Un navire en Enfer

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Sur le long bras du Styx un navire fantôme
Fendait d'obscures eaux, boueuses et délaissées.
Sa voile déchirée, et par le vent, blessée,
Agitait des lambeaux et quelques hématomes.

L'écarlate chemin s'imprégnait des copeaux
Qu'il délaissait, peiné, au cœur des profondeurs,
Au milieu des chagrins, de mort et de terreur,
En-dessous des cieux noirs qui dévorent sa peau.

Le Royaume d'Hadès tend les bras au bateau,
L'amenant tôt ou tard, le brisant tard ou tôt,
Dans un ballet d'adieu aux élans de Novembre.

Son mât s'est disloqué à grands coups de Léthé ;
Sa colonne brisée ne rêve plus d'été,
Et panse ses regrets dans son beau cercueil d'ambre.

Maux d'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant