Chapitre 6: Partie 3

2.3K 236 45
                                    

Bonne Lecture ~♡

On passe la soirée sur le toit, entre brefs sommeils et observations du ciel. Je crois ne jamais avoir été aussi sereine. Bien que je sois encore totalement terrorisée par ce qui m'est arrivé et méfiante pour le futur, savoir que Tobias est derrière moi, m'aide à garder mon calme.

Quand le soleil se lève, nous décidons d'aller déjeuner et après avoir englouti un bol de céréales, passé un petit coup de brosse dans mes cheveux et  un peu d'eau sur mon visage, on part vers le Subway.

Depuis l'altercation, Tobias est étrangement silencieux, il semble quelque peu désorienté. Et je pense que tous ces événements ont ravivé de mauvaises choses dans son esprit. Il est clair que son passé l'a marqué au fer rouge.

A sept heures, nous arrivons finalement à l'Institut de technologie et décidons de faire le tour du campus. Il s'agit d'un immeuble gigantesque, vitré, très moderne et entouré de drapeaux. Je vois dans le regard de Tobias qu'il est conquis.

Nous passons la matinée à flâner, nous promenons à McLaughlin Park juste à deux pas de l'université, avant de s'asseoir un instant, regarder un groupe de personnes jouer au Basket-ball.

- Verdict, lui soufflai-je en mangeant un sandwich acheté un peu plus tôt.

- Je vais aller dans cette université, m'avance-t-il.

- Huuuum, supporteront-ils un Tobias sauvage ?

- Disons que le Tobias sauvage peut être un sacré élément pour leur université, se vanta-t-il.

- Tiens donc !

- Figure-toi que je m'avère être assez doué en science et dans les études malgré ce que tu peux penser, sourit-il en me faisant un clin d'œil.

- Vraiment! m'exclamai-je, dans ma tête, Tobias n'était pas le genre de personne qui appréciait étudier...

- Pour qui me prends-tu Foster, rit-il.

Alors qu'il sourit enfin, je constate qu'il n'a pas ri une seule fois depuis hier soir. Je le soupçonne de s'être replongé dans le passé, il n'arrive très certainement pas à dépasser ces mauvais moments.

J'aimerais vraiment pouvoir l'aider, lui dire que personne ne peut changer le passé mais que nous pouvons tous décider de nos lendemains, mais je n'arrive pas à jauger si cela serait déplacé de ma part.

Après avoir mangé, nous faisons le tour du quartier et décidons d'aller au jardin botanique à une vingtaine de minutes de là.

Le parc est gigantesque. Un dôme au centre surplombe la verdure et l'endroit est tout bonnement magnifique, un vrai havre de paix. On se promène sans vraiment essayer de parler, le calme nous apaise.

Les lieux sont splendides et alors que je me délecte de la vue, une énorme bête se jette sur moi et me fais tomber dans l'herbe. Je jure et essaie de me rattraper de justesse.

A terre, quand j'ouvre enfin les yeux, j'aperçois un magnifique Shiba Inu qui me lèche à n'en plus finir. Tobias pouffe de rire en essayant de m'aider.

- Oh, mon dieu, entendis-je s'exclamer une voix un peu plus loin, veuillez l'excuser Mademoiselle !

Je regarde au dessus de moi, l'homme en question, un magnifique blond, tout juste la vingtaine, encore plus grand que Tobias, me regarde inquiet. Je lui souris. Il semble germanique et je pense avoir reconnu un léger accent allemand dans ses mots.

- Ne vous en faites pas, il est adorable, bafouillai-je alors que le chien venait laper ma main.

- C'est rare de le voir aussi câlin avec une inconnue, s'étonne son maître en essayant de faire reculer le monstre de poils.

Je continue de câliner l'adorable bête, Tobias à côté de moi ne rigole plus, il fait même une drôle de tête. Mais je n'y prête pas attention, me disant juste qu'il doit être fatigué. Une fois de nouveau sur pied, je supplie Tobias de bien vouloir me laisser jouer avec l'animal après avoir demandé l'accord à son maître (qui est accessoirement absolument magnifique) et telle la plus grande des gamines vais chercher un bâton pour jouer avec le petit Colby.

Une dizaine de minute après, essoufflée, je regarde enfin ce que Tobias et le maître de Colby  peuvent bien faire. Ils sont assis sur un banc et j'ai l'impression qu'ils sont tout les deux très gênés.

Vers seize heures, je dois me résoudre à abandonner mon nouvel ami, Colby le shiba inu et son maître super sexy, aka Calvin. C'est après un bref au revoir que nous regagnons le Subway.

- Si tous les hommes de la ville sont aussi beaux, je risque de venir étudier avec toi Tobias, riais-je. Tu as gardé ses coordonnées ? Lui demandai-je curieuse, c'est pas mal de se faire des amis avant de déménager !

- Oui, il m'a donné son numéro et toi ? Colby a accepté de garder contact ? Blague-t-il comme pour changer de sujet.

- Non, dramatisai-je me demandant qu'est-ce qui pouvait bien clocher, notre amour est impossible...

On pouffe de rire et la femme assise en face de nous nous regarde de travers, trop bruyants ?

Réfléchissant soudainement, je me rends compte que je n'ai pas rallumé  mon portable après ma douche.

A peine ai-je composé le code de ma carte sim que mon téléphone s'affole.

Ma mère a appelé six fois, mon père huit, j'ai dix messages vocaux et une cinquantaine de notifications Facebook. La dernière nouvelle me fait rater un battement, je clique, et découvre avec horreur une nouvelle photo...

Je suis à moitié nue, bâillonnée et en larmes. Stan a osé...

- C'est pas vrai, crache Tobias à côté de moi en fixant mon écran, j'ai pas récupéré la carte SD à temps...

Je fais défiler les commentaires paniquée, « une vraie petite salope », « je peux prendre RDV ? », « une pute comme on les aime ».

Moi qui avait enfin réussi à penser à autre chose, étais de nouveau confrontée à ce qui m'est arrivé hier... J'expire et clique sur « signaler ».

Arrivés à Manhattan on descend, l'ambiance est devenu lourde à l'instant où nous avons vu la photo. J'ai envie de hurler ma haine au monde, mais essaie de faire bonne figure pour éviter que Tobias s'inquiète encore plus.

- Tu es sûre que tu ne veux pas rester à la maison ? Insiste Tobias alarmé.

- Il va bien falloir que j'affronte mes parents à un moment... Merci Tobias, le remerciai-je en le regardant droit dans les yeux, on va s'en sortir n'est-ce pas... ? Questionnai-je après une longue pause.

- Ne t'inquiète pas.

Je marche précipitamment vers la maison en respirant très fort. Je sens que je vais me prendre le sermon de l'année et je ne pense pas y être préparée...

Je n'imagine même pas quel comportement vont avoir les garçons du lycée, je dois passer pour une sale traînée à cause de ces clichés... L'anxiété ne me gagnera pas à nouveau, pensai-je très fort en espérant m'en sortir...

J'en suis sûre maintenant, un malheur n'arrive jamais seul.

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant