Chapitre 5: Partie 1

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Bonne Lecture ~♡

Lundi, c'est le pas lourd que je vais en cours.

Non pas parce que je sens que le calme dont j'ai pu bénéficier ces derniers jours n'est que l'annonce de ce la tornade de problèmes qui va s'abattre sur nous, mais parce qu'en me dirigeant vers la porte d'entrée ce matin, j'ai vu la chambre de Sean.

Ça y est, il était parti dimanche soir au centre de désintox le plus proche et je devais avouer que depuis, mon cœur s'était alourdi. Le voir une valise à la main grimper avec mon père dans la voiture familiale, en me disant que cela signait une longue absence, m'avait fait une sensation bizarre.

C'était pour son bien, évidemment, pourtant je savais que mes parents avaient fait ça dans l'optique de le rendre présentable. Ils avaient une fois de plus honte de leur progéniture, pensai-je bien trop habituée à cette amère constatation.

Je passe le portail de l'entrée et me dirige immédiatement à mon casier pour déposer mes affaires de la journée. Et alors que je le ferme, une main se pose devant mon nez.

Je lève les yeux, aperçois une ribambelle de bagues en or et je cherche l'heureux possesseur de cette collection avant de découvrir avec horreur le visage de Stan. Je fais instinctivement trois pas en arrière en le détaillant du regard.

Il a de soyeux cheveux châtains clairs coiffés en arrière, une carrure assez importante, qui est le résultat de son dur travail dans l'équipe de football américain du lycée et ses yeux gris. Ils sont totalement dilatés, ce qui me fait immédiatement comprendre qu'il a fumé.

- Besoin de quelque chose? l'interrogeai-je méfiante.

- Tu sais ce dont j'ai besoin, me sourit-il faisant un pas vers moi.

- Non et je ne veux pas le savoir, achevai-je en me disant que la fuite était préférable.

- Arrête de faire ta sainte Foster, on pourrait aller chez moi après les cours, souffle-t-il en marchant derrière moi.

- Certainement pas, continuai-je catégorique.

Alors que j'essaie d'accélérer le rythme, je sens que Stan attrape mon bras et me retrouve coincé entre lui et le mur. J'ai à peine le temps d'amorcer une protestation que sa bouche se plaque sur la mienne. Je le repousse aussi fort que je le peux, mais l'un de ses bras me bloque fermement et son autre main tient mon menton d'une telle façon qu'il m'est impossible de bouger.

Sa langue s'introduit dans ma bouche et je tape un grand coup sur sa poitrine, en suffoquant. Il continue pourtant son manège, jouant avec mes lèvres jusqu'à ce que je le morde. Il se retire enfin, et je me rends compte qu'il saigne.

- Plutôt sauvage dis-moi, ronronne-t-il en tamponnant ses lèvres de sa manche.

- T'es un pauvre taré, ne refais plus jamais ça, lui interdis-je en essayant de soutenir son regard.

- C'est ce qu'on verra.

Il fait un pas vers moi et je sens son haleine lourde de substances, il glisse un « on finira cette discussion plus tard » avant d'enfin partir. Le dos contre le mur, j'ai l'impression d'être asphyxiée.

Je finis par me reprendre et aller dans la salle en frottant activement mes lèvres. Assise, j'essaie de calmer mon tourment en priant pour que Stan n'apparaisse jamais plus sous mes yeux.

- C'est Tobias, s'ébahissent un groupe de fille à ma droite alors que je lève les yeux des écritures sur ma table.

- T'en fais une tête, me lâche-t-il en ne faisant absolument pas attention au grabuge qu'il était en train de causer.

Les filles autour de lui le regardaient avec convoitise, les lèvres en cœur. Elles ne devaient certainement pas se douter de la beauté qui émanait de lui avant ce jour. Il s'attable et pousse d'un pied celui de ma chaise de façon à ce que je sois tournée vers lui.

- T'as les lèvres roses Foster, remarque-t-il, qui as-tu embrassé ?

- Je n'ai embrassé personne, je me suis faite agressée par Stan, rectifiai-je en me rappelant mon dégoût que ce sale toxico provoquait chez moi.

- Tu devrais être aux anges, on a connu plus moche dans ce lycée, m'affirme-t-il alors qu'à mes yeux il n'y a pas pire que Stanislas.

- Tu parles, dis-je vexée qu'il blague sur cela en retournant ma chaise.

- Râle pas comme un pou, c'est pas comme si c'était ton premier baiser, tenta-t-il pour se récupérer.

Mais je pique un fard, ça l'était, c'était mon premier baiser et c'est cet espèce de goujat qui m'a donné mon premier baiser comme un malpropre, si ce n'est pas le comble.

Ça me dégoûte, je savais que ça ne serait pas aussi magique que dans les livres, mais là c'est clairement juste abject. Courroucée et embarrassée par l'affirmation de Tobias, je fais la sourde et me concentre sur le cours jusqu'à la sonnerie annonçant la pause.

- Je voulais pas te manquer de respect, avoua Tobias se mettant face à moi et se baissant de manière à mettre son menton sur ma table. Si ça te rassure c'est rarement féerique le premier baiser.

- Arrête, le suppliai-je en détournant mon regard.

Il reste là, cinq minutes, m'observant apparemment étonné de ma réaction puis alors que je fixe le titre de ma leçon, il pose une main sur ma nuque et attire mon visage au sien. J'hallucine.

Il me donne un baiser doux, contrairement à Stan ses lèvres effleurent tout juste les miennes, comme si j'étais une de ces poupées de porcelaine. Cette pression atténuée, me donne un premier frisson de plaisir, il caresse lentement mes lèvres des siennes ce qui rend le battement de mon cœur absolument irrégulier.

Mais il y met fin en un instant. Il décolle son visage du mien et se recule brusquement avec une expression désenchantée au visage.

Je le fixe dans les yeux, dépassée par les sensations incroyables que je viens de ressentir, mais il lui faut pourtant une demie seconde pour rompre le charme...

- Oublions ça, c'était une grosse erreur.

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant