Chapitre 8: Partie 1

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Bonne Lecture ~♡

- Scarlett, commence-t-il.

Scarlett ?

C'est bon, pas besoin d'en dire plus, il ne parle plus à « Foster » mais à Scarlett...

- Arrête, lâchai-je ne sachant plus ou me mettre, est-ce que tu pourrais sortir... ?

Je sens qu'il me fixe, je serre les côtés du cadre, je m'attendais à quoi ? Je ne vis pas dans un film Hollywoodien, je ne vis pas dans un roman à l'eau de rose et je ne suis certainement pas dans Les feux de l'amour.

Je me lève du lit, marche vers mon bureau et pose la photo dans un coin. Je lui tourne le dos, je n'ai certainement pas la force de l'affronter. Les choses allaient tellement mieux en ce moment que je m'étais prise à espérer que mes rêves deviennent réalité.

Mais la réalité est décevante, elle est dure, rude et n'a rien de parfait. Je regarde mes mains posées à plat sur mon bureau, tu croyais quoi au juste ? Mais merde alors ! Tu te mets à rêver de vivre une idyle parfaite avec ce gars-là...

Mais t'as aucune chance avec lui, il est parfait ! Réveille-toi ma cocotte ! Tu es à peine fichue de t'en sortir en société et tu crois sérieusement qu'une personne qui a la grandeur de Gandhi pourrait baisser les yeux sur toi ?

- Scarlett, je ne veux pas que les choses aillent dans ce sens ! me dit-il dans le dos.

- Disons qu'elles ne peuvent pas aller autrement Tobias... Je t'ai avoué mes sentiments et je ne te plais pas... Je ferme mes mains tellement fort que je sens mes ongles rentrer dans ma chair. Je ne sais pas ce qui m'a pris de te dire ça.

- Je suis tellement désolé... s'excuse-t-il.

Wow, des excuses peuvent vraiment faire mal, c'est certainement la dernière chose que je veux entendre...

- T'es désolé de quoi ? Que je ne sois pas assez jolie pour t'attirer ? Que je sois une espèce de ratée ? Où juste que je ne sois pas assez captivante pour te conquérir ? énumérai-je en rageant contre moi.

- Ça n'a rien à voir ! s'écria-t-il.

- Alors ? Je ne vois pas d'autres raisons Tobias, murmurai-je en me sentant telle la plus grande des moins que rien.

- Le problème ne vient pas de toi, articula-t-il, tourne-toi, m'ordonne-t-il.

- Tobias, c'est déjà assez dur, ne m'humilie pas en plus je t'en prie, crisai-je en sentant mon visage brûler.

- Tourne-toi maintenant, répéta-t-il une seconde fois.

Je me retourne, c'est certainement la chose la plus rabaissante au monde. Je peine à lever les yeux sur lui, j'ai envie de mourir dans l'instant. C'est quoi sur son visage ?! De la pitié ? Vraiment ?!

- Je voudrais vraiment pouvoir t'aimer, tu es l'une des premières bobos que je vois se remettre en question... Avoue-t-il en me regardant droit dans les yeux. Tu es magnifique sans artifices, drôle, attachante, spirituelle, intelligente, tu fais rêver tout un tas de gars, dit-il avant que je le coupe.

- Mais pas toi.

- J'aimerais tellement pouvoir être attiré par toi et lorsque je t'ai embrassée, j'aurais tué pour me sentir transporté, ajouta-t-il ce qui me fit mal au cœur.

- Arrête s'il te plaît, ça devient vraiment dégradant...

- Scarlett, ferme-la et écoute moi ! s'énerve-t-il d'un coup, je voudrais tellement que les choses soient simples et que je me sente éperdument amoureux de toi, mais le problème, c'est que je suis bizarre !

Sérieusement ?! Il me remballe et c'est parce que Monsieur est « bizarre », quel genre d'excuse est-ce au juste ?

- Foster, c'est vraiment dur pour moi...

- Vide ton sac, je peux pas tomber plus bas, lançai-je me passant ma main sur le visage exaspérée.

- Je parle à Calvin depuis qu'on l'a rencontré et même si ça me gave d'en arriver à cette constation, j'ai eu le coup de foudre pour lui le jour où on l'a rencontré, exprime-t-il très rapidement comme si le fait de parler vite allait m'aider à comprendre l'information.

- Tu veux dire que... amorçai-je retournée.

- Je suis Gay, continua-t-il, je n'y croyais pas, je ne voulais pas m'y résoudre, mais Calvin m'a donné rendez-vous il y a une semaine, et quand je l'ai vu, c'est tombé sous le sens, m'expliqua-t-il de but en blanc. C'est la première fois que quelqu'un me fait cet effet, j'aurais préféré être hétéro, mais je ne peux pas renier le fait que je suis attiré par les gars.

Je n'arrive pas à réfléchir. Je suis amoureuse de Tobias, le même Tobias qui est en train de m'avouer qu'il est homo. Je vais mourir, mourir de honte, d'humiliation, de détresse, d'incompréhension, de déception, de...

- Ça me désole, mais je ne peux rien faire pour répondre à tes sentiments, confit-il en grimaçant. Et même si c'est absolument égoïste de ma part d'espérer cela, je souhaiterais vraiment ne pas te perdre... confit-il abattu, tu es incroyable et je ne te mérite pas, mais notre amitié compte pour moi.

Je ferme les yeux, expire, fixe le bout de mes chaussures. Il prend ses affaires et sort.

C'est donc ça aimer ? Je crois ne jamais avoir été aussi rapidement déçue. Près de deux mois que je le regarde tel qu'il est et que j'aspire à tellement plus. Pourtant, il nous a fallu moins de dix minutes pour tout briser. C'était rapide.

J'enfile un pantalon, une veste et dévale les escaliers. J'ai vraiment, vraiment envie de faire un caprice ou de tout casser. J'enfonce mes pieds dans mes baskets blanches sans prendre le temps de les lacer.

Il est minuit cinq, j'ai dix-huit ans et je suis certainement l'adolescente la plus énervée du quartier.

Je marche vite, très vite, il est GAY !

Et j'ai participé à lui faire découvrir, bravo Scarlett, un baiser échangé avec toi donne envie de changer de bord ? Je m'invente mille et une âneries, ironique au possible, je suis horriblement déçue. Joyeux anniversaire ? Tu parles !

C'est quoi le problème avec moi ?  

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant