison et me dirigeai vers le lycée d'un pas rapide. En chemin, je repensai à ce qu'il s'était passé hier. Quelle idiote d'avoir proposé ça ! Surtout que je ne porte pas Aaron dans mon cœur, loin de là.
Je m'engouffrai dans la ruelle. L'odeur nauséabonde flottait dans l'air, comme toujours. Je parcourus les derniers mètres et vus l'établissement au loin. A peine fus-je entrée, que la sonnerie retentit. Génial, je commence par histoire ! Et je vais devoir donner mon groupe !
Nous entrâmes dans la salle. Je m'installai et vis Aaron esquissait un petit sourire en passant à côté de moi. Mais il croit quoi, celui-là ? On est juste colocataire, et à partir de ce soir !
La fin du court arriva plus vite que je ne l'avais espéré. J'attendis que tous les lycéens sortent et me dirigeai vers le bureau de la professeure.
-Madame, nous sommes à deux pour l'exposé. Et notre thème est la guerre froide.
-D'accord, c'est noté, au revoir.
Je sortis de la salle, suivit de près par Aaron. Puis je me dirigeai vers le prochaine cours...
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The Last
FantasíaPourquoi une vie remplit de morts resterait-elle ainsi ? Ma vie n'est que fuite et peur. Etre la dernière de sa famille peut parfois être frustrant. Un inconnu les a tous tué. Et je suis le dernier obstacle. Mais pourquoi fait-il ceci ? Une simple...