chapitre 9 "folie"

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Je reprenais petit à petit des forces.
Je mangeais de nouveau et, de ce faite mes sens revenaient.

Pour ne pas entraver le processus de guérison, les médecins continuaient de m'interdire de recevoir qui que ce soit dans mes appartements.

Étant restée un moment  à moitié inconsciente, j'avais perdu toute notion du temps mais ce dernier me paraissait horriblement long.
J'avais comme seule distraction un jeu de carte. Néanmoins, il s'avérait que les cartes étaient fortes ennuyeuses lorsque le seul partenaire à notre disposition était nous-mêmes.

-Est-ce que je peux jouer moi aussi ?

Je sursautai.
Une petite fille se trouvait dans l'encadré de la porte.

Ce qui m'interpella dès que je posai les yeux sur elle, ce fut son crâne. Il était dépourvu de cheveux, mais pas parce qu'il avait été rasé, non, il était parfaitement lisse comme si il n'avait jamais accueilli une chevelure.
Je lui adressai un sourire franc, ravie de voir enfin quelqu'un briser cette éternelle solitude.

-Bien sûr mon ange, viens assieds toi.

Elle prit place sur le rebord de mon lit, son sourire enfantin étirant les toujours les coins de ses lèvres.

-Je m'appelle Seraya Talicius et toi?

Je ne pus retenir ma stupeur:

-Talicius!? Comme...

Elle me coupa:

-Oui, comme Ahren Talicius, je suis sa petite sœur.

J'étais intriguée.

-Mais.... Mon ange, comment se fait il que je ne t'ai pas vu plus tôt ?

Nous étions en train d'essayer de jouer mais ma question l'avait visiblement troublée.

-Tu sais... J'ai rarement l'occasion de quitter ma chambre.  Comme toi visiblement, les médecins me l'interdisent.
D'ailleurs c'est très ennuyant de rester en permanence seule. Enfin non, je ne suis pas vraiment seule. J'ai cette espèce d'infirmière qui à sans aucun doute plus de moustache que père. Donc cela ne compte pas. Alors quand j'ai appris que toi aussi tu croupissais dans tes appartements, j'ai profité de la pause de la moustachue pour te rencontrer.

Je ris. C'était un véritable moulin à parole, mais elle était absolument adorable avec son minois délicat. Elle regarda précipitamment l'horloge. Prise d'une soudaine panique elle déclara:

-Justement en parlant de cela, mon infirmière va bientôt reprendre son service. Je vais devoir prendre congé de toi mais j'étais ravie de faire ta connaissance. Au plaisir de te revoir.

Je n'eus pas le temps de répondre qu'elle s'était déjà dirigée vers la sortie.

Ma chambre était de nouveau déserte. Une question tournait toujours dans mon esprit et me faisait le même effet qu'une épine dans un doigt:
De quoi pouvait bien souffrir la petite princesse pour avoir la tête à nue ?

-Qu'est-ce que ça peut bien te faire, tu n'as pas d'autres problèmes à te préoccuper ?

La voix fantomatique résonnait dans la pièce sans que j'en perçoive son origine.

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