Cauchemars

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     Ils se réveillèrent en sursaut, surpris par un hurlement. Encore à moitié endormit, chacun tentant de remettre ses idées en place, les frères Matsuno se frottèrent les yeux tout en se redressant. Il faisait encore nuit. La pièce était sombre, mais on parvenait à distinguer l'intérieur grâce aux rayons de la lune. Aucun bruit. Perdus, cherchant l'origine du cri, les jeunes hommes échangèrent des regards fatigués. C'était bien la première fois qu'ils se faisaient ainsi réveillés. La bouche pâteuse, ils gardèrent le silence. Que dire, de toute façon ? Ils avaient dû être réveillés par un ivrogne gueulant devant chez eux. Ça ne servait à rien de s'attarder.

  Ne cherchant pas plus loin, ils retournèrent sous la couverture, envieux de retourner voir Morphée....

« Ichimatsu... ? »

     La voix de Choromatsu résonna dans la pièce silencieuse. Ses frères stoppèrent tout mouvement. Leurs regards se tournèrent vers le vert. Celui-ci se tenait assit, inquiet. Il n'avait pas fait comme ses frères. Il n'était pas retourner sous la couette. Tout simplement parce qu'il avait vu ce que les autres n'avaient pas remarqué :

« ... Tu pleures ? »

   Choque. Stupeur. Les deux ainés ainsi que les deux cadets regardèrent à leur tour violet. Ils écarquillèrent les yeux. Comment.. ? Comment avaient-ils fait pour ne rien voir ?

Assit, la tête basse, le corps tremblant... Ichimatsu ne dit pas un mot. Il était complètement muet, mais de grosses gouttes salés dévalaient ses joues, venant mouiller la couverture. 

« I.. Ichimatsu-nii-san.. ? » Bégaya Todomatsu.

       Il était totalement perdu et les autres n'en menaient pas large non plus. Que faire ? Que dire ? C'était... C'était le quatrième né qui avait crié, n'est-ce pas ? Et il pleurait pour de vrai, n'est-ce pas ? Lui ? Ichimatsu ? Leur frère qui montrait le moins ses sentiments ? Depuis combien de temps... Depuis combien de temps ses proches ne l'avaient-ils pas vu pleurer ? Comment étaient-ils censé agir ?

   Aucune de ces questions ne traversa Jyushimatsu. Pourquoi se questionner, de toute façon ? L'un de ses frères n'allaient pas bien, et c'était suffisant pour le faire réagir. Il n'hésita pas. Avec une douceur qu'on le lui connaissait pas, il enlaça son ainé. Ce dernier, étonné, étouffa de peu un sanglot avant de se mordre la lèvre inférieur.

« ... Cauchemars ? » Demanda innocemment le baseballeur.

     Ichimatsu hésita, mais finit par hocher lentement la tête. Le jaune le serra un peu plus. Todomatsu serra les lèvres. A son tour, il se décida à agir et vint participer au câlin. Le mauve ne dit rien mais se tendit : il n'était pas habitué à ce genre de contact. Un frisson le parcourut lorsqu'on lui ébouriffa doucement les cheveux. Il releva ses yeux tristes et fatigués. Surprise. Karamatsu se tenait devant lui, souriant.

« Eh, t'en veux ? » Chuchota subitement Osomatsu.

   Il tourna la tête et ses yeux s'écarquillèrent : Ses deux derniers frères lui tendaient une assiette de gâteaux et un verre de lait. Ils étaient allé lui chercher exprès ? Le mauve n'avait même pas remarqué leur départ ! 

  On lui fourra une sucrerie dans la bouche. Pris de court, il n'eut d'autre choix que de mâcher et d'avaler. C'est là qu'il réalisa que les gâteaux en question était ceux de Choromatsu, soit les gâteaux super bon et très chers que le vert conservait pour lui-même ! La bouche de Ichimatsu s'ouvrit sans qu'aucun son n'en sorte. Il ne savait pas quoi dire. Recevoir tant de gentillesse aussi subitement... et seulement parce qu'il avait fait un cauchemars... Il rebaissa la tête, ému.

« ... Merci... » Souffla-t-il.

   Ses frères sourirent avant de rire avec douceur. Le mauve n'avait pas besoin de les remercier : ils étaient une famille. Il était donc normal qu'ils prennent soin les uns des autres.

Cette nuit là { Osomatsu-san }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant