Chapitre 3

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Une heure avant l'accident

- Julliard ? Mais c'est à New York, Louis !

Depuis que je lui ai annoncé mon idée d'intégrer cette école il y a environ une semaine, Abbie est horrible avec moi. Elle ne respecte pas mon choix, et moi je suis déçu de sa réaction. Depuis, entre nous c'est le chaos total et ça commence sérieusement à m'insupporter.

- Je sais mais ...

- Non ! Je refuses d'être séparé de toi !

- C'est la chance de ma vie, merde, Abbie ! Essayes de comprendre ça ! Ils m'ont accordé une audition, c'est une chance énorme !

Comment peut-elle oser me dire de ne pas y aller ?

- Et ta vie, tu ne peux pas la faire ici ?!

- Avec toi, évidemment, hein ? je lui ai demandé agacé.

- C'est l'idée, oui.

- Et je fais quoi moi alors ? Je reste bien sagement à la maison en attendant que tu rentres le soir ? J'ai lancé amèrement. C'est facile pour toi, tu as trouvé ce que tu voulais faire et t'as presque un métier en poche alors que t'as même pas encore fini tes études ! Et moi, je deviens quoi à côté ?

- Tu peux trouver un job dans un café ou ...

L'énervement est monté en moi et je l'ai coupé.

- Et passer à côté de Julliard ? Oh, ça non ! Non merci ! Même pas en rêve !

- Très bien. Je crois qu'on sait tous les deux où ça nous mène alors.

- Directement dans l'excessif, c'est un truc de malade avec toi ! Si tu m'avais laissé le temps de parler au lieu de me couper toutes les deux secondes, t'aurais entendu que de toute façon, il faut d'abord que je passe une audition !

- Et alors ?

- Et alors il y aura au moins une centaines de personnes aussi douées que moi, voir plus. Je suis même pas sûr d'être pris.

- Mais si tu l'es ?

- Je pars, c'est évident.

- Et nous ?

- Nous, je sais pas, j'avoue en soupirant. Nous on se verra les week-ends, les vacances ...

- Louis, arrête. Les relations à distance c'est pourri.

- Et bah je ne sais pas, voilà ! On verra et c'est tout !

- C'est tout ? Elle a répété en pinçant les lèvres tristement, les larmes aux yeux avec un regard de dégoût. Tu t'en fiches c'est ça ?  Tant que monsieur réalise ses rêves c'est le principal, hein ?

J'ai passé mes mains dans mes cheveux en grognant.

- Putain, Abbie. Ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dis.

- Ah, c'est encore moi la fautive, c'est encore de ma faute. Evidemment, faut bien que ce soit celle de quelqu'un.

Je me tourne vers elle subitement.

- Oui ! Oui c'est de ta faute ! Tu te rend compte que t'es en train de ma lancer un ultimatum ? Tu me demandes de choisir entre toi et la chance de ma vie de faire une carrière musicale ! Est-ce qu'une seule fois moi je t'ai demandé de choisir entre tes études d'avocat et moi ? Pourtant je pourrais ! Tu passes toute la journée à la fac et le soir t'es tellement crevé que c'est comme si t'étais pas vraiment avec moi mais je ne l'ai jamais fait parce que je t'ai promis de toujours te soutenir dans tes projets, chose que tu m'as aussi promise. Sauf que contrairement à moi, toi tu semble l'avoir oublié.

Le dernier jour du début de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant